Qui suis-je ?

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La poésie est une suspension qui éclaire le monde. Un puits sans fond pour puiser sans pareil la panoplie humaine des émotions. J'essaie sans piquer la recette aux éloges, d'écrire de la poésie ou tout du moins m'approcher de ce qui me semble être de la poésie. Me lover à cette matière à la fois sibylline et mouvante, Sibylline parce qu'elle me parle le plus souvent dans une langue étrange et mouvante parce qu'elle me semble incontrôlable. Dans la mesure de mes capacités, j’essaie d’être celui que je veux être. Être le témoin de ce qui m'habite et de ce qui m'entoure. Je suis juste quelqu'un qui a besoin de s'exprimer avec ce que la vie souhaite me laisser croire et partager.

Vous trouverez sur ce blog toutes mes humeurs poétiques, de la poésie plus ou moins libre selon l'état d'esprit du moment...

« Une poésie n’est-elle pas le seul endroit au monde où deux âmes étrangères peuvent se croiser intimement. »

Si vous souhaitez lire l’essentiel, cliquez sur l’onglet « tous mes recueils en libre accès sous format PDF »

Les écrits et les illustrations numériques sont de ma plume. Certaines de mes illustrations utilisent des photos lors de mes montages graphiques dont j’ignore les auteurs ; je reste dans ce cas ouvert pour les indiquer. Il peut arriver aussi qu'un vers se glisse et qu'il ne m'appartienne pas, par pur hasard ou pas, je l'indique lorsque je pense qu'il en est nécessaire. En bas du blog, il y a les liens concernant ceux que j'aime suivre... Attention je ne tiens pas à jour tous les liens... Et souvenez vous que la poésie est une suspension qui éclaire le monde !

Toutes les fautes d'orthographes sont corrigées au fur et à mesure des rencontres... Et toute ressemblance avec des personnages existants serait purement fortuite

Copyright numéro 00048772-1

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Vous êtes sur un site où le contenu est protégé. Les illustrations et les dessins originaux des poèmes se trouvent sur mes autres blogs

Nombres de poèmes et de commentaires publiés dans le blog

Tous mes poèmes

mardi

Lucie

Lucie
Mamie
Déesse des vapeurs
Et du savoir
Tu as choisi ton séjour
Et passé l'instant
Dans l'or d'un nuage
De neige et de fleurs
De l'être au néant
Proche des doux rayons
Que répand l'œil de ton amour
Celui de toujours
 
L'aile pesante
L'esprit troublé
Désormais tu cherches
Hésitante 
Sur la passerelle
La mélodie universelle
Repassant le gros chagrin
Sur un lit de coton blanc
Là où ton bien-aimé se repose
Écoute et regarde

Et dans la pudeur et l'espoir
Sous le rose et le fard
Loin des larmes
Qui lui chantent l'Ave Maria
Son souffle entre ciel et terre
Coiffe celle qu'il attendait
Tranquille dans l'aurore
Au sein de Dieu
 
Si l'homme
Est né un jour pour agir
Lucie et pierre
Sont nés pour s'aimer
Inutiles à la terre
Utiles à ce beau lieu béni
Nécessaires à l'esprit
A nos vies
Ils s'aiment à nouveau
 
Demain vient
Et nous laisse ce goût étrange
Dans le malheur présent
Dans l'espoir des plaisirs
 
Lucie
Mamie
Merci
Merci de nous avoir donné la vie
Et tant aimé
 
 * 
 
 
Illustration temporaire de

mercredi

L'amour laisse des traces

L'amour est ailleurs
Dans l'écharpe vaporeuse
D'un accord idéal

Qui parle d'amour
Parle de ce qu'il ignore
Même et surtout s'il est amoureux
 
Et pourtant
Il faut bien parler de lui
Parce qu'il est
Mais échappe à la définition
Si par hypothèse
L'amour était défini
Il cesserait dans le moment même
D'être amour
Il n'existe qu'à distance
De nos concepts
Qui l'anéantissent en le touchant
De quelque côté
Que nous voulions l'aborder
Il se dérobe à nous
Baigne les visages du monde
Et les paysages humains
Comme une lumière
Qui n'émanerait point d'eux

L'amour n'est jamais très loin
 
Et là
Je le vis
Sur la cime d'un astre
Corps et âme
Dans l'éblouissement de ses traces
Sur l'accord idéal


*
 
 

De nature amoureuse

Drapée de verdure ou voilée de neige fraîche,
Celle que je regarde n'est plus à l'abri.
Qu'il fait bon dans la tiédeur de l'étourderie
Dont l'aspect m'épouvante et m'allume la mèche.

