Dans la peau d’un autre,
Un étranger sans mémoire,
Errant comme un nuage perdu,
Flottant dans un ciel d'incertitude,
Plongé, sans préambule,
Dans un monde opaque,
Où tout m’échappe,
Où l’inconnu m’enveloppe,
Tel un brouillard épais au matin.
Pour me sentir vivant,
Je cherche un détail,
Un fragment à saisir,
Un écho à reconnaître,
Comme une feuille d'automne,
S'accrochant à la branche,
Avant que la nuit ne m’emporte.
Mais chaque jour,
Il devient plus difficile
De tracer une ligne,
De tisser mon histoire,
Comme un fil de vie,
Égaré parmi les ombres,
Telles des silhouettes dans la brume.
Les choses autour de moi,
Elles changent,
Moins que moi,
Dans leur apparence.
Je m’efforce de conserver
Des bribes éparses,
Un vocabulaire de survie,
Dans ce monde qui m’échappe,
Comme des grains de sable,
Filtrant entre mes doigts.
Dans l’absurde solitude
De chaque objet,
Je tisse des souvenirs,
Au fil de mes vies,
L’une après l’autre,
Assemblant un état unique,
Une architecture fragile
D’un univers intérieur,
Non projeté, mais ressenti,
Comme un jardin secret,
Où les fleurs de l'angoisse poussent.
Un personnage émerge,
En moi, mais sans moi,
Moins oublieux, plus tangible,
Correspondant à la continuité
Du temps et de l’espace,
Phalange finale de son univers,
Articulation de mes extrémités,
Comme les racines d’un arbre,
S’enfonçant dans la terre,
Cherchant l’eau de la mémoire.
Si c’est un voyage,
C’est celui du retour,
C’est tout ce que je sais,
Un retour vers la lumière,
À travers les ombres,
Pour retrouver le souffle de l’existence,
Et danser avec les lucioles,
Dans le silence de la nuit.
Ce magnifique poème dédié... à toi même, je comprends assez bien, je crois. Il me parle, son rythme aussi, très proche de mes psalmodies intimes
RépondreSupprimerJoyeuses pâques
Supprimer