Qui suis-je ?

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La poésie est une suspension qui éclaire le monde. Un puits sans fond pour puiser sans pareil la panoplie humaine des émotions. J'essaie sans piquer la recette aux éloges, d'écrire de la poésie ou tout du moins m'approcher de ce qui me semble être de la poésie. Me lover à cette matière à la fois sibylline et mouvante, Sibylline parce qu'elle me parle le plus souvent dans une langue étrange et mouvante parce qu'elle me semble incontrôlable. Dans la mesure de mes capacités, j’essaie d’être celui que je veux être. Être le témoin de ce qui m'habite et de ce qui m'entoure. Je suis juste quelqu'un qui a besoin de s'exprimer avec ce que la vie souhaite me laisser croire et partager.

Vous trouverez sur ce blog toutes mes humeurs poétiques, de la poésie plus ou moins libre selon l'état d'esprit du moment...

« Une poésie n’est-elle pas le seul endroit au monde où deux âmes étrangères peuvent se croiser intimement. »

Si vous souhaitez lire l’essentiel, cliquez sur l’onglet « tous mes recueils en libre accès sous format PDF »

Les écrits et les illustrations numériques sont de ma plume. Certaines de mes illustrations utilisent des photos lors de mes montages graphiques dont j’ignore les auteurs ; je reste dans ce cas ouvert pour les indiquer. Il peut arriver aussi qu'un vers se glisse et qu'il ne m'appartienne pas, par pur hasard ou pas, je l'indique lorsque je pense qu'il en est nécessaire. En bas du blog, il y a les liens concernant ceux que j'aime suivre... Attention je ne tiens pas à jour tous les liens... Et souvenez vous que la poésie est une suspension qui éclaire le monde !

Toutes les fautes d'orthographes sont corrigées au fur et à mesure des rencontres... Et toute ressemblance avec des personnages existants serait purement fortuite

Copyright numéro 00048772-1

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Nombres de poèmes et de commentaires publiés dans le blog

Tous mes poèmes

mardi

Il ne s'écrit pas sans L

Chronique d'en haut
D'une confluence

Sur moi les griffes de la nuit
Un aven
Un long silence
Un refuge d'écorce
Des murmures
Cinq phalanges
Cinq vers à soi
Lacéré
À même le plancher
Je suis une arme
Sur le pied de guerre
Et je perds
La bataille
Inévitablement

La forêt a pris feu
Les branches sont hors-la-loi
L'amphitryon a été dévoré
L'ouvrage dévasté
Ma monture s'enfuit
Et mes yeux s'ouvrent
Au moment précis où
Orgiaque et ailleurs
Ont réussi à arrêter les minutes
Les ombres de la mélancolie
Toutes celles qui ont dormi
Tant de fois du côté gauche
De mes saintes solitudes

Il ne s'écrit pas sans l

Le phénomène émerge par l'iris
L'ébullition est ce passage étroit
D'une série consécutive de regards
Qui recherchent l'horizontalité
Du sol qui est toujours une option
Du lit qui obsède
La verticalité
D'un mur entrouvert
Sur une veine écarlate

Réduire son champ de bataille
Pour être face à face
Un duel à l'origine
Bordé de musique et de bruit
Montrer le silence
Pour oxygéner la rumeur
Mélodieuse et rythmée
Un vent qui vient de tes seins affolés
Par la pression artérielle

Avant l'impact te voir rougir
Entre les draps de soie
Commencer l'ascension
Du mont de vénus
Dénudé de ses ombrages
Son sommet couronné
De sueurs et d'endorphines
Caillé de métaphores humides

Tout de moi
Mains multiples
Désir
Langues
Psaumes et chants de prières
Putain mon dieu
Qu'est-ce que tu me fais
Oui

À l'instant imprécis
Donne moi
La cornée
À la texture tendre
Dans un moment indescriptible
Ça se dilate
Au bord extrême de tes lèvres
Jusqu'à ce que le diaphragme
Brise les baisers
Au grand étonnement de ma force
Soudain tout explose
Tu m'as tout cédé
Tout se termine

Nous sommes surpris par un amas de rires
Une tendresse pressante
Une douche
Le feu a rendu son jugement
Et un rêve bleu
Très similaire
À l'aube qui approche





dimanche

À l'heure hybride

En pleine circonstance
De la fleur au chardon
De la neige à la pluie 
Le silence 
Et le déluge
Plus rien ne ressemble à ma mémoire
Comment imaginer l'avenir
Entre le mercantilisme des uns 
Et la dictature des autres