Elle me retrace ses souvenirs revêches,
Si proches de l'humeur de mon cœur engourdi.
La brume de ses lèvres ne m'a pas tout dit,
Et bouillonnant, désormais j'explore la brèche.

Belle en fleur, doux trésor de la vallée humide,
Dans mes songes adorés, je m'envole avide,
Et en elle le pollen s'égrène chantant,

Où l'amour, l'âme sœur par un souffle céleste
De mes illusions, régénèrent quelques restes
Qui dans ce monde un instant arrêtent le temps.


*
 
Illustration d'après une œuvre de

mardi

Reflet de France

Blessures rassasiées
L’encre du poète
S’élève rouge
Sur le mur d’en face
Interpelle le zouave
Interpelle le peuple

Fille de l’injustice
Ciment de la rage
Écorchée à vif
Dans la fissure de l’infortune
Elle colporte l’usure de l’anonymat
La misère officielle
Un reflet de France
D’une marque déposée
Qui dépossède la fourmi
Altère la cigale

Fille de la liberté
À l’esprit riche
Aux lèvres d’argent
Se gargarise de la fébrilité
De l’empathie hiératique
De la sauvagerie ambiante
Un reflet de France
D’une marque déposée
La cigale comme la fourmi
Ne sont plus des bêtes

La cigale ne souhaite pas
Marcher sur la lune
Juste chanter dans sa clarté
La fourmi ne souhaite pas
Dormir à la belle étoile
Juste sous son arbre de Noël

Et solennel sur sa branche
De nuances et d’ambivalence
Maître corbeau à la plume
Prisonnière de son horizon
Savoure son excellence médiocrité
Cloue dans l’urne l’espérance
Et recouvre la fête de flocons gris
Sur les cœurs du trottoir d’en face
 
*
 
Si vous n’êtes pas certains de comprendre ce que j’ai raconté, mettez-vous à écrire votre propre texte exprimant ce que vous imaginez que j’ai pu vouloir dire. Ce n’est qu’à ce prix que vous pourrez espérer générer quelque chose de nouveau…

vendredi

Je vous remercie

Il semble prudent de remercier
Un poète en particulier
Pour ses poèmes
Avant de le lire on sème
Pour éviter de se mentir
C'est pour vous dire
Qu’il y aura bien une graine
Qui germera dans la plaine
Une souris verte en contre-jour
Courra dans l’herbe avec amour

Beaucoup remercier
Sans trop lécher
Signifie secrètement
Même dans le sang
Demander davantage
Et il n’y a pas d’âge
Pour réclamer
Un petit baiser
Au moins sur la joue

Ennuyeux comme un jour de pluie
Sec et trempé
Je lâche la rime
Arrêtez d’insister
Je suis nu-pieds
Et je marche sur des vers pilés
La tête encore sur un bon cou
L’esprit averti de la chute
À force de tirer vers le bas
Les cheveux cloués au sol
Je finis ma course là-haut
Les pieds englués dans les nuages
C’est sans doute cela
De ne pas croire en Dieu
On s’invente notre propre monde
À l’image de nos rêves
À la réalité de la vie
Ce vendredi 13 commence
Et je viens vers vous
La faucheuse à la main
Pour vous offrir ma journée
Avec tout ce que j’ai pu y mettre de bon
Et aussi de moins bon
Ma mort attendra
Je suis toujours en retard

