Qui suis-je ?

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La poésie est une suspension qui éclaire le monde. Un puits sans fond pour puiser sans pareil la panoplie humaine des émotions. J'essaie sans piquer la recette aux éloges, d'écrire de la poésie ou tout du moins m'approcher de ce qui me semble être de la poésie. Me lover à cette matière à la fois sibylline et mouvante, Sibylline parce qu'elle me parle le plus souvent dans une langue étrange et mouvante parce qu'elle me semble incontrôlable. Dans la mesure de mes capacités, j’essaie d’être celui que je veux être. Être le témoin de ce qui m'habite et de ce qui m'entoure. Je suis juste quelqu'un qui a besoin de s'exprimer avec ce que la vie souhaite me laisser croire et partager.

Vous trouverez sur ce blog toutes mes humeurs poétiques, de la poésie plus ou moins libre selon l'état d'esprit du moment...

« Une poésie n’est-elle pas le seul endroit au monde où deux âmes étrangères peuvent se croiser intimement. »

Si vous souhaitez lire l’essentiel, cliquez sur l’onglet « tous mes recueils en libre accès sous format PDF »

Les écrits et les illustrations numériques sont de ma plume. Certaines de mes illustrations utilisent des photos lors de mes montages graphiques dont j’ignore les auteurs ; je reste dans ce cas ouvert pour les indiquer. Il peut arriver aussi qu'un vers se glisse et qu'il ne m'appartienne pas, par pur hasard ou pas, je l'indique lorsque je pense qu'il en est nécessaire. En bas du blog, il y a les liens concernant ceux que j'aime suivre... Attention je ne tiens pas à jour tous les liens... Et souvenez vous que la poésie est une suspension qui éclaire le monde !

Toutes les fautes d'orthographes sont corrigées au fur et à mesure des rencontres... Et toute ressemblance avec des personnages existants serait purement fortuite

Copyright numéro 00048772-1

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Nombres de poèmes et de commentaires publiés dans le blog

Tous mes poèmes

vendredi

Pour Halloween

Pour Halloween il en aura une plus grosse que la mienne
Que quoi s'agit-il
D'une boite à coucou ou à bonbons
D'une pierre tombale ou précieuse
D'une araignée sauteuse ou d'une friteuse
D'une voiture ou d'une pétroleuse
D'une maison ou d'une tente
D'une paire d'ailes ou d'une blouse
D'une puce domestique ou sauvage
D'une main de fer ou de velours
D'une épingle à nourrice ou à cheveu
D'une cicatrice ou d'une maladie honteuse
D'une chemise beige ou noire
D'une pelouse verte ou grillée
D'une croix de fer ou de pacotille
D'une étoile de mer ou jaune
D'une pelle à tarte ou d'une louche
D'une clé anglaise ou à pipe
D'une paire de fesses ou de boucles d'oreilles
D'une étiquette ou d'une braguette
D'une tête de con ou de veau
D'une vache ou d'une chèvre
D'une montre ou d'une chevalière
D'une tâche de vin ou d'une verrue
D'une valise en carton ou Vuitton
D'une bouteille en verre ou en plastique
D'une feuille de papier toilette ou de cigarette
D'une auréole sous les bras ou au-dessus de la tête

De toute façon
Tout le monde s'en fout
Réponses inutiles
Car la vie ne s'arrête pas à la taille
Ni à la matérialité des choses
Elle ne s'arrête pas
Elle commence par respirer
Pour finir en beauté
Paraît-il que les hommes portent leur cœur dans leur sexe
Et les femmes portent leur sexe dans leur cœur

J'allais oublier le principal
Bonne fête des morts
Et bonne poésie sur la tombe
D'un être cher ou bon marché
D'un amour perdu ou jamais vécu
D'un destin fabuleux ou de juste de quelqu'un de bien
D'un anonyme ou d'un célèbre anonyme
D'un enfant ou d'un grand parent
D'un rêve ou d'une prochaine destination
Je ne rajouterais rien
Mais de grâce
Ne soyez pas si sérieux
Car la vie est plus gaie que la mort
Et c'est une fois mort que la vie redevient plus belle

mardi

Al-ghûl


Le crépuscule efface la lune
Derrière les parois du cadre
Le parchemin aveugle
À l’odeur létale du charbon
S'éveille la goule
Bouche assoiffée
Dentelle aiguisée
Pieds fourchus
Plume noire de bois brûlé
La greffière de l’écorce
S'abreuve de mes artères
Ausculte mon crâne
Caresse l'ébène
Jusqu'aux racines de mes songes
Les plus profonds
Et secrets

Contes des mille et une nuits
Sans soleil ni portes ni fenêtres
Où baigne une atmosphère lie-de-vin
Un visage de hyène
Noir et jaune
De chairs asphyxiées
Moule mon sourire
De sang royal
Dévore mes pores
Aux bourgeons d'ors sculptés
Et l’aube déchaînée
Aère l’alcôve du donjon
Perce le cœur du Dragon
Illumine la couche hantée
Brûle l'orgie sanguine
Sur le platelage cramoisi
Et la goule mute

Une fêlure de chair sauvage
Prend forme
Et l'ingénu
Glisse à nouveau
Sur la pierre chaude
Où s’égorge l'âme sœur
D'un désir d'aimer
Cruellement

samedi

Le rideau est tombé

Comment dansait-elle
Elle ne pouvait pas choisir
Le choix ne vient jamais
Tout ce qui est visible
Sous la lumière qu'elle a laissée
Ce sont ses plantes de pieds
Exténuées
Une fumée creuse 
Un voyage à travers celles-ci
Espère-t-elle qu'une forme grave
Profondément gravée
S'élèvera de là
Pour ne pas être oubliée

Elle ne fait plus rêver
Ce soir son visage son corps
Toute sa vie s'est déversée à ses pieds
Tel le fruit envolé d’acéracée
Son aura d'automne s'est fripée
Sur ses lèvres à peine rosées 
Fines et sèches
Sa neige de cygne 
A quitté cette étoile aux pieds nus
Et danse dans les nuages
Pour attendre la pluie
Mythe de noyer ses rides
D'étouffer ce nouveau vide
Son ombre n’éblouira plus la nuit
Ne recouvrira plus le feu
Sous les applaudissements
Elle ne montera plus sur les planches
Avec son arbre fétiche
L’érable du japon

