Après l'orage
Sous un habit subtil et translucide
Habitent mes rêves de reconquêtes
Me voileraient-ils la face
La verticale de mon ascension
Il y a ceux qui voyagent
Et ceux qui restent
Serais-je condamné
À vous aimer dans l'ombre
De mes odyssées et pérégrinations
Je me plais sur ce fil
Dessinant une ligne courbe
Tendue entre deux montagnes
Comme l’oiseau de paradis
Chantant avant le grand départ
Pour mieux refuser l’enfer
Comme un drap humide
Attendant les rayons du soleil
Pour sentir cet air frais de la délivrance
Comme un funambule en allégeance
Perché sur son fil d’eau sous l'arc-en-ciel
Danserons-nous jusqu’au retour
De cette escapade nocturne
Où le jour est bleu roi
Sous le fluide de notre premier amour
A l’abri d’une pluie sourde et fine
Ou viendrons-nous nous dire
A l’orée gâchée du petit bois
Où nous étions heureux
Tout est fini
Comme des innocents
Avant le déluge d'un sang-froid
Marchons la tête haute
Sans nous retourner
Et regardons devant nous
Hier le champ nous le contemplions
Vert et tendre
Aujourd’hui la paille jaune rayonne
Pour nous laisser sur place
Sans nous entendre
Sauvons alors cette terre brûlée
D’ocre rouge pour eux pour nous
Ceux qui voyagent laissent des traces
Et ceux qui restent les ramassent
Qui a tort qui a raison
Au cœur de cette menace
Respectons-nous
Et les Dieux du stade de la cité perdue
Sauront compenser nos efforts les plus fous
Arrêtons de nous plaindre
Car nous avons encore la liberté de croire
De bouger de vivre d’aimer de voir
Offrons-nous encore ce rêve
Et à tous ceux qui ne le peuvent pas
Qui ne le peuvent plus
Aujourd’hui
Aurais-je dit à la lune que je l’aimais toujours
Peu importe la destination du jour
De la lumière de nos vies
Je resterai à l’attendre
Sous l’orage et la pluie
Jusqu’à la nuit