J’aime le partage
Pour tout ce que j’ai fait
De mal comme de bien
Je vous remercie
Car ce n’est pas grâce à votre aide
Que j’ai pu être utile aux autres
C’est grâce à quelque chose
Je la cherche

mardi

Sosie or not sosie

Ironie du sort
Sosie or not sosie
J’aime le livre papier
Comme j’aime les fleurs
Au cœur d'une prairie
Je déteste le numérique
Comme je déteste les menteurs
Assis dans un hémicycle

Le contraste entre ce que l'on espérait
Et la réalité
Me rappelle un livre
À l’odeur volatile
Contenue dans l’air
Du temps qui défile
Sur mon visage en vain
Et ce parfum entre mes mains

Un jour
J'ai déniché dans un grenier
Au fond d’une malle
 D'un romantique un trésor
 Avec son papier vergé
Aux notes d’herbes
À la saveur d'acides
Et un soupçon vanillé
Sur un fond de moisi
Protégé d’une reliure
En maroquin pleine fleur
Demi chagrin bleu
Le dos à nerfs
Le titre en lettres dorées
Des légers frottements
À la légère insolation
Et quelques piqûres en têtes
Une œuvre d'Alphonse de Lamartine
Une édition originale
« Voyage en Orient »

Les heures passent
Dans le froid l’hiver
Je résiste avec mes feuilles
Vert-de-gris est la neige
Au bord de la rivière
La peau putrescible
Je m’acidifie et sale
Mes pensées mortelles
Pour m’extraire de l’eau trouble
Qui gèle mes chairs
Au milieu du brouillard
Mes yeux découvrent
Un livre numérique
Dois-je l’adopter
Le regard perdu au fond du lac
Où les cygnes ne glissent plus sur l’eau
Mais sur des pixels
Noirs et blancs
Sans âmes ni odeurs

Numérique ou papier
Sosie or not sosie


*

☺ à ceux qui aiment les livres

lundi

Elle cherche encore

Des pas des voix
Du côté sombre du jardin
Foulent ses partitions
Il y a ce silence
À l’intérieur des murs
Où la dernière note
Frôle la mort
Compose son second souffle
Et prie

Elle cherche un refuge

La chaleur du cœur
À rompre ses appels aux secours

Des rires des chansons
Au clair de la lune
Habillent ses branches nues
Il y a ce crépitement
À l’intérieur des corps
Où la dernière flamme
Anime l’obscurité
Brûle l’absence
Et danse

Elle cherche à partager

La fraîcheur des fleurs
À user la semelle d'un parcours

Des rêves des joies

Dans le sillon de l’aurore
Bercent de nouvelles racines
Il y a cette nuit
À l’extérieur des murs
Où la dernière larme
Alimente l’éden
Provoque l’espérance
Et enchante

Elle cherche la concorde
La douceur du bonheur
À épouser les feuilles de l’amour




dimanche

Face à face

 Avant que la peur nous glace
L’œil attaché face à face
J'ai laissé mon cœur
S'accorder à ses sommets
Exalter l'air du jour
Le plus puissant
Mes souvenirs
Les plus innocents
Au plus coupables

Je ne cherche pas à quitter les nuages
Je cherche juste à saisir ses messages

Puisque l'auteur de ma vie
S'est caché dans son ventre
Rien ne m'oblige
De me reprocher son ascension

Et j'ai retenu la plus belle leçon
De cet art absolu qu'est la vie
Celui d'apprendre à aimer
À être aimer
Avant que la mort nous glace
L’œil détaché face à face

*

vendredi

J'ai vu son ombre sur la lune

J'ai vu son ombre sur la lune
Coïncidence
Unique dans l’univers
Objet de désir
Amante de la terre
Amoureusement humaine
Rêve nocturne
Vérité
Foulée par une union indélébile
Éternité

J'ai vu son ombre sur la lune
En voulant sauter dessus
Je suis tombé dans le vide
Ce qui est une évidence pour l’un
Est un mystère pour l’autre
Elle est la beauté du monde
Fragile balance à l’arête blanche
Entre l’euphorie et l’angoisse
Séparant le cœur en deux

J'ai vu son ombre sur la lune




mardi

À l'heure où j'écris ses lignes

Je me réveille au son strident
De l’alarme de mon mal être
L’unique son qui m’extirpe
De ce gouffre nocturne
Au plafond touchant le sol
Les murs mes oreilles
À l'heure où j'écris ses lignes