Elle voit dans sa sueur
Sa dernière apparition
L'esquisse d’une caresse 
Déridant le sablier renversé
D’un sable figé sur son passé
De la poudre de riz
Sur le front son cou
Le rimmel sur les joues
Le cheveu blanc clairsemé
Elle s’incline
Sur les empreintes de ses premiers pas
Et d’un geste lent l’étoffe écrue ajourée
Entre le verrou et la clé
Revient à l’appel
Pour briller à nouveau
Et le rideau tombe

vendredi

Le parfum

Après l’orage annoncé, toutes les fleurs du jardin sont étiolées. Seule l'orchidée rose et blanche de mon vase en porcelaine que je protège avec amour resplendit. Elle est toujours en vie.
Le chaud, la pluie, la neige, le froid et le vent au mois d’Août comme au mois de Février seraient la cause de ce réchauffement d’un cœur tellurique.
Alors qu’un parfum amer flotte invisible en cette soirée où se lève la brume, la nature se pare d’un nouveau costume.

Et je me pose cette question : « Qui es-tu parfum ? ».

Serais-tu la misère d’une terre qui a faim, une terre anorexique ou une terre boulimique. Serais-tu la folie des hommes jouant les malins, des hommes sans foi ni loi.
Serais-tu le soleil caché se levant à son tour pleurant de fou rire, où ses rayons se noient et brûlent sans savoir pourquoi.
Serais-tu la forêt rasée ou abandonnée se levant sans détour aux abois, où ses feuilles sèchent pourrissent sans savoir pourquoi.
Serais-tu l’odeur d’un homme innocent se levant comme toujours et qui respire ses nuages noirs ou laiteux stagnant sans savoir pourquoi.
Serais-tu la crasse d’un homme coupable ne dormant plus que d’un œil comme un hors-la-loi et dont ses envies démesurées finissent par détruire et tuer sans savoir pourquoi.

Un parfum terrestre ce matin, en ouvrant ma fenêtre, m’a soulagé. J’ai regardé partir à l’école mes enfants main dans la main.
Alors pourquoi nous les innocents nous ne le ferions pas demain matin.

Et à la seconde où tu ne seras plus là, je me vaporiserai harmonieusement de tes parfums. Je te ressentirai entre mes mains et t'enverrai une note de tête ; comme éléments légers et volatils en fêtes, un goût de citron bergamote et nérolis volés mais ils ne dureront que le temps d'un baiser.

Et à la minute où tu ne seras plus là, je m'abreuverai en dansant de tes parfums ; je te promènerai à travers moi comme venin et t'expédierai une note de cœur. Un thème cher et puissant de mon chantepleure, une senteur muguet jasmin chèvrefeuille violette rose magnolia mais Il ne durera que le temps d'un alléluia.

Et les heures où tu ne seras plus là, je me volatiliserai en chantant avec tes parfums ; Je te sublimerai à travers mes pensées sans fin. Je t'ordonnerai une note de fond, un élixir récepteur de mes éphémères infusions, une mousse de chêne opopanax musc santal mais il ne durera que le temps de ton retour inaugural.

Et les jours où tu es là je m'enivre de ton parfum et je me confonds à ton corps alcalin, en m'imprégnant de tes notes indélébiles, d'amour de vertige et de beauté ductiles ; je m’enivre encore et encore de tes odeurs aphrodisiaques terrestres.

Tu es mon paradis, tu es la femme de ma vie.

mercredi

Ainsi soit-il

Sur un nu coton arrosé
D'une moiteur tropicale
La fille en soie
Ensorcelait l'aube
Douce perle voilée
Embrassée d’embruns
Étendue gracieusement dans l'ambre 
D'une volupté automnale

Tel un dernier pollen
À la légèreté auréolée
À l'épicentre du champ soluble
Elle s’exhale en son cœur
Laissant une infusion
Sur les fils d'une pluie d’octobre

Et un ruisseau de sang bleuté
Pénètre l'offrande sous l'astre
D'un ange bienveillant

Et l'amour à nouveau fleurit

mardi

L'eau coule dans mon cœur

Si l’amour est un nuage sur lequel on aime s'y coucher pendant que le cœur reste en veilleuse, ce soir, sur cette scène orageuse, un conte tellurique d’un chant de notes oniriques vibre sur les feuilles de ma poésie.
Et comme une feuille ambrée d’automne d’un papier de vers, elle vient m’arrondir l’angle du lit à baldaquin. Au rebord ronronnant comme un chat siamois, l’ombre des chérubins du lit descendent sur moi à la vitesse du vent s’associant à un rayonnement lunaire.
Ce cérémonial ponctuel graphique et saisonnier ondule sous des notes graves d’une contrebasse éventée. Recouvert de ces ombres charnelles aux couleurs flanelle et caramel, le drap à demi froissé danse de la tête aux pieds glissant des mots doux au drap du dessous.
Rouge framboisé est celui-ci de jalousie bien qu’il se découvre de temps à autre à la vue dominatrice d’une lune toujours aussi gracieuse et espiègle.

Chaque histoire à une fin qui nourrit le poète comme ce ver à soie qui a tissé ce drap blanc attendant la cochenille pour le colorer de sa plus belle vertu. Vénus apparaît à la fenêtre, délivrant la première étincelle sur ce lit arc-en-ciel où Jupiter comme un poisson rouge solitaire dans son bocal au milieu de tout le monde se trouve en définitive bien seul. C’est un voyage haut en coloration d’ombre et de lumière, sous l’œil attentif de la lune dénudant ses corps pour les remodeler d’images nouvelles et sensuelles.

