Me voilà face à des matières capables de muter
Mais je ne mange plus
Ce que j'imagine être le meilleur
Je mange ce que je peux acheter
Ou cultiver dans mon mètre carré
Me voilà face à l'ironie du sort
À coup de pub qui prône le meilleur
Pour te fourguer le pire
En attendant le temps des cerises
À coup d'émissions à effet serre
Qui t'engraisse le foie de pièces jaunes
Supporté par une tête de gondole
Qui a des étoiles plein la panse
En cuisinant nos écrans plats
Matin midi et soir
À coup de gousses bio
Avec comme sous-titre
Cultivées ailleurs emballées ici
Belles trouvailles
Qui nous fourvoient dans la création culinaire
À coup d'inflation
Qui gonfle l'estomac du zéro pourcent
Et dessert ton plat du jour
À coup de culpabilité
Pour te dire va voir ailleurs
Manger un Salo de l'est ou un Foufou du sud
À coup de franchement
Pourquoi se soucie de la merde
De l'unique repas chaud
Servit au commun des mortels
À coup de bluffe un jour ou l'autre
Qui n'ira pas au resto du cœur
Au self service d'un humanitaire
La roue tourne
Comme celle d'un moulin à vent
Mais faut-il encore avoir du blé
À coup de je ne sais quoi
Le lait en poudre va finir par exploser
À coup de groin
Je dédie
Au un pourcent qui ne pense à rien
Mais qui nous mange tout
Et qui me donneront
Un dix par pitié pour mes vers
Un zéro pour mon plat (vide)