Les yeux encore gorgés de larmes
Je suis en tête à tête
Entre nuages et source
Avec le monde du vide
Tous les oiseaux ont quitté le ciel
Les poissons la rivière
À l'heure où j'écris ses lignes

Nous sommes tous des jouets de la vie
Il faut que j'aille au fond de l'inconnu
Pour déchiffrer un nouveau sens
Une nouvelle dimension
À la vie à nos vies à la mienne
Pour préserver le lien
À l'heure où j'écris ses lignes

Pour sauver son âme
Sans oublier celles des autres
Il faut espérer le meilleur
Pour ne pas s'en rendre compte
Et prendre ce qui vient
C'est sans doute ça le bonheur
À l'heure où j'écris ses lignes

Le vide est une substance illicite
Vide que l'on redoute tous
Qu’isole le processeur humain
Toutes ses choses simples
Qui nous font tenir debout
Qui nous font rire et pleurer
À l'heure où j'écris ses lignes

J'ai hâte de lui peindre
Le noir en rose
Le gris en bleu
La mort en aventure
Je dois me libérer
Pour m'affranchir du vide
À l'heure où j'écris ses lignes

De l'émotion négative
Ce mouvement n'est pas d'effacer
D'effacer l'autre ou la souffrance
Mais juste de la traverser
De lui parler la caresser
À l'heure où j'écris ses lignes
Elle vient de nous quitter

*
À Élisabeth S.

*
 

lundi

Moïra

Écoute le chant des oiseaux
Il t’accompagne
Dans le vent de ta nouvelle liberté

Tu es une femme
À l’infinie richesse intérieure
Où tes murs sont translucides
Et tes frontières invisibles
Singulière comme une couche de neige
Sur le versant d'une montagne
Qui s'élancerait à toute allure
Sur la piste aux étoiles
Au cœur de la forêt
Icône de la modestie
Par ton intelligence à t'y tenir
Vestale offrant ta grâce
Tes idées pures et sincères
Casanières et militantes
Tu cours comme tu marches
Sans trébucher
Pour ne pas subir
Comme un cheval au galop
Le déferlement de la marée

Tu es le reflet d'une femme
Qui aime les uns et les autres 
Qui continue de rêver
D'un monde meilleur
Utopiste
Non
Car pour toi
Le sens de la vie est d'évoluer

Et là
Sur le bord de la berge
Pieds nus
Sur le seuil de ta nouvelle demeure
Improvisant de ta voix de rossignol
Tu déclares à ton hôte
« Tu peux me tuer
Mais tu ne tueras pas mon rêve. »

Ne t'inquiète pas
Nous t'aimons
Et t'aimerons toujours
Comme une rivière de joies
À travers les feux de la nuit
Les nuages de la vie

Désormais tu rêves au futur
Pour oublier le passé
De sorte que tu ne vis
Ni dans le futur
Ni dans le passé
Mais avec nous

Écoute le chant des oiseaux
Il t’accompagne
Dans le vent de ta nouvelle liberté


*

À Élisabeth S.
Moïra : Destin

*

samedi

Entre ciel et terre

 Frangée de cil et nue
Elle est apparue comme par magie
Sur une voile blanche
À travers un ciel irisé
L'intention semble limpide
Douce et pure
Au premier souffle
Le miracle est aisé
Un hommage du créateur
Au célèbre passage 
Entre la vie et la mort

Immobile et bras ouvert
Il peut alors être vu
Comme la représentation divine
Doublée de celle de l'amour
Omniscient
Omniprésent
Rien ne lui échappe
Les bonnes actions 
Comme les mauvaises

Au second souffle 
La tumeur se complique
Dans les brumes émouvantes
De l'inconscient 
Son message se brouille
Interprétation et projection
Regardons la scène
Semble implorer le passage
Comme si ses yeux
Nous attendaient
Encore et toujours
Comme s'il sous entendait 
Que du temps de l'abondance heureuse
Il ne restait plus que des rescapés
D'on ne sait de quel naufrage