Le pont rejoignant le rêve et la réalité n’est pas un mirage ; il suffit de reconnaître le son de l’eau qui coule dans son cœur pour qu’il chante une mélodie d’amour. Et les paupières bien qu’alourdies par le temps qui court sur le lit, sans sourcilier s’ouvrent sur ce nouveau monde juste en lui chantonnant une berceuse d’automne. L’amour se niche partout si l'on veut prendre le temps de l’apprivoiser...
Et ce n'est pas un luxe de pouvoir le faire en courant après, juste une histoire de souffle au cœur !

La nuit passe sans son de cloche, je me réveille sous les nuages et comme exhalé au silence inconditionnel, là où le son murmure la vie d'un fluide éternel, la tête renversée sur le rivage, une pluie fine intense immerge un temps le visage de mes pensées mortelles ; où l'eau, mon amour, l'asphyxie brûlante et glacée, et mon esprit s'envole, aéré.
Est-ce cet instant de liberté qui m'ouvre les yeux sur un couple de colombes d'une blancheur immaculée dont leur chant onirique m'accompagne, survolant désert et mer montagne et campagne. Et c'est dans les airs sous une bruine continue que mon âme interpelle ma vertu.
Et par compassion la source énergique et douce cesse ; dissolu serait-il ce stress solitaire du poisson rouge ; alors que le monde quant à lui est toujours le même, de Pékin à Belém, du Cap à Bethléem.
Je vous aime.

lundi

Je vis la musique

Romantique
Je vis la musique
Ce temps désert
Flottant sans rien faire
Je souris
L'oreille éblouie

Dramatique
Je vis la musique
Ce temps où tout s'accélère
Finissant en bas du belvédère
Je crie
La bouche fleurie

Symphonique
Je vis la musique
Ce temps sans en avoir l'air
Courant de vers en vers
J'écris
La main inassouvie

Tragique
Je vis la musique
Ce temps théâtral
Planchant l'âme magistrale
Je danse
L'esprit en transe

Fantastique
Je vis la musique
Ce temps intersidéral
Flirtant l'hymne astral
J'aime
Le corps bohème

Chimérique
Je vis la musique
Ce temps abyssal
Rêvant en lettre capitale
Je m'endors
Le cœur sextuor

L'amour est sensation

L'ange blanc a-t-il le diable au corps ?

Quand un cœur demande le silence, c'est parce qu'il a cette conviction de devoir juste écouter sa propre voix. Mais il souhaiterait encore conserver des sensations non loin de lui, pour ressentir ses coups de sang et désirs.
L'ange blanc aimerait changer de direction, suivre le vent dominant d'automne et prendre un bain de mousse à la violette sous un geyser en Island ; de déposer ses pieds fatigués sur des pierres chaudes volcaniques pour finir sa démarche dans la lumière du ventre de la terre.

Est-ce que cette cure terrestre le rendrait plus transparent ou sanguin ?

Son œil, son oreille, son nez, sa langue et sa main perçoivent quelque chose. Tout cela demande à s'ordonner de manière intelligible, à sortir de la confusion originelle, à trouver issue vers la lumière grâce à cet influx spirituel que cette cure a suscité et dont il obtient, en retour, sa propre élucidation.
Voici l’ange blanc au centre de l'univers, le décrivant par un quintuple rayonnement. Au bout de chaque sens, le monde acquiert un sens. Et c'est conscience de vivre. Le monde prend forme dans l'information mutuelle du corps et de l'esprit. Et c'est le verbe qui opère.

Et l’ange traverse le mur du son sans demander de conseils pour passer de l'ombre à la lumière.

Obscur cheminement des signes vers une signification pressentie qui met en œuvre la découverte des sens. Et c'est connaissance. La parole passée par le sens. Ce sont eux, maintenant, qui passent par la parole. C’est la parole qui donne sens à tout, nouant en elle-même, à travers les choses qui la convoquent ; mais qu’elle évoque les rapports visuels, auditifs, olfactifs, gustatifs et tactiles grâce auxquels le monde en perpétuelle genèse est recréé.

Un jour un violoniste a dit : « l’âme du violon chante-t-elle à l’attaque par l’archet des cordes que les doigts modifient ».

Le chaos de couleurs, de rumeurs, d'odeurs, de saveurs et de pesanteurs, et leur surgissement comme des veines profondes, à la voix qui les nomme. L'amour à l’état brut, comme un minerai. La poésie comme l’amour reste prise dans la gangue des mots.
Elle est elle-même sensation. Je dis rouge et je le vois; cloche et je l'entends; coquelicot et je le respire; sel et je le goûte; caillou et je le ramasse. Pourquoi, lancé contre la cloche rouge du coquelicot, le caillou se change-t-il en sel fleuri ?

Voici le monde signifié de nouveau pour ceux qui en font abstraction à force d’habitude, ou pour qui il n’échappe, à la confusion primitive que par de soudains éclatements : l’œil se dilate, l’oreille se dresse, le nez se fronde, la langue pend, la main s’agite, mais dépourvu de sens !

Et de l'autre côté du trou noir, c'est une femme aux pieds nus avec des reflets irisés d'opale. Elle écoute son silence répétitif comme une visite qui frappe sur sa porte sans judas.

A contre cœur, elle n'ouvrira pas. Sans doute à cause de tous ces changements brusques de températures et d'humeurs. Sait-elle encore à quelle année lumière elle habite ?
Et l'ange peut seulement mettre des vers dans des espoirs qui sont déjà aveugles, car cette femme presque évaporée est submergée par le spleen.
Elle aimerait repousser la bise qui s'infiltre sous sa porte après avoir pris un bain de sel dans la Mer Morte sous le soleil d'un désert de sable vivant, pour enfin déposer ses yeux amers et ses larmes salées sur le corail d'un lagon, et nourrir à nouveau ses envies de paroles et d’amour.

Est-ce une femme extralucide ? Et, elle traverse le temps à raison sans perdre un instant le fil de la situation.

L'ange blanc aperçoit son cœur dans une assiette pour celui qui aimerait le manger froid. Il n'a plus qu'à se servir. Son chagrin est une assiette qu'il ne faudrait jamais servir froide, parce qu'il est la cause du vague à l’âme de ce caillot.
Et le souffle de ce vent salin d'automne ne craignant plus la glace, dégèle la colline derrière la porte, pour fleurir tous les sourires du monde, chassant ce spleen ambiant.