Les larmes du temps 
Ont creusé la pierre
Chaque fois que je regarde la maison-mère
Je ressens un goût agréable
Au flux de mes entrailles
Le nez dans l'effluve alpestre
Les lèvres grimées de fruits rouges
Et les genoux de résine d'épicéa
Je n'oublie pas où nous étions
Plusieurs décennies
Enfants
Au rez-de chaussée
Les rois de la luge
Des boules et bonhommes de neige
D'igloos immenses
À la nuit tombée 
Le froid indicible
Nous offrait un champ de bataille
Invisibles
Nos mains tiraient à bout portant
Sur les bus et passants
Nous étions éveillés
De notre inconscience

Nous ne prévoyons pas
De réserver une chambre
Mais nous l'avons fait
Nous avons déchiré le temps
J'ai cassé ma montre involontairement
Et je ne sais pas si je vais la réparer
Son tic-tac intéressé
M'a déshabillé
Avec cette maladresse des préambules
Nous nous sommes assassinés avec des baisers
Comme si nous étions au milieu de la fin
C'est le syndrome du yin et du yang
À l'heure hybride
Qui remplit vers par vers
Chacun de mes fantasmes






vendredi

Par bonheur

Quittons nos chimères
Vivons secrètement 
Seuls
Le temps qu'il faut
Il n'y a pas de rancune
De brûlures aux doigts
Une langue qui nous reproche l'oubli

Rien n'est si vrai
Mon renoncement à la boue
Ma liberté dilatoire

Je ne ferme pas mes mains 
Dans un poing désespéré qui frappe
Je ne réponds pas à la foule qui me cherche
Elle crie 
Mais n'aura pas ma part
Aucune réponse

Dans son obsession de me le rappeler
La nuit tombée
Un parfum se dépose sur ma feuille
M'ensevelit des visages oubliés
M'éveille un corps entaché


Caché dans l'inconnu
Mes émotions
Devenues mes amies
Ont-elles toujours raison







lundi

Le pari expresso

 Solidaire partisan pandémoniaque
Dieu de l'alliance révolutionnaire
À chacun son projectile de propagande
S'est engagé gaiement à la chasse aux sorcières
Les solitudes irradiées sont compères

Arrête de manifester ton fol chantage
Le peuple meurtri va t'envoyer au Goulag
Réparer arc de triomphe et champs Élysées
Et laisser fuir le traîneau de Rovaniemi
Circuler tu t'es trompé de coffre à jouets
Tu l'as vidé sans connaître son locataire
Ainsi révéler ton miroir aux alouettes

Ma liberté t'accorde ton droit de retrait
Ce qui empêchera à ses reines bibliques
De tomber en disgrâce aux fêtes de noël
Demain il te restera l'orgueil de ton ombre
À ces cœurs infantiles leurs yeux pour pleurer
Arrête d'admonester le fœtus du trône
Tu finiras par bouffer ses morves de nez

Arrête de chercher son vrai visage d'homme
De toute manière il aura le dernier mot
En enregistrant toutes tes péripéties
Écrivant un pamphlet d'or pour t'exorciser
Habillé de cendres jaunes et de guimauve

Soixante quatre est désormais ton matricule

Aucun avant bras tatoué d'un numéro
Seyant quelques rail de coke sous le capot
Qui joue à la marelle sur la voix des clones
Il t'envoie quelques alexandrins dans la gueule

Le fils qu'il voudrait s'est brûlé l'ambition
Dans le feu de la rue qu'il ne maîtrise plus
Promettre la lune quand la terre se meurt
Il mourra d'une surdose d'un sous pouvoir
D'un verset détaché que tu ne saisis pas
Il s'évaporera là à centrer l'histoire
D'une pâleur en plein soleil d'un hiver doux
Vers un premier et sans doute dernier voyage

Il n'a rien à rechercher pour qui larmoyer
Pour qui crever la langue verte et en sueur
Et voilà le drame si drame il en est mort
Se sentir mal dans un pays qui va très bien
C'est la maxime de son quinquennat merdeux

À toi camarade du champ de betterave
Bonne bourre écologique et incendiaire
Le prologue est une immense supernova
Qui rappelle au cerveau laiteux antérieur
Qu'un index est sorti indemne de ta gorge
Et qu'un à priori majeur de ton cul flasque




Texte lu pour la première fois par Marine Laurent

Vingt et mainte fois


Voyons si vous êtes comme moi
Suspendu au chandelier d'un brancard
À l'aileron d'un dauphin
Au giron de l'apanage
Vous n'aimez pas l'alcool fort
J'aime le Chardonnay
Droit rond et acide
Je n'aime pas la tourbe
Je me sens mal à l'aise
J'aime le Gamay
Pour ses jeux de rôles et fruités
Un apéro quelques olives
Et vogue l'encre noire virtuelle