Sémantique à la portée douteuse
Inavouable
Sur la bienveillance divine

Le voyage souffre

L'ironie du créateur
Préparer ses vêtements
Pour la dévêtir
Et l'ensevelir
 
*

vendredi

Il y a des jours après la nuit

Il y a des jours
Qui ne devraient pas se vivre
La vie
Je viens de l’apprendre
Dans l’abyssale stupeur
Où coagule une atmosphère cruelle
Qui englouti sans prévenir
Corps et âmes

Coincées dans une brume
Glaciale d’outre-tombe
Il se murmure sans crier
Des plaintes d'animaux sauvages
Où rodent l'horreur
La désolation
L'impuissance

Chercherions-nous un coupable

Dieu a vomi son cancer
Sur une mer sans vagues
À l’écume bénie des dieux
Et a tué son inconscience
Au seuil de l’imaginaire

Et l'inadmissible
Déshabille son être
Au contact d’espoirs glacés
Ses cheveux d'anges ont disparu
Ses mains violettes s’engourdissent
Caressent la chaleur d’une prière
Le fond de teint de son miroir
Cherche encore son visage
Un clair-obscur
Pour refléter sur le gel
Le plus bel air
À la lueur d’une flamme
Parfumée au sel
D'un amour éternel

Derrière son écorce diaphane
Son cœur saigne sans rougir
À l’ombre des regards perçants
Où nos yeux rouges voilent le bleu
De ses derniers souvenirs

« Encore un songe une dernière fois
Je ne me vois pas bien… »

Il y a des jours
Qui ne devraient pas se vivre
La vie
Je viens de l’apprendre
Est une loterie mortelle
On ne peut pas la dominer
Comme on ne peut replier
Son doigt d’honneur
Face à la création

Quittera-t-elle son corps
L’âme consciente
Sur le seuil de l’imaginaire
Là-haut dans le jardin de la lune
À tout de suite
Là où l'amour se cultive
Là où seul l'amour gagne
Là-bas où il y a des jours après la nuit


*

L’enfant de la lune

 Le pré vert où Dieu règne
Depuis l'artifice d'un astre
Est mort à son tour
Une surdose excessive
A répandu sur sa couche
Une poussière infertile
Sans fleurs ni arbres

Songe délavé d’un enfant
Sur le manuscrit du jour
Ceinturé de barbelés
Des oiseaux épouvantails
Guettent cette proie au corps nu
Ses yeux de mammifère jouent
À la poupée d’ocre rouge
L'harmonie mineure
Qui les enveloppait
A noirci alors la portée
De son espoir innocent

Sous le toit du mirador
Invisible est le cauchemar
D’une lune devenue sa sœur
Le diable lui perce
Son sommeil clair
La plante des pieds
Barbare de ses miettes acquises
Et de son sang froid
L’éponge gorgée d'or et de rêve
Soupire comme autant d'églises
L’enfant de cœur 
Ne brille plus au soleil

À la fenêtre
La peau inutile
De son dernier souffle
Les diluviennes tranchent
De cette noce acide
Sur le marbre imaginaire
Un cortège d’étoiles
Attendent l’heure noire
Un règne d'amarres
Et d'ocres nuages
Où l'enfant attend la nuit
La lune sa sœur



mercredi

Boire l’amour

Boire un verre vide
C'est changer d'air
Rencontrer l'autre

 Boire nos souvenirs
Ce n'est pas oublier
C'est digérer sa vie

Boire l’amour
Le verre plein
C’est enivrant






mardi

Tapisserie ou pâtisserie tout se mange dans le manche

Comme tous les peintres en bâtiment ou sur toile de maître
Tout dépendra du jour de votre visite au Fouquet's
White Spirit et Térébenthine
Écouleront bientôt des jours heureux
Sur la coque d’une vedette du pont neuf
Voguer sur la scène au fil des lumières
Finir sa vie sur un bateau mouche
Même dans une couleur neutre sans odeur
C’est mieux que dans un vernis incolore
Sur un banc en bois de l’assemblée nationale
Lustré par un cul centriste complet trois pièces