Et le cœur comme un enchantement se réchauffe sous la chaleur volcanique de cette Comtesse aux pieds nus libérée et libérant l’ange blanc.

La poésie fait sensation. Plus véridiquement : L'amour est sensation !

vendredi

La poésie m'a-t-elle envoûté

La poésie m'a-t-elle envoûté ? Et si la poésie est un pouvoir démiurgique, est-ce que cette prose poétique serait un acte de propagande ? Vous allez me dire qu’il faut sans doute être plus habile de sa plume ; vous allez vous esclaffer et murmurer : « Mais pour qui il se prend ce mec  ? ».

Je vais vous décevoir ou vous rassurer ou tout simplement vous n’allez pas continuer à me lire.  Mais je tiens à dire, que je ne suis pas le messie.  Je ne suis pas Palestinien ou Argentin ni joueur de football ou O Rhésus et je n’écris pas non plus sur mes tablettes de chocolat Suisse ou Belge, ni sur une pierre lavée à l’eau bénite.
Je tape juste sur un clavier noir Acer banal ; je le lave tous les jours avec mon « aéro glass ».
Car vous ne le savez sans doute pas , mais un clavier d’ordinateur à plus de bactéries qu’une cuvette de toilette ! Et oui la majorité n'a pas toujours raison !
C'est le côté pervers de la démocratie ... Et remerciez « Madame pipi » ! Elle aussi écrit de la poésie, assise entre deux cours d'eau contemplant la lune.

Et ma plume d’oie sauvage depuis longtemps s’est déposée sur moi.
Je lui sers de porte-plume.  Elle m’a baptisé à l’atterrissage et  m’a tatoué d’un point d’encre ; c’est tout, sur une de mes phalanges.
Elle ne voulait pas que je l’oublie et la presse dans un tiroir d’une commande à l’atelier avec les tournevis et les disques d’Elvis.

Coquine et visionnaire ma plume quand elle me dit : « lève les yeux au ciel et tu verras y passer les nuages, et tu pourras rêver à des voyages si beaux qu’il te semblera les avoir faits ». 

A force de l’écouter,  aujourd’hui,  j’ai fini par parler avec les anges et Michel, la tête de Turc du quartier avec qui j’ai eu un litige pictural à la Jackson Pollock ; à cause d’une statue Maltaise ou Chypriote ; ma plume lui aurait tagué un beau caca d’oie, d’un jaune sale et verdâtre au mauvais endroit ! 
Bref, vous connaissez les querelles de voisinage. Ce sont sans doute les guerres les plus stupides et cruelles mais les moins mortelles.
On finit toujours par trouver un pack de bière pure malte chez ED. Ma plume c’est excusée en lui offrant trois ou quatre vers, et Michel A. lui a offert à son tour un pot d’encre de chine Made in China !

Et le réveil d’une plume ou d’un clavier ou d’un stylo intervient toujours à la suite d’un évènement. On ne va pas dire que celui-ci aura été marquant.
C’est un peu comme un oignon planté dans la terre pendant des années et un jour il finit par éclore … 

Et personne ne s’en souvenait, mais comme la fleur est belle, la question se fane et je finis par lui tirer le portrait pour le mettre dans mon blog !

Et si j’adore les fleurs et la photo en revanche, je déteste les dîners de cons, quoique, si ma plume m’accompagne !
Je reviens à la poésie pure qui est une pure liberté de l'esprit.  Jouerait-elle de toutes les frontières ?
N'est-elle pas un hymne lyrique dans lequel je rêverai de me libérer de toutes servitudes ?
Elle se joue du vrai et du faux, du réel et de l'irréel. Elle est inconditionnellement liberté pure. 
L'erreur n'intervient pas en poésie, mais dans son interprétation. Vous pouvez penser autrement je ne suis pas jaloux et ma plume dort.
Je dis qu'elle est l'expression ultime de mon moi, de mon pouvoir démiurgique en transformant le monde à l'image de mon désir. 

J'avoue et vous,  je gonfle de la cheville droite voire de la gauche, et alors, on ne vit qu'une fois en occident !
Ailleurs, ils osent l'aventure de penser et de croire à la vie après la mort. Je me console en déposant mes feuilles mortes sur le guéridon du Curé une fois par an, en attendant un nouveau courant d'air ou vais-je vraiment finir au cimetière corriger mes vers ? 

Je ne vous déclinerai pas mon identité. C’est un peu comme quand je vais tous les cinq ans me faire une coloscopie de l’anus ! 
Et puis dans la famille, comme dans beaucoup d’autres, c’est la dernière ligne droite avant la voie lactée.
Et on essaie tous de l’éviter pour finir sous terre et non pas le cul en l’air pour finir en porte Vélib à l'arche Delanoë sur la vieille place de grève à Paris.
Non coupable et pourtant vous partirez selon les statistiques avant les autres, avec de belles vraies douleurs et un joli bronzage d’espérance écologique.
Et quand je pense que certains verts chient sur la paille pour avoir bonne conscience. Ne vous plaignez pas, la retraite vous l’aurez bien avant soixante ans et c’est la seule garantie que l’on nous administre.

