Qui suis-je ?

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La poésie est une suspension qui éclaire le monde. Un puits sans fond pour puiser sans pareil la panoplie humaine des émotions. J'essaie sans piquer la recette aux éloges, d'écrire de la poésie ou tout du moins m'approcher de ce qui me semble être de la poésie. Me lover à cette matière à la fois sibylline et mouvante, Sibylline parce qu'elle me parle le plus souvent dans une langue étrange et mouvante parce qu'elle me semble incontrôlable. Dans la mesure de mes capacités, j’essaie d’être celui que je veux être. Être le témoin de ce qui m'habite et de ce qui m'entoure. Je suis juste quelqu'un qui a besoin de s'exprimer avec ce que la vie souhaite me laisser croire et partager.

Vous trouverez sur ce blog toutes mes humeurs poétiques, de la poésie plus ou moins libre selon l'état d'esprit du moment...

« Une poésie n’est-elle pas le seul endroit au monde où deux âmes étrangères peuvent se croiser intimement. »

Si vous souhaitez lire l’essentiel, cliquez sur l’onglet « tous mes recueils en libre accès sous format PDF »

Les écrits et les illustrations numériques sont de ma plume. Certaines de mes illustrations utilisent des photos lors de mes montages graphiques dont j’ignore les auteurs ; je reste dans ce cas ouvert pour les indiquer. Il peut arriver aussi qu'un vers se glisse et qu'il ne m'appartienne pas, par pur hasard ou pas, je l'indique lorsque je pense qu'il en est nécessaire. En bas du blog, il y a les liens concernant ceux que j'aime suivre... Attention je ne tiens pas à jour tous les liens... Et souvenez vous que la poésie est une suspension qui éclaire le monde !

Toutes les fautes d'orthographes sont corrigées au fur et à mesure des rencontres... Et toute ressemblance avec des personnages existants serait purement fortuite

Copyright numéro 00048772-1

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Nombres de poèmes et de commentaires publiés dans le blog

Tous mes poèmes

lundi

L'Étoile de Mer du Nénuphar

Pointer du doigt l’étoile
Celle de la grande bleue
Exfoliant le fond du ciel
D'un regard à l'âme sensible
Inutile pour nourrir le présent
D'en prolonger les ombres
Par des faisceaux imaginaires

Elle veut juste être choisie
Comme la plus jolie fleur étoilée
De la communion des floralies

Vingt fois effleuré
Et passé au travers
Le vent étale le nuage de son parfum
Dans mes profonds tremblements
Et émerge l'étoile de mer
Et demande au nénuphar
S'il y a de l'eau salée dans son royaume
Je n'ai que des larmes d'espoir

Dans le courant fort
Un grincement de porte
Je déménage sans broncher
Des cris d’ivresse pour l'un
Des aubes raccourcies pour l'autre
Le nénuphar sur la pointe d'une idée
Change de cap les pieds sur terre
Va-t-il éclairer le bon côté
La face Nord de la voix lactée
À la beauté des mille et une nuits

Après la foudre
Le fard de ses yeux éclairs
A écrit un message sur l'oreiller
L'étoile décline tout avenir
De saisir où elle va
De flirter ce qu’elle refuse
D’accepter de s'envoler
Rejoindre le fond bleu
Mais flottera un temps sa mémoire
Dans le frémissement de son cœur


dimanche

2017

Depuis mai 2014
Une question récurrente s'installa dans les pensées du poète et bien d'autres
Pourquoi rester dans un pays aussi déprimant

Juin 2017
Il prit une autre gorgée
Minos prend le pouvoir
L'urne réduite en cendre
Minos se lève
En faisant claquer les gencives de ses syllabes
Et il achève
« Nouvelle Friche sera mon chef-d'œuvre »
Dans un état végétatif
La vieille Terre applaudit

Quelle importance désormais
Pourrais-je attacher aux choses
L’amitié
Elle disparaît
Quand celui qui est aimé
Tombe dans le malheur
L’amour
Il est bafoué
Fugitif ou coupable
La renommée
Pour la partager
Avec la médiocrité et l'insoutenable
La fortune
Pourrait-on compter comme un bien
Le vol et la terreur
Me resterait-il ces jours
Dits heureux
Qui me laissent ni l’envie de perdre
Ni de recommencer la vie