White Spirit et Térébenthine ont de la ressource
Après avoir été au bout du rouleau
Et prisonniers des poils de leur manche
Ils ne verront plus s’écraser le sceau sur la mouche
Avant la mise en cale sèche de ce soir
Alors révolutionnaire nos deux compères
Ils aimeraient dissoudre les couleurs
Pour qu’elles ne fassent plus d’ombre
Au marbre blanc de Marianne
Mélanger le bleu avec le rose
Le blanc avec le noir
Le rouge avec le vert
Manquerait-il des pigments
Ou un manche assez puissant
Pour ne pas finir bleu blanc rouge
Sous terre au père Lachaise
Ou le fion en l'air comme parc à vélib'

 La mère patrie est loin d’être une huile de liberté
Juste une sorte de lavis sur papier hygiénique
C’est au milieu des champs le cerveau à l’envers
Depuis sa toile d’araignée qu'elle me l’a dit
Les peintures de Delacroix de la salle du roi
Finiront dans les toilettes d’un roitelet
Député de la Manche ou du Bas-Rhin
Dans l’Eure Creuse d’un Calvados
Le trou Normand est de rigueur
Passant par Paris et le Jura
De dire toute la vérité si je mens solennellement
La ville de Montcuq est fleurissante
J’en suis le Député Maire Sénateur
Administrateur des eaux usées
Des fosses septiques et pluviales
De l’engrais et des anciens combattants
Oui citoyens comme les trois quarts
De mes compagnons de gauche de droite
Du centre et de mes extrêmes
Nous voilà au stade de France
Avec White Spirit et Térébenthine
Pour remettre une couche de miel
À nos onze baby-foot

Les voilà
Le beurre le pain d’épice le blanc de poulet
Le réglisse le maïs et les ministres
Et c'est parti
« …Ah Aaah
Viol sur les filles
Je débarque sur ta pelouse
Je suis dans ta bouche
Je suis dans ton con
Alexandra Alexandrie
Alexandrie où la baise danse avec les vautours
J'ai plus d'appétit qu'une banque
Qu'un Barracuda en manque
Je boirais toute la seine si tu n'me retiens pas
Je mangerais tes pissenlits si tu n'me retiens pas
Alexandrie
Alexandra… »
Et ce passage après l’hymne national
En Alexandin métrique avant le coup d’envoi

Les yeux de leurs pensées pleuvent sur l’art du ciel
S’enfuit un son d’oreille de ma radio rouge
François s’impose un air classique et rien ne bouge
Cette nuit n’est pas noire mais bleue ciel
 Suis-je sur mon bateau ivre en plein sommeil
Avec l’estomac rêvant d’oignon de Toulouges
De mes souvenirs chef étoilé à Pérouges
Insouciant et taciturne je m’émerveille

 Et le réveil sonne
Putain
Où est ma feuille d’impôt
J’ai encore la diarrhée
Et si je devenais footballeur
Mon pinceau serait heureux de peindre
Avec White Spirit et Térébenthine
Des ballons aux pieds crochus
Qui ont tout perdu sauf leur compte en banque
Au milieu des champs de patates de l’assemblée


*






Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite...


lundi

Il y avait une musique

La tempête est entrée sans frapper
Et m'a effacé
La nuit que je viens de passer
Dans une certaine dimension
Où mes doigts surfaient sur la mer
Soyeuse et douce
Celle de ses cheveux
Il y avait une musique
Un piano
Comme personne n'en a joué
Avec des frissons partout
Les pieds dans le sable
La tête dans les étoiles
L'amour dans les yeux

La tempête est entrée sans frapper
Et m'a effacé
La nuit que je viens de passer
Quand la mer noie un enfant
J'abandonne tout espoir
De mourir vieux
Je prie
L'horreur dans les yeux
Il y avait une musique
Un fracas
Une odeur indéfinissable
Des quartiers rasés
Des corps gisant sur le sol
Des survivants hébétés