Et là, je me dis que Dieu est un pervers narcissique, un détraqué, on ne va pas dire sexuel pour ne pas choquer la grenouille d’à côté, et le clergé répond présent mon Père. C’est lui qui portera le bonnet d’âne avec la croix de Saint-André pour m’enterrer le fumier.
Ne faut-il pas s'écorcher les genoux, chanter des louanges et confesser nos mensonges pour éviter de finir avec un toucher rectal. Même sous anesthésie local, au bout d’un tuyau en PVC recouvert d’un « godeMichel » (encore lui) en latex et d’une caméra de surveillance noire et blanche !
Pour nous entendre dire neuf fois sur dix (oui il y en a au moins un chez qui la jouissance lui a été fatale). Et voilà, le professeur sans tournesol se pouffe comme un guide d’un musée au disque usé : « Bravo à qui le tour ! Et n’oubliez  pas de revenir dans cinq ans pour un prochain lavement ! ».
Et j’ai lu dans la salle d’attente, qu’une surprise nous attendrait, nous aurons selon l’ancien nouveau ministre des images en couleur 3D de l’intervention. Chouette, je pourrais l’utiliser comme avatar sur un site poétique !
Mes derniers mots seront ceux-ci : je mangerai bien la queue d'une pomme et par conséquent toute la pomme entière, prenez nom de Dieu vos plumes, prenez l'escalier de papier et bâtissez une maison en carton. Et vous allez me dire, vais-je avoir une subite inspiration et peut-elle dépendre d'une pomme, d'un pépin, d'une truelle, d'un squelette, d'une simple feuille d'un arbre ou d’une coloscopie...
Démerdez-vous !


Un jour mon père m’a dit : « Si tu dois faire quelque chose fais-le jusqu’au bout et à fond, ne te retourne pas, le résultat sera positif ! ».

Mais de grâce soyez franc du collier et évitez la langue de bois ; si vous ne voulez pas finir statue de cire statue de son, suis-je meilleur, suis-je pire qu'une statue de salon ?
La poésie m'a-t-elle envoûté ?

J'aimerais bien croire à quelque chose au nom de dieu, mais je n'y arrive pas, c'est grave docteur Ô mon dieu, entre devenir sectaire et complice, je préfère être un homme libre et sans vice.
Non ! Je ne veux pas de tournevis avec ma plume. Je ne veux pas être votre artisan,
un menteur ou un inquisiteur, je veux avoir un grand cœur pur, être un artiste et non votre reconnaissable ambassadeur même à la villa Médicis pour me faire mettre par le neveu.
Pourquoi serait-il intéressé par moi, serais-je un bon client perdu sans repères ignorant et sans foi.
Certes j'aime le foie et la volaille, surfer sur l'eau et façonner un vitrail.
Sachez que de votre linceul, je m'en sers pour faire du fromage, serais-je la chèvre de monsieur Séguin et vous Dieu un loup sage.

Et pendant ce temps vos représentants légaux endorment l'inculte bergère pour la brûler et l'envoyer en enfer.
Nous baignons dans un vrai panier de crabes et je me roule par terre quand je vois votre manège sous l’étoile de Pollux briller et tourner dans mes yeux.
Sous votre insigne, comme émissaire, certaines mains se perdent dans la culotte de Blanche-Neige. Celles de vos disciples frustrés de la troisième jambe en sont-ils fiers ?
Et vous le barbu, non pas toi Michel A. tu n’es pas Turc, tu es Arménien, avec vos trois poils au menton, vous préférez n'est-ce pas avoir sept femmes à la maison, plutôt qu'une femme à visage découvert et heureuse marchant seule dans les rues de Montmartre.
Et vous à la robe noire et au col blanc quand vous vous touchez le fruit défendu ; Ne seriez-vous pas Satan ? Ou bien alors pour vous faire pardonner un hurluberlu.
Et vous à la violette en robe de chambre, la main pleine de bagouzes, le pont l'évêque vous me chantez le blues et sentez le fromage de chèvre. Changez de sandale et continuez à manger du caviar et du gingembre vous banderez comme la statue de cire Rococo du musée Grévin.
Dieu si vous existez (ou tu existes), revenez mettre de l'ordre dans votre bergerie, vos moutons sont devenus des ânes cupides et intégristes qui troublent la liberté de nos envies.
Comment prêcher de louables sermons, de paix d'amour et de partage, et en même temps faire la guerre en votre nom sans parler d’abord avec votre voisin pour finir main dans la main boire une bière.
Vos démons n'ont-ils pas compris vos messages ? Où est votre fanatisme de la tolérance ?
Au diable l'ignorance. La bonne pensée tue en votre nom, Dieu je vous dis non.
Ô Dieu je ne suis pas l'impie mais je te tutoie pour finir athée pied, pour mon équilibre et la liberté de ma plume d’oie sauvage, de penser et de créer.
L'homme avec un grand H à la raison, l’amour, l'éducation et la science si elle arrête ses coloscopies bidons ; nous finirons de toute façon avec ou sans toi et par avoir la bonne conscience.
Au fait, serais-tu un homme ou une femme ou hermaphrodite comme ma plume pour éviter de te reproduire car je suis jaloux.
J'attends ta réponse avant de me découvrir ... 


C’est l’heure de vous dire que la poésie m'a envoûté.
Et qu'il n'est pas nécessaire d'être un mec plus ultra croyant juste être soi-même en accord avec son cœur et sa plume.