Songez comme si vous étiez moi
Éloigné du nid
Espérant le silence
Pour écrire dans un espace
Aussi grand qu'un poème
Pour parler de la vie hors épure
Sans régime spécial
Fenêtres ouvertes
Au-delà de tout soupçon
Refusant de lire la niaiserie
Nager dans les feuilles d'un livre blanc
Comme un fou qui chercherait
Des réponses à des questions inexistantes

Priez comme si vous étiez moi
Ce lie de vin
Un résidu de levures mortes
Est ce vers de terre qui se réfugie
Au cœur d'une grappe de raisin
Ni en colère ni mesquin
Un indigné qui parle aux sens éternels
Aux chauve-souris le jour
Aux sans-abris la nuit
Les tonneaux sont pleins d'amour
Mais les gardiens sont des vautours
Qui ne partagent pas l'or
De la sueur de nos âmes rampantes

Écrivez si vous êtes comme moi
Indignez vous par la grâce
Verre de rouge à la main
Cœur du monde dans l'autre
Vous verrez passer les nuages
Comme si vous étiez dessous
En voyage
Sans perdre une seule goutte
De ce qui reste à couler de vos yeux
Écrivez pour ne pas vous oublier
Écrivez lorsque l'autre se tait
Écrivez c'est votre unique liberté
Écrivez demain il sera trop tard




dimanche

La souffleuse de vers

Tomber du lit 
En plein épuisement
Comment rebondir 
Lorsqu'on a le cœur 
Plus dur qu'une pierre

Ce poème connait un renard
Un satyre jamais en retard
Tout dévorer sur son passage
Est la rançon de son apanage
Aucune mélancolie ni honte 
Avec un sang-froid stoïcien 
Il poursuit son destin

L'antisocial
Est ce renard ermite
Qui voit s'échapper 
De sa cabane suspendue
Une lueur 
Dans la rousseur du brouillard
La lune est dans le caniveau
Tombée du ciel 
Comme un cheveux sur la soupe
La souffleuse de vers s'invite
Et tisse sa toile de vair

Qui dévore qui

Spectateur et prit dans l'heure
Comme tout le monde
Le poète compte les larmes
Qui s'écoulent des murs aveugles 
À l'abri des regards bienveillants

Une surprise 
Qui n'en n'était plus une
Tombé de son piédestal
Le corbeau a perdu l'aura

Comme l'ombre chinoise 
Qui tapisse ces heures sournoises
L'incandescence
Du feu qu'elle incarne
Jouit l'indécence

Ce soir
Le moulin à la parole 
Broie du blé noir
Sur les pupilles 
De ses anciennes demeures

Après une période d'essaie
D'une hasardeuse justice
Souffler quelques bougies
L'amour papier buvard
S'essoufflera 
Autour d'un dernier verre

Le champagne et la truffe
Étant réservés aux titans
Loin du champ de lumière
Qui l'auréolait
La mort subite 
Sera la seule bière 
Qui enterrera les derniers soupirs
De la souffleuse de vers






samedi

Destin

Au-dessus des crêtes
Qui longent ma ligne de vie
Ces ailes blanches
N'ont pas été peinte pour moi

J'erre dans un no man's land
Au cœur de la marge
Entre sol air
Mes pieds glissent vers la mer
Parfois ils m'emmènent quelque part
Plus haut
Où je croise un arbre
Un léger sourire dans la neige

La maison qu'il habite
N'a pas de jardin de balcon
De tables de chaises
De chien de poisson rouge
D'ordinateur de télévision
De toit de portes
Une cheminée qui crépite
Une douche qui fume
Ou de vieilles brosses à dents
Qui traînent sur le lavabo
Aucune forme définitive
C'est une maison qui vit dans mon rêve

Ses yeux le trou de la serrure
Ses lèvres la cloison d'une mélodie
Son visage est une partition
Une chanson d'amour
Ses mains s'écaillent de chocolat chaud
Voilà la maison perdue dans la mousse
Dans la clairière de mes fantasmes
Une terrasse ensoleillée qu'il dessine
Où ses cheveux entre sol air
Me recouvre d'espoir
Parfois ils m'emmènent quelque part
Où je croise un livre
Quelques mots d'amour dans la neige

Le bon le mauvais
Ne meurent jamais
Il y a notre destin
À l'opposé de l'ambition
Les années manquent
Sa voix aimante me demande d'écrire
Encore

