Il
y a des jours
Dans
la sphère céleste
La
virginité se promène habillée
D'une
lumière bienveillante et franche
Et
éclaire le monde parallèle
Toutes
ces âmes solitaires
Aux
arêtes vives
Noyées
dans une obscurité épaisse
Où
aucunes ne lui répondent
Où
de temps à autre
Un
corbeau croît
À
l'ombre d'un arbre mort
Il
y a des nuits
Dans
l'absence tangible
Quelques
gouttes d’aveux ruissellent
Sur
les courbes d’une sylphide
À
la crinière légère et sienne
À
la voix enchanteresse
Là
où elle s'asphyxie et pleure
Sur
le cœur d’un nuage triste
Et
pourtant belle est la vie
Si
l'on s'immunise du laid
Là
où elle s’enlace sans en avoir l’air
Telle
une liane à son berceau
Il
y a des vérités
Où
la culpabilité se promène
En
symptôme dangereux
Voilà
des signes qui souffrent de pureté
Et
qui écorchent les âmes fanées
Suivre
ses larmes
N'est-ce
pas sombrer
Dans
ses drames
Où
nos sentiments sont jugés
Comme
si nous étions coupables
De
quelque chose
D'inavouable
Il
y a elle
Dans
un sursaut gracieux
Où
une brume dorée du passé
La
magnifie encore
Chercher
le fluide heureux
Les
couleurs vivaces de la vie
Celles
qui rendent l’existence solennelle
Où
une musique de chambre
Submerge
les sens de la chair
L'entrée
dans cette enceinte
Dont
son aisance l’enivre
Et
se révèle sans dire un mot
Il
y a lui
Où
dans un ciel ecchymose
Ses
mains crispées à cette note rose
Parcourent
ses hanches velours
Ses
seins offerts à son intention
S’abordant
ses vaisseaux pensifs
De
fièvres et de nausées
Où
son plaisir sa joie
Comme
sa jouissance ses cris
Illuminent
désormais leurs visages
Pour
rejoindre l’herbe verte
Celle
qui nous pousse heureux
Il
y a la chance
Et ce n'est pas rien
Où
le corps renoue avec la rosée
Sur
la plus belle île dorée
Ou
pour le plus long naufrage
Vers
la plus lointaine destinée
Tout
est histoire de chance
Cette
chance dont à chaque instant
Nous
demande de l’accompagner
De
lâcher prise malgré le vent
De
notre fragilité et timidité
Il
y a le poète
Celui
qui parle aux étoiles
Brillant
dans le ciel
Le
poète qui parle aux arbres
Respirant
l’amour de ses racines
Le
poète qui parle aux oiseaux
Voltigeant
dans l’air du temps
Le
poète qui parle aux hommes
La voix aigre et juste
À
ceux qui ne veulent pas l’écouter
Et
qui se noient dans les larmes
Il y a tout
Ne sachant rien d'autre qu'écrire
Une vielleuse pense au loin
Je ne chasserai rien d'autre
Que les nuages la vie
Et comme dit Joseph Brodsky
« Si la vie à cet instant chancelante
Allait enfin se remettre en chemin
Tant que ma bouche
Ne sera pas emplie d'argile
Elle ne pourra dire que la gratitude »