mardi

La vérité est en marche et rien ne l'arrêtera

Au mur, une vieille photo dans son cadre est abimée, une photo d’elle enfant gondole sur les rives de ses chagrins d’une vie mouvementée. N'y-a-t-il vraiment rien qui puisse marcher si l'on songe à tout ce qu'il faut pour que cela marche. Et les automnes passent.
Aujourd'hui, il pleut des torrents de larmes et elle marche sous la pluie. Et si hier, elle marchait sous l'orage d'Est en Ouest, demain marchera-t-elle vers le Sud dans le bonheur ?
Elle marche comme un pénitent, elle marche car il est encore temps, elle marche sans savoir depuis combien d'années, combien de mois et de semaines, mais elle marche.
Elle marche le regard fuyant vers le néant, vers le cimetière des éléphants à travers vents et marées, sans chercher la croix ou la bannière, mais elle marche.
Anthracite, la nuit tombe à l'Est, et s'accroche à sa peau ; elle la subit en évitant les miroirs boueux et gras qui recouvrent ce chemin mortel, sans itinéraire précis, d'une femme qui n'arrive plus à se projeter dans l'avenir. A cet instant, dans cette obscurité qui s'épaissit pour atteindre le noir absolu, elle semble si peu de chose sur cette voie sans issue. Se serait-elle perdue ?
Elle avance sans savoir où elle va, mais elle avance, comme tout le monde, seule jonchant les vivants et les morts.
Et soudain, par chance ou persévérance, elle voit une échelle en bois immobile devant elle.
Une échelle parsemée de feuilles sèches et rougies par ce temps gris sans couleurs baignant dans le sang ; une échelle façonnée par la main d'un être torturé, lui aussi, ou perdu comme beaucoup dans ce monde sanguinaire.
Pourquoi cette échelle est-elle plantée là, au garde-à-vous, les pieds dans la boue et la tête dans les nuages ?
Elle attend peut être une main pour se sortir de ce bourbier et un ouragan d'amour pour lui offrir un dernier souffle d'espoir de fuite ou d'attache.
Aimerait-elle être regardée, embrassée et touchée par cette âme oubliée au bout de ce chemin qui débouche sur le paradis, pour celui ou celle qui a encore gardé la foi ?
Et l'échelle lui tend ses mains, sans aucune hésitation elle s'agrippe, les mains serrées sur ses branches recouvertes de nombreuses ramifications, à travers lesquelles elle voit le sang couler vers un cœur énorme qui bat à l'unisson. Ses phalanges tendres et fermes la conduisent vers une émergence située sous une immense alvéole étoilée aux odeurs d'épices particulières ; des odeurs à la fois piquantes, douces et parfumées, celles qui créent l'envie de liberté, d'amour et de bonheur.
L'échelle s'enfonçait-elle vers un pays à bout, en guerre en perdition, où la faim la corruption asservissaient une femme seule effrayée épuisée sans porte-voix.
Et dans une flaque d'eau, elle aperçoit une réminiscence de son enfance issue d'un nid guerrier, devenue clandestine avec un avenir à huis-clos et propulsée aux quatre vents sur les flots.
Elle était prisonnière à même le sol, proche d'un piédestal, où une araignée rouge au cœur noir du haut de son astre dirigeait cette cérémonie guerrière, ses toiles abandonnées construisaient une junte céleste infranchissable.
Et de l'autre côté de l'échelle touchant les nuages et l'ouragan, cet enfant a ce rêve de rencontrer un pays d'adoption, de la nourriture à profusion. C'était pour lui une envie, un manque, un vide évident en planque. Et à l'Ouest, une femme égarée déchue sans enfant, un coeur chantant sur la rive des sanglots avait un rêve, elle aussi. Et ouvrant à Dieu ses ailes à l'orphelin, elle reçoit un jour la grâce d'une colombine recouverte de boue. C'était elle, cet enfant venu de l'Est !
L'aventure de ces deux inconnus qui ne se connaissaient pas, celle portant à jamais le voile au coeur de tes souvenirs d'enfant et elle que tu aimes appeler maman les jours de grand vent, t'a enveloppé un soir d'hiver dans ses bras. Deux destins, deux vies sur ton chemin. L'une fut ta bonne étoile et te délivra ce besoin d'amour, l'autre est ton soleil éclairant ta route comblant tes manques sans détours.
Là-bas ton arbre a pris racine et t'a transmis tes dons ; ici tes branches fleurissent en t'offrant une dimension, te protège et t'illumine.
L'une fit naître en toi l'émotion sous l'échange de vos premiers rires, l'autre calme tes angoisses de Cendrillon séchant tes larmes sans rien dire.
Aujourd'hui ne cherche pas à savoir pourquoi tu es une artiste, heureuse ou triste. Ne cherche pas à savoir pourquoi tu es une femme libre, affirmée ou sur un fil en équilibre car le temps dessine l'amour et demain sera un autre jour.

Rien ne peut vraiment marcher si l'on songe à tout ce qu'il faut pour que cela marche.
Alors, si tu es d'accord, aime, aime comme j'aime, aime la vie tout simplement sans te poser de questions.
Aime et marche tout droit peu importe l'horizon car il n'y a pas mieux que le regard et le toucher pour savoir où on en est.

vendredi

Le bonheur de communiquer repose sur tes épaules

Chaque nuit, enfant, lorsque la lune brillait, un rêve récurrent d'une grande sagesse, que je ne comprenais pas vraiment, me murmurait : « Il arrivera un jour, où tu compteras plus d'imbéciles que de minutes dans une heure, et à ce moment précis de ta vie, tu deviendras un homme » .
Avec le temps, j'ai compris que si je rencontrais un être humain de valeur, je devais lui ressembler et si ma rencontre était médiocre, je devais chercher en moi mes propres défauts.
Suffit-il de savoir lire l'heure et de compter ?
Ne faut-il pas savoir lire sur les lèvres et compter sur son cœur ?
C'est terrible, mais ce n'est pas forcément le plus ignorant qui est le plus stupide. Chaque injustice n'est pas le fruit de la bête à cornes, parfois elle s'essaime à travers un képi perdu dans une jungle à travers des dunes de sable ou d'une ombrelle en mousseline perchée sur un champ de course reposant sur la tête de la disparue de Deauville lors d'un festival du film policier.
Tout n'est que pure fiction, l'intelligence n'est-elle pas le fruit d'une certaine perversité, celle de nous faire croire que le père Noël existe parce qu'il rapporte des Dollars.
Un vieux bonhomme passant du vert sapin au rouge Coca-Cola, voilà un monde dans lequel Steve Jobs, cet homme intelligent, avait compris avant les autres, la portée de bien communiquer.
Il est parti sur la courbe céleste d'une création nouvelle alors que moi je suis resté sans Iphone pour communiquer sur la courbe glissante de mes amours.
Comme il y a celle que nous aimerions rencontrer lors d'un périple indélébile quoi qu’il puisse arriver ; Et celle qui se réitère avec toujours autant de désir comme un florilège éternel de plaisirs ; Il y a celle dont nous ne pouvons plus nous passer avec les pieds et les mains liés ; Et celle où nous sommes tristes de ne pas la revoir pour ne pas s'échouer sur une larme abandonnée dans nos mémoires ; Il y a celle que nous regretterons toujours au désespoir de la revoir un jour ; Et celle qui ne comprend pas que nous ne sommes pas des appâts ; Il y a celle qui a fait battre notre cœur instantanément sans arriver à suivre cet élan ; Et celle où elle a juste servi de pomme comme friandise hypocritement sans que personne ne le lui dise ; Il y a celles anonymes dont les visages restent flous imitant de voluptueux ballets de corps saouls ; Et celle qui ne nous correspond pas malgré des efforts de-ci de-là ; Il y a celle où l’amitié a pris le pas sur le libertinage passant du buisson ardent en liberté à l'écobuage ; Et celle que l'on n’a que frôlée sans la pénétrer sans pour autant s'apitoyer.
Et à cette minute, je reviens sur ses lèvres et son cœur puiser mon intelligence, celle d'aimer avant de la détester, celle de la regarder avant de critiquer et je prends sa main dans la mienne pour lui communiquer combien de fois dans mes rêves les plus sages, je comptais plus de baisers que de minutes dans une heure, et à ce moment précis de ma vie, je tombais amoureux d'elle.
Et là, lorsque je me réveille, je cherche mes défauts pour les corriger, comment voir son visage heureux sans amertume dans la glace, si l'on ne remet pas ses propres maladresses et erreurs en exergue pour les réparer. Ce qui est grave n'est pas de faire des erreurs mais sans doute de ne pas renverser la tendance.
N'est-ce pas un signe de sagesse ?
Et il y a celle que j'aime à cet instant présent car je sais aujourd'hui à cette minute précise lire sur ses lèvres et compter avec son cœur. C'est le dernier signe d'humanité d'un amour sans fin quoiqu'il arrive.