Il y a du présent
Ce sourire qui attend
J'y vais en rêve
Souhaitant vivre






lundi

Comme un singe en hiver

Mnémotechnie du beau
Ton univers est impitoyable
L'absurde naît avec l'homme
Disparaît avec lui
Ne séparons pas le chaud du froid
La montagne est comme la peau du lait
Au-dessus de ma vitrocéramique
Elle frémit se recroqueville
Dès qu'on la transforme
Elle réagit

Là au début du monde
Dans un coin vide et triste
Où tout a été créé
L'écho a été entendu pour la première fois
Aucune heure de répit
Aucune étendue crapuleuse
Sera répété sans cesse aujourd'hui
Jusqu'au soleil de minuit

Mon compteur de fables
Mon miroir ma fenêtre sur le cœur
Il me l'a dit des dizaines de fois
Voici l'éther et l'argile
Unis au gouffre
Hérissé de crochets de fer
Ils ont dû souffrir un jour
Il a inventé le tonnerre
Pour cracher sa douleur
Elle a pris son sac à dos
Pour rejoindre son roc de fer
Et dans un courageux exercice de catharsis
Il lui a dit
Peu importe votre échelle
Ne m'oubliez pas
Je peux vous toucher dans les sommets enneigés
Écoutez vos poèmes à travers la cuisine
Je vous chante une chanson
De mon herbe de Provence
Et vous qui êtes si plein d'esprit
Vous inventerez sûrement quelque chose
Qui se dilatent
À la laitance de mes amours

Et voici l'éther
Qui ne pense à rien
Rapprocher la distance
Il est si heureux qu'il commence à danser
De ses mains naît le vent
De ses pieds naît le nimbo-cumulus
De sa chorégraphie les clusters
Et de toute sa tristesse
Face aux algorithmes
L'éther commence à pleurer
Le vent à repousser
La conjuration des nuages ​​pour voyager
Le corpuscule s'abîme
Et l'argile avale et avale
Jusqu'à la dernière goutte de cette danse
De l'ubac à l'adret

Parfois je suis comme l'éther et l'argile
Abandonné
L'amour la jeunesse l'idée s'est évanouie
Et je ne découvre aucune raison de poursuivre
Mais je me lève je m'accroche
Au cœur de la vie
Le vent me fait entendre
L'écho le plus ancien du monde
Ça me fait chialer
Ça me fait pleuvoir
Et cette pluie
Renverse mes baisers sur l'immaculée
Ça me fait danser
Comme un singe en hiver
Au critérium de la première neige


samedi

La vie aux abords de la vie

Suis-je un assassin
Je tue le temps mort

Quel jour sommes-nous
Nous sommes aujourd'hui
C'est mon jour préféré 

Sans que le ciel bouge
Une volée d'oiseaux virevolte
Autour d'un nuage sombre
Sans aller nulle part 
À mes pieds la poudreuse vole

Ce qui nous échappe au sens commun
C'est ce qui fait 
Que nous sommes tous différents

La sculpture d’oiseaux disparaît
Avec la respiration de la forêt
Dans le froid matinal

Au-delà d'un rêve brûlant  
Je me suis réveillé gelé
Dans l'argile d'une âme blessée
Une pensée se débat sous la neige
Sourit à mon emblème de conduite
Nature à mon cœur
Sa chair est sa propre armure
Partout où elle a été entaillé
A-t-elle guéri

Comme s'il suffisait de pardonner
Pour tenir une avalanche 
À l'opposé du chœur

Ma poésie glisse
Sur l'inconscience animée
Qui câline mon temps libre
De mots enlacés
C'est ce qui fait
Que je suis en équilibre

Être le contemporain 
De cette feuille de route 
Sans être précis 
Si la lumière ne pèse rien
Trop souvent son ombre me pèse 

Au bord du champ invisible
Pousse sur mes pas 
La dernière pensée du jour

Je respire ce qui flotte autour de ses mots



dimanche

Spasme d'un sanglot miroir

Heureux 
Comme un escargot sous la pluie
La lune a le bénéfice du doute
La terre a la certitude du doute
Et les fourmis rampent jusqu'à l'évier
Où déborde de la vaisselle salle
La hotte de graisse
Et le père Noël pisse 
À la droguerie de la charité 
Au comptoir des âmes seules
Où la contagion qui dort sur le trottoir
Est un désordre mental et subliminal 
Pour l'assimilation

Des hommes déboussolés
Ô reflet du temps brûlé
Se cautérisent pour se libérer
De leurs chairs intimes

Dans l'errement qui oscille
Putain je suis heureux 
Personne veut me croire
Hé toi voyage
Et reviens me voir
Oui 
La vie se pique aux aiguilles des salauds