Le regard acier
Minos ferme les barrières
Brûle les rideaux de la scène
Et balance l'Autre
Sur le sol des catacombes
Je ne reverrai plus le bleu du ciel
Les nuages qui transportaient la vie
Et l'océan qui la tempérait
Vieille Terre est morte coupée du monde
Réduite au no man's land politique

La poésie meurt à l'étouffée
Sous le joug des cons sanguins
Qui policent la rotative
Par la voix des airs
Et de la terre
Je suis dans la résistance
Depuis le labyrinthe de mon exil
Je tweete jour et nuit
Sur les lignes séparatistes
Encore vierges de tous soupçons

« N’acceptez pas que l’on badge
Ni qui vous êtes ni où rester
Ma couche est à l’air libre
Je choisis mon vin
Mes lèvres sont ma vigne
Soyez complice du crime
Celui de vivre et fuyez
Sans rien fuir
Avec vos armes de plume
Et les idées larges
Prêtes à s’unir
Sobres à punir
Et mêlez-vous à qui ne vous regarde
Pour redorer le blason »

Poète lié à l'universalité
Où le verbe peut pousser sans limite Sur la peau de l'arc-en-ciel

vendredi

La calèche d'Odonata

Il est facile d'écrire sur l'amour
Sans avoir entendu les cris
D'un martyrisé ou d'un humilié
Comme d'écrire sur la mort
En évitant de regarder
Le visage d'un enfant tuméfié

Ma petite chose sous vos yeux
Un brin timide et poétique
N'a aucune importance
Marche comme tout le monde
Elle n’embrasse pas tout
Peut-être elle suggère
La vie sur un chemin en pente
Parsemé de nids de poule
Dans lesquels j'eus laissé
Quelques plumes d'encre de chine
Il y en a une chanceuse
Devenue amoureuse
Parue à la lumière de ma pointe
De ma langue métadonnée

À ras de terre je me soulève
L’oreille à l’écoute
Il me semble entendre au loin
Une main qui caresse un rivage
La bouche emplie de mots câlins
Je chante par là le grand passage
Le sommeil d'une libellule
L'abricot de cire
Le pistil à la pulpe lunaire
Je m'y accomplis vitaminé
Les lèvres acidulées
Telle une abeille
Qui chercherait fortune
La rage bleue et mature

À ras de l'étang je me réveille
L'ocelle libéré de sa pénombre
Il me semble voir au près
Une gorge folle épuiser un sauvage
Mon intention est plein de souffle
Et de prouesses inventées
Ma langue roule jusqu’au fond
Telle une bague qui coulisse
Au doigt émacié par l'accélération
Viens ô faim ressort sans fin
Va-et-vient noyer ses pores
Répandre sa cyprine
Sur toutes choses

Il n’y a plus d’appel
Pour t’étourdir
Ni de chemin
Qu’il me tarde de parcourir
Quoique l'histoire se répète
Pour atteindre un nouveau sommet
Sans fanfare ni trompette
Juste toi et moi
Sur un sol en paix




mercredi

La cité interdite

Je me penche
Suis-je au-dessus de la mer
Ou bien sur la margelle
D’un fantasme à saborder
Par delà l'intense ignorance
Dans le domaine des larmes
Et du mourir de plaisir
Lorsqu'elle est combinée

Il y a celle qu'on reluque
Pétrit pince
Et parfois même qu'on claque
D'une petite tape
Parfois même à l'insu de son propriétaire
Une simple posture
Et la rosace se transforme
En un véritable appel à la révolution

Jouant sur le registre de l'ambiguïté
À ce jeu de cache-cache
Nous sommes deux
L'éventualité de ce vol
M'offre du piquant
Ô belle et bien cachée
Ne cessant de m'exciter
Le tocsin résonne
Dans la vallée infernale

Ces deux vigiles
M'ouvrent le portail
De la cité interdite
Bercée d'un vent tumultueux
Bâtie par les dieux
Je crois à la nuit
Dans un savant mélange
Lié autour de l'unique grain de sable

Perdu au centre étroit
Joyaux en prière enclos
Sous le flambeau de pierre
Griffes sorties pour combattre
La vallée assassine
De collines en marécage
Rongeant sans frein ses rondeurs
Des minutes durant
Mon donjon d'ores et déjà
S'imbrique dans la muraille
Se lovant doucement
Dans un plaisir d'absurde
Se glissant lentement
Dans l'œil de la folie