jeudi

Langueur d'une insomnie heureuse

Chaque rêve qui aboutit est une expédition d'un désir de dormir. Et c'est comme si j'étais un nouveau-né, lorsque en pleine nuit, je recouvre ma langue poétique sur ce dôme gorgé de lait maternel. Fini ce trouble voilé de mes vieilles pensées, où dépressif, je fuyais le monde réel pour me réfugier dans un univers peuplé de scènes sans importance sur lesquelles je m'apitoyais. Bienvenue à ces surgissements d'images heureuses de mon passé, de mon enfance et de mes rêves les plus fous.
Mais c'est un rêve récurrent d'images folles, comme s'il voulait me dire quelque chose d'essentiel qui m'accapare sans cesse, et me réclamer la langue bien pendue de protéger un fameux coquelicot battant pavillon rouge écarlate. Un coquelicot qui fléchit en douleur sous une couverture de neige froide et épaisse, un pays enseveli dans lequel il ne peut plus voir son reflet dans les cristaux, où l'air se raréfie et ses espoirs s'évaporent dans un dégel de printemps sans retour.
Je suis bien là, couché auprès de vous, il est trois heures trente-trois minutes et j'avale les secondes qui me bercent et je me souviens de mon premier baiser, maladroit, voguant de gauche à droite ; je me baladais sans savoir où j'allais ; la bouche ouverte aux quatre vents sur cette violette avec mon chewing-gum au goût de paradis. N'était-ce pas la porte d'entrée vers un monde de délices, de malices et de plaisirs simples d'assouvir le meilleur de mes curiosités capricieuses et fantasmagoriques.
Je me souviens de sa langue arrondie et pâteuse aux papilles gustatives, formées de cellules généreuses dont la saveur captait toutes mes stimulations sans peurs. J'étais là, enfin, dans la bouche de cette amourette infantile. J'étais devenu d'un coup de langue, après un parcours digne d'un vieux fourmilier un petit homme !
Et cette minute plus longue qu'une heure, dans un tourbillonnement musculaire d'une couleur rosée à la texture souple et humide, a transmis à mon cerveau des signaux correspondants à ma ferveur et m'a offert le bonheur absolu.
Au fil du temps, ce palais du souvenir de mes tendres sulfureuses, sucrées, salées, exotiques, aux lèvres pulpeuses ou finement harmonieuses m'accompagna sur les chemins acides de leurs peaux après l'acte authentique. Aigre de leurs papillons délivrés et offerts avec éthique aux amers lendemains sans amertumes caustiques, je savoure toujours ce goût universel du risque vers ses saveurs mélancoliques.
Est-ce l'épithélium tissu de mes mensonges, le bourgeon cellulaire de mes songes ou le grignotage de fibre diurne qui m'amène à mes délits nocturnes ? Quoiqu'il en soit ma langue reste ma péninsule infatigable, le prélude de l'avant-goût invariable, la voie de l'amour et je me souviens de mon dernier baiser, adroit, virevoltant de gauche à droite, je voyageais sachant où j'allais, avec mon calice au goût d'un s'il vous plaît encore.
Et je me réveille, auprès de vous, où ma langue me rappelle un souvenir frais d'une insomnie heureuse.