Manquerait-il l'heure décente 
La peinture m'a déserté
Mais aucun cadre désenchanté
M'a expulsé des coins de la toile

Les araignées tissent toujours
De merveilleuses broderies
Comme aucune autre espèce
Et pourtant on les écrase
Un peu comme toute cette misère
Qui s'étale sous nos pieds

Les jours se raccourcissent
Manquerait-il un chasse-spleen
Le vin a incarcéré
Toutes ces vies emmurées
Au milieu d'une nature 
Qui a perdu son vrai visage
Ô violence alcoolisée
Tes yeux s'exorcisent
Et ta femme se meurt sous tes coups 

Au loin mes vers qui consolent
Là des cendres qui t'isolent
Tant de cerveaux sont morts ce soir
Spasme d'un sanglot miroir




samedi

Coloscopie

La nuit tous mes rêves sont gris
Le jour la peinture est d'or
Et déjà la nuit me rappelle
Je m'accorde ce nœud coulissant
Qui est parfois étouffant
Souvent la précision oublie
Qu'il faut tantôt rêver
Tantôt se réveiller
C'est dans ce sens
Que mon imprécision
Se précise s'élève
À toi beauté suspendue 
À l'arène de la poésie libre 
Sans rime ni ponctuation

Quoique parfois
Un point d'interrogation 
Du calendrier s'exclame 
Après quelques litres de Fortrans
La place est nette
C'est le jour de la coloscopie
Un hôpital privé où aucune crise
Financière ou spirituelle
Crispe l'accueil
Vêtu d'une chemise coquillage
Je me calque au mur gris
En attendant l'anesthésie
Je nage en terre inconnue

Chacun naît seul
Et meurt seul
Quelles que soient la nature
Et l'intensité des relations
Qu'il tisse avec les autres
C'est pourquoi l'amour
Est le seul trait-d'union
Qui évite de se perdre en chemin...

L'inconnu est porteur d'angoisse
Bien que le coucou
A fait sortir l'oiseau de sa cage

Demain vers la bonne serrure
Le miracle est dans l'horlogerie
Et secoué par les extrémités
Les autres les regards

Un taxi m'attend dans la nuit
La pluie le froid le vent
Me rappellent que je suis toujours bien en vie





lundi

Tremblement d'un silence

Actualité
Tourments du corps
Brisure de l’âme
Au risque de la promesse
De la violence au sacré
Du doute à la faute
Le secret du pardon
Abolition

Lèvres censurées au mur du silence
L'audace intime les délivre
Délie le fil des mots
Mes dernières paroles d'amour

Qui ne ment pas de temps à autre
S'agrippe à l'aile du corbeau
Au désir infantile

Secoué par l'abîme qui m'obsède
Toutes mes paraboles
Mettent en scène les énigmes de la vie
Sur l'arbre qui chante l'hiver

Mains enfichées à la galerie des glaces
La curiosité invite le convive
Dans la sphère des merveilles
Habile jeu d’illusions optiques
Ou réalités cosmiques
Ici pas de corps qui déchantent
Mais une danse voluptueuse
À la symphonie des sens

Révélés par l'osmose des sueurs
L’index est imaginatif
Le pouce directif
Nos mains s'engouent d'émotions
S’affolent se caressent
Entre les larmes d'une convulsion
L'éphémère ferme les yeux

Et se libère le mur du silence
Qui se fissure à la voix
Du saut de l'ange




Sur les ruines des rêves

Intense
Si profond si dense
Vous n'échapperez pas à ce regard
Il vous a capturé
Comme la mort l'a capturé

Des montagnes à la plaine
Du désert de sable à la pierre
Selon le désordre prescrit
Dans une urne
Bon gré mal gré
Gardant un peu de cendre
Beaucoup de souvenirs
Dira combien la vie
Fut cruelle et fut belle

À la lueur de mille et une bougie
Sous une infortune
Tendue de draps en lin
Entre-soi
Nous prierons sans sacrifices

Couché dans un cercueil
Notre regard éteint
Parle d'une voix éclairée
Qui par moment hurle
L'insoutenable
Et par moment coule
Tout en douceur
Comme le bruit de l'eau
Sur le corsage d'un ange
Le peuple apprend ce soir
Sur les ruines des rêves
La mort de l'innocence

Intense
Si profond si dense
Vous n'échapperez pas à ce regard
Il vous a capturé
Comme la mort l'a capturé





dimanche

Aurora

À l'origine du monde
Tout est piment d'or
Iceberg et volcan

Nos deux corps ne parlent plus
Parce que les mots sont morts
Tout se trouve à découvert
La collision s'approche
Je pars l'affronter
Et la rejeter