La tempête est entrée sans frapper
Et m'a effacé
La nuit que je viens de passer
Dans l'inexprimable
Le jour se lève
Le mal pille les cadavres
Brise les vitrines encore debout
Où est l'homme
L'animal
Où sont les secours
Il y avait une musique
Un silence de mort
L'île se noie

mercredi

Et vogue la misère

L’exil peut surprendre
Sans rien attendre
Narrateur sous le pont
De son autofiction
Jagachandra regarde couler
Ses larmes imagées

Il est un arbre mort
À l'écorce amère
Tombe de ses pores
Entre ciel et chair
L'écume grise de son cœur
Il cherche en son sein l'épaisseur
Ses racines ses adresses
Respire l'air de sa détresse

Il ne se sent pas bien
Et ô combien

A l’heure orange
Nappé de couleurs froides
Comme le feu bleu d’un ange
Il irait brûler son escouade
Manger là sa plume
Pour changer l’amertume
De sa peau son histoire
Et comme dans trop d'histoires
Quand le silence vogue en mer
Nos langues ont le goût de terre

Et il ne se sent pas mieux
Alors il vous dit juste adieu

jeudi

Bernard l’oiseau n'est plus dans son assiette

Je ne prendrai plus d'auto stoppeuse
Juste les yeux de son sac à dos
Et les lèvres de son pouce
Je ne prendrai plus le train
Juste un rail de temps en temps
Pour voyager en première classe
Je ne prendrai plus l’avion
Juste sa queue pour m’envoyer en l’air
Sans prendre froid
Et ses ailes pour revenir en arrière
Histoire d’atterrir au bon endroit
Je ne prendrai plus les ascenseurs
Juste les escaliers par solidarité
Je ne prendrai plus mon pied
Juste les deux pour abolir la jalousie
Je ne prendrai plus l’impasse des pas perdus
Je ne prendrai plus le métro
Pour aller au zoo
Pour ne plus être en retard
Je ne prendrai plus de bains
Pour faire plaisir à mes vers
Juste sa mousse au chocolat
Noir car le blanc m’écœure
Je ne prendrai plus de beurre
Juste son emballage
Pour rentrer sans payer
Ni déranger les urgences
Gorgées de bobos imaginaires
Je prendrai plus de salades en entrée
Pour finir tranquillement mon dessert
Et de viande rouge
Les ruminants seront contents
Je prendrai plus mes rêves
Pour des réalités
Bien qu’une solution
Pour imprimer ses pensées en 3D
A vu le jour au Chili
Sans con ni carne
Je ne prendrai plus de flageolet
Pour éviter ma place au balcon
Et de contempler un Soulage
Rue Pablo Pic’assiette

Il est l’heure de fermer ce volet
Les tourterelles sont muettes
Et plus de panique en cuisine
« Je ne prendrai plus »
Mes vers pour des somnifères
Je prendrai juste le temps
De vous rappeler qu’il est possible
De transformer ses rêves en objets réels
Même si vos cauchemars resteront devant vous
Car Enrico le perroquet de l’Elysée
Bégaiera toujours avec ses sondages
Vous lui proposerez
Tiens v’la mon emballage et mes impôts
Et vous lui rajouterez
De toute façon je n’ai plus de beurre
Juste des épinards en branche
De chez Picard façon Bernard L’oiseau

*

L'oiseau depuis est parti mais sa plume cuisine toujours

http://www.youtube.com/watch?v=xRujsoYMEuY




État de choc


Seule dans l’air du temps, ivre d’aveuglitude,
La dame en noire débranchée s’éclaire encore
Face à son miroir où elle quitte son corps
Et l’âme nouée dans la même solitude.

Sexe au milieu du cannabis, ô turpitude...
Rose se pique les veines sur ce décor
De Carnaval Brésilien sans paillettes d’ors
Et danse, la rage au ventre, l’incertitude.

Si le monde gomme souvent ce qu’il déteste,
Il aime jouer avec l’autre, il le teste
Et l’épie à travers judas et écrans noirs.

Ses belles marionnettes sont si respectueuses,
Pour l’audimat, Rose crèvera bien ce soir !
Sous l’œil de mère publicité, « l’insectueuse ».

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A comme Amour Recueil 22

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