mercredi

Je poursuivrai ma chance jusqu'au fond de ses yeux

Mon amour pour vous serait-il synonyme d'un acte nucléaire comme votre regard est celui de ma lumière. Il est vingt-trois heures cinquante-deux minutes et quelques secondes, peu importent les détails, le compte à rebours quoiqu'il arrive est désormais engagé ; il ne se retournera jamais pour vous demander si vous voulez encore réfléchir ou vous arrêter un instant.
Les yeux perdus à l'épicentre de ce champignon hallucinogène où l'homme confond les éléments le ciel l'eau le bois le feu la terre et le métal m'obsèdent et me dévorent. Sous son souffle engorgé dévastateur, le dernier coquelicot se presse contre moi et son empreinte coule le long de mon poignet ; survit un brin d'herbe collé dans le creux de ma main qui me supplie de continuer mon chemin. Prendrais-je alors mes jambes à mon cou pour courir plus vite, sans me retourner et sauter là, où je n'ai sans doute plus pied.
Demain, c'est le jour où l'herbe me dira si j'ai atterri au bon endroit. La nuit porte conseil comme le vent porte la graine et le temps participe à la germination d'idées nouvelles.
Et dans l'intervalle, je me souviens d'elle accrochée à moi, de son regard noir apeuré scrutant l'horizon , de sa peau moite enveloppée d'un linge écru, de son visage ovale blanc aux lèvres fines violacées avec son air de joli papillon, de ses cheveux corbeau coiffés d'un chapeau de paille signé par la courbure de ses longs cils face au vent nucléaire.
Je me rappelle de son visage coincé au fond de notre berceau, mais je ne me rappelle déjà plus comment elle s'appelait ; et nous sommes submergés par les flots et voguons prisonniers, à la rencontre, au cœur du tsunami dans lequel tout s'envole, aussi bien le passé, le présent et le futur.
Et la vague noire lumineuse ancrée dans son regard déferle dans mes yeux plus vite qu'un taureau ailé dans une rizière d'argent. Et tout se volatilise.
Ce cataclysme n'a pas protégé mon œil de cet assaut percutant ; les fleurs ne me recouvrent plus mon âme de parfum et de couleurs vives ; ma vie ne s'ouvre et se ne referme plus selon l'intensité de sa lumière ; mon cristal ne brille plus ; la netteté de ma vision reste floue et éphémère ; mon imagination ne reçoit plus son image et ne la renvoie plus à mon être passionné sans décliner. Tout cela pour vous dire de ne pas rester dans l'ombre de vos pensées et criez :
« Ouvrez vos yeux pour voir le jour
Qui se lève au coin de ses yeux
Ouvrez vos yeux pour voir le soleil
Qui brille dans ses beaux yeux
Ouvrez vos yeux pour voir l'intelligence
Qui sommeille derrière ses yeux
Ouvrez vos yeux pour voir l'amour
Qui  vous attend à travers la douceur de ses yeux
Ouvrez vos yeux pour proclamer votre flamme
Qui brûle la rétine de ses yeux
Ouvrez vos yeux pour recevoir ce cadeau
Qui s'offre sous vos yeux
Ouvrez vos yeux et votre cœur
Qui s'uniront sous le regard de vos yeux » .
Et même si le ramassage est clos, j'aimerais cueillir à nouveau ce champignon décomposé sur ce tas de feuilles jaunies par le temps au pied du vieux chêne ; je poursuivrais ma chance jusqu'au fond de ses yeux, car mon amour pour elle est une énergie nucléaire, comme son regard est celui de ma lumière.
Je m'empresse de rejoindre le berceau de mes amours, ce nid perché à l'orée de la forêt de chênes verts, c'est l'heure de m'en aller, et de refermer le tiroir à clé où le coquelicot s'est endormi à côté du brin d'herbe.

lundi

Et votre soleil devient l'ombre de mon amour

L'amour c'est un peu ça, un coin de lumière qui se perd dans la nuit. Et soudain, c'est votre aura vagabonde qui percute les ventricules fiévreux de mon réveil écœuré. Serait-il déjà l'heure ? L'heure de quitter le lit à baldaquin avant de rejoindre en plein jour, ce monde gorgé d'angoisses exorcisées et détergent.
Il y a des rêves bien plus beaux que la réalité, mais cette absence résonne fort, comme la sonnerie de votre cœur, lorsque endormi vous me dites des mots d'amour à mon oreille sous écoute.
Ce saut du lit, comme celui de l'ange me déverse une pluie de questionnements sur mon humble conscience :
« Vais-je revoir ses bras liés à mon cou et ses lèvres roses sur ma bouche frileuse dans l'attente d'un vertige ascensionnel ? Vais-je me noyer dans son regard exotique sur son île à l'incantation magique ? Vais-je éclore les cils à l'orée des auréoles émotionnées de ses deux symboles ? » .
Le réveil sonne, et pourtant, il n'y a plus personne, tel est le dernier appel d'une offensive vitale désespérée sans cœur ni artifices ; j'aimerais renaître dans un tableau final d'espérance, où se déverserait sur un champ d'honneur, une belle escapade nocturne, sous les feux d'un amour patriotique. Un feu dans lequel mon être trébucherait vers une âme enflammée ; où la cendre m'évoquerait la luxure éternelle ; où s'assècheraient dès le départ nos fuites en avant ; et votre soleil deviendrait l'ombre de mon amour.
A ce moment précis j'aimerais crier cette poésie : 
« Son écoute le boucan
Ton corps et ses grésillements
Ecoute
Tu es la porte d'entrée des bruits qui m'entourent
Tu m'attends dénudée sans détours
Même parfois ton silence me rend sourd
Son écoute le barouf
Ta turbulence en train de faire plouf
Tu es la clé de voûte de mes éclats et raffuts
Tu es le tympan de mes ragots et brouhahas biscornus
L'osselet de mes jeux interactifs et pêchus
Son écoute le tintamarre
Ton cœur et son battement qui en a marre
Tu es l’arène de mes cacophonies et délires
Tu es le pavillon de mes râles et désirs
Le conduit de mes nouvelles et soupirs
Son écoute la rumeur
Ton ronflement qui s'échappe de la lucarne en pleurs
Tu es l’hémicycle de mes commérages et stridulations
Tu gères mon équilibre et déclic sans concessions
Et son écoute moi
Je ne suis que ton limaçon » .
Alors réveillez-moi ce cœur qui rampe à terre jusqu'à vos pieds. Pourtant souvenez-vous de cette aura tendre et légère qui a fini dans la lourdeur de ce fol amour . Et n'aimez pas comme je vous aime, vous deviendrez plus folle qu'une pendule d'un temps qui ne s'écoule plus entre vous et moi.
Les secondes passent comme si elles n'existaient pas. Je fixe un aplat vert avec des taches rouges cloîtrées dans un cadre en bois blond, un champ de coquelicots bordé d'une prairie verte vraisemblablement, une nature muette et sans odeurs ; la vitre de protection reflète vaguement un visage abstrait et la lumière blafarde d'une lampe à économie d'énergie de la suspension en papier Kraft, sur lequel j'ai écrit ce poème en prose.
Il n'y a ni date ni nom inscrit, serait-il vraiment de moi ? Ai-je inventé cette histoire pour me rassurer que le temps n'est qu'une illusion et l'amour un coin de lumière qui se perd dans la nuit.

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