Les cris d'oiseaux
Enchantent l'assaillant
Quelque instant a suffi
Sous le joug implacable
D'une sentinelle avide
Pour pénétrer la cité interdite
Et mourir dans le cachot idéal 



mardi

Les Saint-Pères

Hauts-lieux de ma jeunesse
Folles nuits écarlates
Du disco à la New Wave
Où Anges et Démons
Smurfent à tour de draps
Années quatre-vingts
Disparues sous la neige
Avec ses seins de glace

Et ma langue resurgit
À la source de l'aube
Sur le dôme des ans
Symboles de séduction
Sensible et fragile
Cette paire de sacrilèges
S'agite à nouveau
Dans le vase de mes iris
Brûle les empreintes de mes paumes
Implacable sentinelle ambiguë
Aussi modeste qu'elle puisse être
Semble participer
À la gloire de mon organe
À mes besoins spirituels
À mon exigence matérielle

Ombragées et bercées
Sous ses porcelaines d'éloges
Mes pensées viennent
Sans se presser
Et prennent de la valeur
Avec le temps
L'enfant encore né
Caresse le fluide du confort
Du bout de ses frêles phalanges
Écoute les secondes tombées
Des nuages à l'avenir
Qui frappent le temps
Me voilà un homme
Avec mes lèvres qui titillent
La petite partie
Saillante et pigmentée
Le lait où l’arc-en-ciel
Boit la beauté du jour

Rien ne m’aspire à être autrement
Seul mon sang crie
À travers cette poitrine
À jamais mon dernier refuge
Maintenant je dors paisiblement
Et doucement
Je vais rejoindre mon amour


lundi

Face à la lune

 À consommer avec immodération
Pour les aficionados de la lune
Peau rouge blanche ou pastelle
La pole position fétiche
Est bien évidemment la levrette

Les fesses sont une promesse
De volupté et de douceur
Une rivière brute
Comme les laves identiques
Perle depuis le centre
Ces visions de nocturnes
Décharnés ou pulpeuses
Et un belvédère d'horizons
Des corps déshabillés
Planent déracinés
Comme un semis de pendus
Qui s'entête à la foudre
Dans une posture
Où finalement ses dômes
Haute fonction naturelle
Celle de protéger un secret
Se découvre
Dans l'attente de la possession
Le cerveau de l'esturgeon
Sort du fantasme
Pour basculer dans la matrice sexuelle
Provoquée par le visuel pour l'homme
Par la prise de conscience pour la femme
De ce qu'elle offre

Ne disiez-vous pas
Plus le secret est bien gardé
Plus la promesse est grande

Ô souffle
Leur zone se découpe
Détachée d'un chaînon
En manque de matières ardentes
Salée jusqu'à l'étouffement
La gorge prise par les eaux
Se laisse drainer
Dans le flot rauque des lamentations
Seuls les exocets
Peut-être
Chantent leur assurance
Et rient à tubes pleins
Sur l'écume opaline

Alors qu'on prie à genoux
Sous l'écrasement
Ô fesses
Levrette de tous les désirs
L'explosion cutanée
Décoiffe le ciel du lit
L'abandon du navire est proche



La fillette à la sandale rouge

Dans un délit d'imitation
Un vent malsain a répandu
La raison humaine
La piété populaire
Démocratie et laïcité
Sur le chemin de la terreur
Un rebelle du jihad
Aveuglé par la sunna
Affalé sur son trône sordide
L'œil aux mains souillées
Cherche à penser le bruit
Mais l'art d'aller sans cœur
Adhère au col de l'infâme

Au hasard d'une vie
Une mère voit
Sous les yeux gonflés
Les lèvres boursouflées
De sa petite fille
Qui hier encore
Faisait danser ses pieds
Sous un soleil d'été

En ce jour fleuri aux fenêtres
Transpire le souvenir
Tous ces lendemains captivés
Les cils labourés d'avril
Une larme de fond
Déferle avec chagrin

Une graine a résisté au vent
Petite fille il te reste
Un épi dorsal
Qui bourgeonnera de beauté
Détendu sous le saint divin
Et tenu au respect
D'un barbelé dénudé


samedi

Mission

Contre ses lèvres
Pressait mon index froid
Non ne parle pas
J'ai compris
Comme air sur air
Encore plus étouffé
Pas un son n'était présent

À ses côtés
Se tenait ses cheveux gris
Figés comme une pâte de verre

L’important
N'est pas la victoire
C’est avec qui tu joues
N'est pas la chute
C'est avec qui tu sombres
Et là
Où tombe la feuille