À l'abri du mauvais sang
D'une bénédiction déguisée

J'aimerais lui offrir cent une roses

Oh ne pleurez pas pour moi
Et laissez mes mains habiles
Dégrafer son cache-cœur
En écrin de roses bleues
Qui sentent bon la jeunesse
Sur ce vent fiévreux et noir

Je dépose à ses lèvres
Ma charpente sans défense
Sur chacune de ses nervures
Elle qui soulève mon cœur
À chaque onde nocturne
Je sens ses genoux trembler
Lorsqu'elle réinvente l'amour
Désormais je le vois partout
Même dans le sang
Dans chaque pierre du jardin
Qui s'égaye à la douceur de la pluie
Aux chants des oiseaux
Dans les arbres
Encore pourvus de feuilles
Sur l'or de ses yeux
Qui s'accorde à mes vers tendres
Entre ses phalanges diaphanes
Qui s'entremêlent à ma chevelure

Nos deux âmes dans le mouvement
Se sont appelés et aimés
C'était rapide c'était juste
Une autre branche d'un miracle

À l'origine du monde
Tout est piment d'or
Iceberg et volcan




samedi

Cinquante ans

Annoncé comme un week-end à la campagne
Woodstock était bien plus que cela
Trois jours d’amour
De paix
De fête
De rock’n’roll
Et d’amusement

La musique pouvait changer le monde

Cinquante ans après
Aucune annonce
Ni de marguerite à l'horizon
Si ce n'est celle déjà convenue
De pâles copies
Je découvre au passage
Burning Man
Le multivers
Une invitation à méditer sur le réel
Le surréel
Même une action fantasmagorique à distance
Ne changera rien
À l'actualité du monde

Putain quelle connerie
Passer de l'amour pur
À une partouze quantique
Maman comment on fait les bébés
Je ne sais plus
Dessine-moi une intelligence artificielle
J'ai envie de jouir

Je coupe le cordon subliminal
Et passe sur l'ombilical

Poésie sort de ce corps

Chaque matin à l’arrêt
Je contemple la bonne humeur
Et songe à nous
Sur le coton blanc de ma conscience
Intelligence réelle
Qui n'oublie pas les roses
Les rires les paradoxes
Ce monde dans lequel circule
Un téléphone portable par habitant
Pourtant on ne sait jamais
Aussi mal entendu

Cinq pour-cent de clones
Se réserve la voix lactée
Et laisse en bas de l'échelle
Le sang de quatre vingt quinze
S'égorger
L'essentiel 
Et si peu parle

En haut de la colline l'aigle plane
La satiété vient en contrôlant
L'agneau sage et tremblant
Se terre 
Parfois résiste et repousse

Trop nombreux
Sont les traites qui flambent
Au-dessus des champs de mines
Là-haut où les ailes à la pensée abjecte
Se lèchent les plumes
Sur les paupières des résistants

L'aigle dans sa tour d'ivoire
A de beau jour devant lui

Chaque matin mon corps à l’arrêt
Contemple le monde avec stupeur
Et je songe à préserver ma tribu
Sur le coton blanc de ma neutralité

Et si je mettais un peu de musique




vendredi

Premier novembre

Aimez-vous l'automne
Lorsqu'une armée de rampants
Longent vos murs ambulants
S'introduisent chez vous
Vous poussent au dégoût

Je n'aime pas ce jour
Qui gravite l'air de rien
Au-dessus des allées des cimetières

Aimez-vous l'automne
Lorsque ses nuages létaux
Vous glacent les os
Vieillissent votre joli teint
Dérobent vos destins

Je n'aime pas ce jour
Qui gravite l'air de rien
Au-dessus des allées des cimetières

Aimez-vous l'automne
Lorsque vos feuilles flamboyantes
Vous assignent à résidence
Au cœur de l'instant
D'une évanescence mortelle

Je n'aime pas ce jour
Qui gravite l'air de rien
Au-dessus des allées des cimetières

Aimez-vous l'automne
Peu importe
Au bout de mes bras
Dans mes mains
Résiste une ancolie
Rose et blanche
Dans l’écoulement d'une chevelure brune
Source chaude qui humecte l’âme
Sur cette vapeur d’eau
Mes phalanges se sont perdues
À la résurgence de ce corps nu

Sur cette terre de bruyère
Il y a les branches
De cet arbre en fer
Un grincement léger nous réunit
Sur un paisible coulis d’opale
Et tendant éperdument ses souhaits
Qui se cambrent à mes lèvres
La saveur d'un fruit mûr
À la chaleur de l'ambre
Se mouve dans une nuit ténébreuse
À l'indomptable temps mort

