
Ô Verlaine sous le coquard de ta lune blanche
Devant la porte gardée par ce colosse Cerbère
Ce lac oligotrophe transfert dans le noir neigeux
Mes sédiments d’algues vivent mes blessures d'humus
Dans le langage des cygnes aux plumes aphteuses
Ces substrats piqués de clartés écrites
Envahissent une colonie de nymphéas tubéreux
Cet épais muselage gélatineux et gluant
Enveloppe mes rêves affreux en partis submergés
Alors qu’une lumière frissonne à travers la gelée
Ces feuilles elliptiques fendues me transpercent
Et mon âme à mains nues à tâtons les effleure
Découvre un hymne d’une brillante solitude
Et le redoux s’inscrit à l’embouchure violette
De mes yeux aveuglés de cet amour perdu
Mes larmes déchirent ces feuilles flottantes
Dans la vase de mon cœur
Sous le regard d’une Nixe dévoilée
J’engloutis tous ses sentiments
Alors que l'aube me les efface
Au fur et à mesure
Je replonge dans l'abîme
Rejoindre les racines de mon nénuphar
Attendre le doux parfum de sa fleur blanche