Qui suis-je ?

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La poésie est une suspension qui éclaire le monde. Un puits sans fond pour puiser sans pareil la panoplie humaine des émotions. J'essaie sans piquer la recette aux éloges, d'écrire de la poésie ou tout du moins m'approcher de ce qui me semble être de la poésie. Me lover à cette matière à la fois sibylline et mouvante, Sibylline parce qu'elle me parle le plus souvent dans une langue étrange et mouvante parce qu'elle me semble incontrôlable. Dans la mesure de mes capacités, j’essaie d’être celui que je veux être. Être le témoin de ce qui m'habite et de ce qui m'entoure. Je suis juste quelqu'un qui a besoin de s'exprimer avec ce que la vie souhaite me laisser croire et partager.

Vous trouverez sur ce blog toutes mes humeurs poétiques, de la poésie plus ou moins libre selon l'état d'esprit du moment...

« Une poésie n’est-elle pas le seul endroit au monde où deux âmes étrangères peuvent se croiser intimement. »

Si vous souhaitez lire l’essentiel, cliquez sur l’onglet « tous mes recueils en libre accès sous format PDF »

Les écrits et les illustrations numériques sont de ma plume. Certaines de mes illustrations utilisent des photos lors de mes montages graphiques dont j’ignore les auteurs ; je reste dans ce cas ouvert pour les indiquer. Il peut arriver aussi qu'un vers se glisse et qu'il ne m'appartienne pas, par pur hasard ou pas, je l'indique lorsque je pense qu'il en est nécessaire. En bas du blog, il y a les liens concernant ceux que j'aime suivre... Attention je ne tiens pas à jour tous les liens... Et souvenez vous que la poésie est une suspension qui éclaire le monde !

Toutes les fautes d'orthographes sont corrigées au fur et à mesure des rencontres... Et toute ressemblance avec des personnages existants serait purement fortuite

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jeudi

Mistral gagnant

Teint blafard
Tous descendus de l'arbre aux quarante écus
Les rouges-gorges répercutent
Avec leurs chants écharpés
L'écho des pleurs
Vague
D'une époque lointaine
Où seul Dieu avait la réponse
Avant de songer à écouter la question

Slogan invisible
À ce soleil moribond
Que lui prend-il d'éclairer
Un hémicycle d'insuffisants

Le sans éclat ira avec qui veut
S'adresser aux cieux azurés
Pour exiger qu'ils lui détaillent
Comment ils vont conclure
La retraite à soixante-quatre ans

De la part non négociable
D'une borne à la voix OFF
Question de détente atmosphérique
Comment peut-on identifier
Dupond et Dupont
Réponse uniquement par SMS
Au numéro qui ne s'affichera pas
Cent euros la pelle   
Activez la mémoire de vos bourses
La callosité de vos mains
Indice du CAC quarante
C'est une histoire de moustaches
Une est taillée à droite
L'autre est recourbée vers l'extérieur...
Erreur non manifeste

Même si la grève semble de givre
Diable un peu de poésie
Sous le rugissement des chants
Les os des morts se glacent
Et creusent le lit des sirènes

Dans la rumeur familière
Appuyé contre la paume du ciel
Vide  
Le sans éclat n'a rien défendu
Et comme nous étions tous au commencement
Maintenant et à jamais
Vivre ou mourir est facile
Ce qui m'afflige
Et d'en reconnaître l'écho
 
 
« Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie
L'aimer même si le temps est assassin et emporte avec lui
Les rires des enfants
Et le mistral gagnant... »*

 

 
* parole Renaud Sechan


Version prosaïque

Au teint blafard de l'aube, tous débarqués de l'arbre aux quarante écus, les rouges-gorges résonnent en écho avec leurs chants écharpés, amplifiant ainsi la réverbération des pleurs, comme une vague lointaine, issue d'une époque révolue où seule la divinité détenait le savoir, avant même d'entendre la question.

Ce slogan invisible s'adresse au soleil déclinant, quel caprice le pousse à éclairer un hémicycle de médiocrité ?

Celui sans éclat accepte tout interlocuteur, cherchant à s'adresser aux cieux azurés pour réclamer la divulgation de leur plan sur l'âge de départ à la retraite, fixé à soixante-quatre ans.

Ceci émane d'une source non négociable, d'une borne au message impersonnel. Comment distinguer Dupond de Dupont ? Réponse uniquement par SMS, à un numéro dissimulé. Le tarif, cent euros par pelle, requiert la mise en action de la mémoire de vos bourses, la callosité de vos mains. Indice du CAC quarante : une question de moustaches, l'une taillée vers la droite, l'autre courbée vers l'extérieur... Erreur indéchiffrable.

Même lorsque la grève semble cristalline, un soupçon de poésie persiste, parmi les rugissements des chants, où les os des défunts se refroidissent, creusant le lit des sirènes.

Au sein du bruit familier, adossé à la paume d'un ciel béant, vide, celui sans éclat n'a pas cherché à défendre quoi que ce soit. Comme nous étions tous présents au commencement, à présent et pour l'éternité, vivre ou mourir semble aisé. Ce qui m'attriste, c'est de percevoir cette résonance.


 

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