Peu importe si j'aime ce jour
Qui gravite l'air de rien
Au-dessus des allées des cimetières
Me rappelle

Quand j'émets le mot avenir
Mon premier baiser enterre le passé
Quand j'émets le mot secret
Je le dévoile
Quand j'émets le mot amour
Je crée le ressuscité
Qui ne tiendra dans aucune tombe

Rien d’autre n’a d’importance
Redressons-nous et allons



Texte lu par Marine Laurent Poétesse

jeudi

Par éclairs

Magique
Jubilatoire
Un vrai bonheur
Mon personnage est mort de rire
Coincé entre un foulard
À la partition pieuse
Et un cochon de lait
À la queue facétieuse

Sur les bords de la lucidité
J'ai invité la Marche Turque
À redescendre
De son feu de l'amour
Tant pis pour les puristes
Qui ne veulent pas qu'on change
Une note aux morceaux classiques

Nous le savons tous
Sans être de sales cons
Qu'une frontière est un nœud coulissant
Que l'on étrangle
Si la colombe chante faux

Un chemin blanc s'ouvre à moi
Comme si une armée de muses
Fût venue préalablement
Me laver les pieds
Avant de traverser la scène
En compagnie de mille
Pieds nickelés

De l'autre côté
Ah oui tout était beau
C'était des fées du logis
Les ruisseaux épanchaient la même liqueur
Jusqu'à la mer
Et j'y trempais mes vertiges
Le cœur à l'envers

Avec la dilatation du temps
Les mots se distillent
Le soleil brille
La pluie arrose
La terre nourrit
Et soudain
À la fenêtre plein ouest
Semblable à un accent circonflexe
Un nouvel orage
Me replonge dans la nuit
Semblable à un point d'exclamation
Un éclair m'interpelle

Content de lui-même
Les pieds sur terre
L'homme survivra-t-il
À cette énième hérésie
Devenue un instant positive





lundi

Et si c’était vrai

Dans un silence expiatoire
La voix monte dans l’arbre à soie

Dis-moi ce que tu vois de là-haut
Sur le satin solitaire

Le mûrier des mensonges
Où des ombres se croisent

Au bout d’une nuit
Les miroirs ne mentent pas








dimanche

Foule sentimentale

Là à l'abri des regards impudiques
Dans un coin perdu de la république
Sur le temps qui semble long
Lina survit sous une chape de plomb

Au bout du ghetto
Elle habite dans une barre sans fin
Loin de l'oasis rêvé de son enfance
Avec son foulard qui l'isole
De la chaleur humaine

Et la pluie et le vent et la brume
À sa fenêtre aux carreaux gris
Viennent la voir
Flux et reflux
Émergent des réseaux
Comme deux visages cachés
Seuls hors de la sphère
Malgré l'inhumation
Dans sa cage à lapin

Prise éprise reprise en crise
Par la foule qui s'élance
Et qui balance son porc
La foule foule son foulard

À l'ombre d'une poubelle en feu
Au pied du mur
Un fou mange du lard
Son foulard s'en fout
Tout est bon dans le cochon
Et la camisole en raffole
Comme un sans papier
À l'estomac vide
Et au regard livide

Foule sentimentale
Encore un mythe
D'une réalité sociale
Dans le quartier d'à côté
L'art s'affiche sans retenu
Que la lumière photographique rend beau

Proche d'une fleur lointaine
Qui parcourt un champ chaotique
Là à la naissance d'un futur
Au parfum d'un sentiment rare
Sa nuque sourit à sa chevelure
Maudissant la foule qui la voile
L'homme qu'elle avait aimé

Lina s'est libérée




mardi

Chronique d'une balade

Dans la brume électrique
Il se passe en boucle
Marcia Baïla
Un grand coup en arrière
Pour mieux projeter en avant
La liste de ses remords

Il a tant insufflé d'air
Au bout du chemin
Avec la pluie et le vent
Vieux et branlant
Son torse ébène est maintenant
Dans le cœur obsolescent
Programmé pour durer
Le temps en a décidé autrement

C'est dans la peine
Que ses membranes
Appellent au crime
Les ondes innombrables
N’y changeront rien
Planent comme des branches mortes
À l’insoutenable tempête
Il a donné cinq ans de sa force

Dans la brume électrique
Mon baladeur est mort






samedi

Le craquelé des rides

Le craquelé des rides
Est le théâtre de la comédie
Après quelques soupirs
Le lourd rideau respire

Depuis son arbre de vie
Mes yeux s'éveillent
À l'esprit qui veille
Il caresse un peu
La toile bleue
La musique la philosophie
Il joue à la corde sensible
Sur l'une de ses branches
Où ses feuilles mortes
Se transforment parfois en encre
Pour éclore sur le carnet blanc
De mon errance