Elle reste
Sans voix ni force
Et toi poète
Tu es là
Pour immortaliser l'éphémère
Au sein de ton recueil


vendredi

L'imprévisible

 Du numérique à la pratique
D'elle à lui
Cinquante nuages défilent
En haut de la pile
Il y a la nécessité
De sauver le soldat Amour
Et même en scrutant le tour
De France et de Navarre
Il est difficile d’en trouver un
Sans plomb dans l'aile
Sans plumes dans les poubelles

Le grand chambardement
Est tout d’abord provoqué
Par la fée numérique
Un amour qui sera épargné
Est un amour platonique
Ou lié à un mécanisme tantrique

Orpailleurs amis du mot
La pépite ne se baigne pas
Dans un fleuve tranquille
La poésie ne règle rien
Elle entame juste la couenne du désir

Vous pouvez toujours fantasmer
J’offre un dico des amours de demain
Au lecteur qui en trouve un
Vu qu’on ne connaît pas l'avenir
La solution pour ne pas le subir
Est de l'inventer

Et si le futur soldat de nos amours
Peut se dessiner de manière réaliste
Il reste néanmoins imprévisible


jeudi

Mi-figue mi-raisin

Tout ce que je sais
C'est qu'elle a peur
De ne plus être
Celle qui riait sans cesse
À chaque instant de la vie
Croyez-vous à la fatalité
Ainsi vivre pour toujours
Ou se livrer à la mort
Dans la nuit du jour
Où est l'importance

Mon étincelle a disparu
Et mon cœur brûlé
Porte les stigmates
De la Mélancolie
Loin en retrait
De la levure matinale
Loin du rayon de midi
Et de la lune
De la fin du jour
Ce qui m'est étranger
Devrait être merveilleux
Des chemins multiples
Vers des choses
Que je ne sais pas de moi
Tu nais tu vis tu meurs
Le chemin qu’on a à faire
Cela existe pour l’autre
Mais cela existe aussi pour toi

Tout ce que je sais
C'est qu'elle est belle
Même au plus profond
De sa tristesse silencieuse
Coincée dans sa tanière
C'est qu'elle est un amour
Solitaire sous un ciel étoilé
Elle chantonne des douces paroles
Une chanson solidaire
Pour le monde qui l'écoute

Je crois qu’on n’est pas fini
C’est fondateur
Une fois qu’on le sait
Se découvrir se transformer
Ne pas savoir
Qui on est vraiment
Vivre avec cela
C’est très beau
Laisser la possibilité
De ne pas s’enfermer
Dans les choses
Et de se tromper
Vivre et pouvoir
Se regarder
Se dire qu’on a été bête
Et aussi le reconnaître
Je crois beaucoup à cela
Encore

Tout ce que je sais
C'est que je ne suis pas un as
Ni un trèfle à quatre feuilles
Je ne suis qu'un cœur
Fragile derrière ses carreaux
Que s'envole la légère graine
Qu'elle germe au bord du ruisseau
Et l'arbre fleurira à chaque printemps
Et me rappellera ce jour
Où j'ai ouvert les yeux

Tout ce que je sais
C'est que je suis heureux
Même si l'homme n'est ce qu'il sait
Je n'ai pas peur des rêves 


mercredi

Dream Street

 La rue des rêves
Je la descends
Avec les mains le long du corps
La lumière dévore les lettres de l'enseigne
Nous sommes intimes
Je libère la nuit de sa coquille de jour
Et je lui apprends à éclairer
La nuit retourne dans sa coquille
Dans ce désir je dors les yeux ouverts
Derrière le miroir il fait jour
Mes lèvres effleurent l'idée
Mes pensées s'écoulent vers la fleur
Nous murmurons l'air
Nous nous envolons dans le ciel du lit
Nous nous aimons comme abeille et pollens
Nous nageons dans un « ré » de lumière
La rue des rêves nous dévisage
Nous ne sommes plus des anonymes
Il est temps
Que le jour connaisse nos nuits
Que le cœur soit notre devanture
Il est temps de s'aimer


vendredi

Prudence

Les mains sur le piano
Je lui mime un dernier morceau...