Reviviscence
Ses mains se révèlent
Sur le clavier imaginaire
Mettent en scène
Un air qui se faufile
Entre les doigts de mon échiquier
Sur le chant de lèvres héroïques
La tour d'ivoire
Et le cavalier des fleurs
S'interpellent pour s'aimer
Encore

Symbole d'anarchie
Ou sage stratégie
D'une nature sucrée salée
Le goût de vivre
Par-ci par-là
Orne le lit joyeusement éclairée
Au phare du poète éperdu
Sur la presqu'île de la vertu

De ce fil d'Ariane
Le craquelé des rides
Est le théâtre de l'amour





jeudi

À l'orée de B612

Proche de l'astéroïde
B612
À l'heure où la terre dort
Comme une part de l’âme
Qui vibre en son étoile
Sur le mur de la toile
Un visage en bois de rose
Déverse ses charmes
Sur mon bouquet de larmes
De vers séchés

Elle est elle-même
Fille de la lune
Fraîcheur perpétuelle
À travers l'universel
Transpire le parfum du fervent
Révèle ce pollen voyageur
Qui tatoue l'arborescence
De ses intentions
Sur mon excroissance

L'ineffable
Ouate la perspective
Cristallise
Le chemin de ses pas
L'ourlet de ses lèvres
Porte la clé du divin
Sans oxydation ni merlin

Concession nacrée
Au goût de l'aimable
Qui corrompra nos chairs
Animales et florissantes
Jusqu'au petit jour






mercredi

Melting-pot


Essayer de voler avec ses propres ailes
Allégé par l'intelligence voyageuse
Qu'on a bien voulu me transfuser
Moi qui ne suis pas un ange
Je pourrais faire semblant
Mais je n'y crois pas

De la neige à l'herbe
De l'herbe à la neige
Peu à peu l'existence
M'a détaché de la cime des arbres
Pour me colorier
Un nouvel univers
Plus proche de la terre
Du sang des uns
Du cœur des autres
Où le miroir de la pluie
N'a pas honte de lécher
L'ombre de rien mes appétences

Ni retard ni avance
La destinée est un art
Comme tout le reste
Peu importe le chemin
Je demeure toujours intercalé
Entre mes deux racines
Avec tous ces pas
Inconscients
Qui me tracent une ligne
Une ligne marginale
À la courbure éclectique
Proche des grands sentiments
Je caresse la fleur
Comme l'air
Les plumes d'un oiseau

Ma chair s'évaporera en un seul jour
Sur le don d'une canopée
Qui supportera mon port sans attache
Vertu de la loi de l'apesanteur
Contraire à celle du monde
Le sourire ailleurs
Rappel de la force
Du véritable enjeu
Je ne serais pas
Si tu n’étais pas

Le jour où le cri est devenu audible
J'ai sept fois tourné ma langue
Avant de tuer toutes mes fautes
Pris ma souris pour m'épancher
Sans phare pour fanfaronner
Ni palace pour parader
Je me suis mis à découvert
Cœur baigné d'enthousiasme
Vide de fiel et de chaos
Sans psychotrope
Pour m'extraire
Ni harangue belliqueuse
Pour m'acquitter

Mon euphorie pianote quelques sons
Je clique sur tout qui ne bouge pas
Malgré l'envie de réussir
L'équilibre peine à subsister
Révèle le malentendu
Aucun regret
À l'heure du désir éteint

La nuit s'échoue si tôt
L'automne me sert du vin
M'apporte un nouvel éclat
Capturé d'une lumière
Aux arômes délicats
Loin de ce moment où l'amour
Cède l'aire du temps au désamour
Ma langue s'est affranchie
Sous la contrainte de la passion
À la genèse suave d'un parfum
Élixir iconographique
La peau possède ce pouvoir
D'affection inaltérable
Tu es le miel sur mon pain

Metteur en scène par pur hasard
J'ai traversé la baie vitrée
Entre pleurs et rires
Il est normal de se sentir étrange

À l’horizon pâle des collines
Je ne veux pas voir le bleu
Des meurtrissures infantiles
L'hydre rouge tapisser la rue
Des gens aux regards dépecés
Une coulée de larmes mordorées

La stupeur a envahi mes pensées
Encore
Sur ce dernier silencieux vertige
Lutter et non pas subir
Tel est le fond de l'air
Qui sculptera un nouveau modèle
Si proche la distance
Je ne fermerai plus seul
La porte au soleil
Qui se couche sur mes paupières
À l’ombre des jeunes filles en fleurs


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