Ce que fait Prudence
Avant l'effervescence
Est un jeu d'osselet
Nocturne et secret

Attraper le bonheur insensé
Comme un soutien-gorge fiancé
Dans son armoire amoureuse
Dieu que la vie est généreuse

Enlacé à cette liane volubile
Étoile à la géométrie parfaite
Éclatante presque immobile
Opalescente et offerte
L'apogée est sous ma langue
À force de rêver de l'autre
Se sentir exsangue
À l'étroit sans l'autre
On se répand
On s'étire
D'un geste mesuré et lent
On respire

Et il y a des baisers qui volent
Et se perdent dans l'eau folle
Nos langues lapent les contours
Et sculptent nos œuvres glamour

Prudence est à la première loge
Face à l'aiguille de l'horloge
Elle perd la rime
Pour reprendre son souffle
Se lève
Enfourche l'étoile filante
Et disparaît

Cachée par une cloison nuageuse
Je l'aperçois dans le vestibule
Enfiler ses ballerines dorées


jeudi

À l'ombre de la L U N E

 Un léger mouvement de lèvres
Quatre lettres
La cuillère saisie au bond
À l'ombre de la L U N E
Mes nouilles froides
En scrutant la L U N E
De mon œil droit
Il n’y a rien à craindre
Et rien à perdre
Dois-je confesser mes sentiments
Et me livrer entièrement
La tâche de rousseur sur mon iris droit
Le dermatologue m'a dit de la surveiller
Je l'ai confié à la L U N E
C'est la seule qui ne bouge pas
Quoique je fasse
Elle est toujours là
Le seul satellite féminin fidèle
De mon univers
Oui je sais
C'est presque gênant
Je lui répète
Prends des vacances au soleil
Visiblement casanière et jalouse
Elle ne veut pas tourner autour
Ni de lui ni du pot
Même lorsqu'elle est pleine
Et commence à décliner
Elle me rappelle l'heure
Attends ami et prends patience
Il n’y en a plus pour très longtemps
Peu importe car tout passera
Car personne ne comprendra
Pourquoi tu aimes les libellules
Ni qui tu es ni qui je suis
Ni ce que tu écris dans le vent
Depuis trop longtemps


mardi

L’abandonnée défie la mer du ciel

 Avec le regard simple
Revient la force pure
Celle que j'ai croisé
Je la vois encore toute menue
S'avancer pour me chanter
Tous les oiseaux à plume sont des bêtes
Or toi papillon bleu
Tu as une plume dans les yeux
Serais-tu alors une bête

Croire que tu es fini
Que tu en as déjà fini
C’est ça qui te rend fragile
À l’idée que tout s’écroule

La fillette est une terre bafouée
Avec des nuits sans rêves
Et des yeux sans étoiles
Du temps a passé
Des jours ont brûlé
Aucune cendre sur la colline
Son corps redevient nu
Elle scrute la mer
Les mains dans le ciel
Petite touche bleue
Pour une petite vie
Un brin de liberté

L’abandonnée
C'est tout ce qu'elle m'a demandé
Un souffle nouveau
Pour briser le mauvais temps
Comme des oiseaux en colère
Obscurcissant le soleil

jeudi

L’indifférence est inutile

  Souvent la vie regarde timidement
Parfois elle découvre ses yeux
Ouvert sur le présent
La libellule croit passer indifférente
Longer les rives du lac
Dériver comme un souffleur d'écume
Suivre le mouvement des roseaux
Percer le jeu des cygnes

Elle a pu s'envoler toute la nuit
Rêver tout le jour
Et tout s’est passé
Nul miracle nul préméditation
Elle ne l’a jamais trompé tout à fait
Un ange n'est pas un homme

Une voix lui a chuchoté
Comme par enchantement
Dans l'ivresse
Que la folie les avait unis
Cloués sur un cumulonimbus
Après le soleil la pluie
C'est le temps qui les a éloignés

La lucidité aime l'idée
Qu'il faut voyager plein d'espoir
Et non pas franchir la ligne
Car la folie est aussi vaine que l'inertie

À ce moment mes narines frétillent
De cette odeur maligne
Chaque instant égrené
Ne fait qu’éroder ma fièvre
Vivre la fureur avant l'oubli
Avant que le corps redevienne pauvre

J'aimerais arrêter le temps
Mais nul n’est assez fort
Pour lutter contre lui
Et si l'aiguille piétine
L'horloge sonne


mercredi

« Sur place ou à emporter »

 La dent creuse la mémoire courte
Au télépéage casse-croute...

J'aimerais un citron Picasso
De la période rose et bleue
Pour partir en vacances à Guernica
Avec mes Playmobil
Ma bombe républicaine
Et sa chatte Dora Maar
Bien que je rêve encore
Aux Demoiselles d'Avignon

« Sur place ou à emporter »

C'est agaçant ce tournesol
Collé sur le pare brise de la caissière
En plus il lui manque une oreille
Et il y a cette femme assise
Elle me regarde de travers
Et me crie encore dessus

« Sur place ou à emporter »

Du Chili cone carne à Madrid 
On parle aussi Franco
Comme à la maison via le système Dali
J'ai mon piano qui me siffle
Mozart sera en retard ce soir
L'horloge de la cuisine
Qui efface mes jours heureux
Et l'armoire de ma chambre
Qui sort ses seins du tiroir
Pour partir aussi en Jalousie
Et quand j'appuie sur tous les boutons
C'est le débarquement
Mesdames je ne suis pas un jouet
Monsieur le Président

« Sur place ou à emporter »

Non je n'ai pas de chambre d'hôtes
Ni de statue de la maternité
Et passant du coq à l'âne
Depuis Noël doux Jésus
Je suis devenu un fan de Miro
À cause de ma presbytie
Moi qui ne lis jamais vos poésies

« Sur place ou à emporter »

Encore ce massacre des innocents
Tiens on dirait le portrait de la Joconde
Je connaissais son vétérinaire
Et son chirurgien plastique
Deux vieux amis de la prothèse mammifère
Ils cohabitent au-dessus du parking Vinci
Leurs honoraires me coûtent la peau des...
Censuré la trompette de mort a sonné

« Sur place ou à emporter »

J'aimerais juste la paix
Trop tard c'est fermé


mardi

Derrière le cadre... I want to run away

Ma main n'écrit pas sur le devant de la scène
L'idée n'est pas là
Elle est dans la difficulté d'accepter l'autre
Dans les loges qui donnent sur la rue
Où se déploie la réalité de la vie
Les secousses sentimentales
Pétries et remaniées
Dans l'obsession du juste
De la vilenie juste
De l'abandon juste
Du regard juste
Jamais de jérémiades

Au fil des mots dits
Toutes entités incorrigibles
Encrent les nus de mes libellules
Livrés à la tyrannie de leurs sentiments

Je sais que le cœur est une patrie
Comme il est aussi une armure
Il se conquiert
Il se défend
Jour après jour
À chaque instant
Je cherche à attraper du regard
Un morceau de ciel
Jusqu'à la mort cérébrale
Pour disparaître dans un sable émouvant
Où le cadre n'a plus d'importance

I want to run away

 

lundi

Résurrection

Ton seul et unique espoir
Est là à ta fenêtre
Moi cheveux au vent
Je vais venir t'aimer

Seule sur son sort en équilibre
Elle a mûri muette
Forcée de fermer ses lèvres
Dans son cœur
Jadis débordant de ferveur
N'émergeait plus qu'un néant résigné
Le manque d'air asphyxiait sa fleur
Et les volets lui cachaient la lumière

À la vie qui cherche querelle
Elle n'a plus envie de pardonner
Même si cela abîme son idéal
À trop mourir elle posera les armes
Quand je franchirai sa fenêtre
Essuyer ses larmes
L'aimer de tout mon être

On apprivoisera alors
Notre jeune liberté
Sans se retourner sur le passé
On plongera dans l’ivresse
Aux aubes épuisantes



dimanche

L'amour est carnivore

Après le stress au bout du fil
L'invisible m'a offert à boire
Un verre vide pour changer d'air
Après quelques jours d’absence
Boire nos souvenirs
Ce n'est pas oublier
C'est digérer l'autre qui a disparu

Mon dernier voyage
Me regarde de travers
Dans cette marre d’heures
Où s'écrit un océan de peurs
L'amoureux inquiet
Qui ressemble à monsieur tout le monde
S'épanche sur le permafrost
Pour conserver la sensation de sa peau

L'amour est carnivore
Il te bouffe de l'intérieur
Tu ne le vois pas tu le vis
Et comme les enfants
Je rêverais d’avoir des supers pouvoirs
Marcher sans perdre ses traces
Sans laisser aucune

J'aperçois un message à l'encre rouge
S'inscrire sur le mur blanc d'en face
M'interdisant de le franchir
De retourner d’où je viens
Et de passer mon chemin

Je suis enclin à broyer du papier
Passant beaucoup de temps seul
La situation stationne
Je me sentirais mieux
Si je n'avais pas un sentiment de culpabilité
Mais je n'en parlerai pas
Je l'écrirai



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