
Perdue dans les méandres de la ville recouverte d'une neige lourde
Sans abri
Sans direction
Sans nourriture
Sans véritable sommeil
Elle colporte une criarde misère
Serait-elle une bête sauvage
La faim crie dans son corps sage
Elle se couche le ventre vide
Au milieu de nulle part
Dans un parc sous un pont au bord du périphérique
Fermant les yeux épuisée elle ne souhaite rien d'autre que de dormir
Et de mourir dans la rue sous la neige
Une mort sourde où la neige rend l'ignominie esthétique
Blancheur poudreuse recouvrant comme la plus belle des mariées
Ses vêtements sans âge gris-jaune verdâtre à rayures horizontales
Mais une force toujours présente la redresse
Dans un désespoir dans son absolu désir de s'en sortir
Elle marche
Elle marche pour sauver sa vie malgré une infinie tristesse
Elle marche pour sauver sa peau malgré sa grande faiblesse
La violence et la sauvagerie la révoltent
Celles des hommes
Celles de la vie
Celles de sa vie sans doute
Celles de la mort
La vigueur de son instinct de survie
Acquise petite fille avec son père en Afrique dans le désert
La réconforte et l'enivre
Abandonnée là-bas
Abandonné ici un sachet «Mc Do» encore plein
Où une odeur âpre et chaude s'évapore
Cette pauvre chaleur sans attrait lui débouche ses narines violettes
Elle se jette dessus comme une hyène affamée
Est-ce une providence
Ou un sachet balancé par une bourgeoise d'une fenêtre d'un «Sport Utility Vehicle»
Peu importe la connivence
Elle avale cette bouffe de cuisinier de sous-marin fantôme Américain
Tout en haletant pour souffler et faire une courte pause
Examinant d'un œil rouge perçant et avide tout l'alentour
Voulant garder ce trésor pour elle seule se méfiant des vautours
Aucune trace d'étoile dans le ciel
Il est minuit passé et un rat passe au-dessus d'elle
L'œil rouge perçant et avide reniflant tout l'alentour
Une fois terminé ce diner hors pair
Elle reprend inexorablement sans repères sa marche d'empereur déchu
Sa course sur la banquise contre le froid
Pour trouver un endroit
Un réconfort
Une bouche de métro
Elle démarche les pieds en feu dû à l'épuisement à tant d'efforts
Et d'étranges pensées lui trottent dans la tête
Tantôt à haute voix tantôt à voix basse
Elle engage avec elle-même une conversation
De folles conversations
Elle s'entretient avec le Président «du travailler plus pour finir sans rien»
Il lui répond avec une empathie politique
Et dans un dernier soupir sur le carton avant de s'évanouir
Au pied du mur de l'arc de triomphe
Après ses pensées monologues
Elle injurie la mort
Elle jubile d'elle même
Et dit bonne nuit à la première dame en chantant
«Ra ra ra ramène ta queue dans ton pantalon
Président tu as les couilles qui traînent
Et prend garde mon gamin
Il va falloir faire face à la putain»
Et la putain d'une voix suppliante et provocante
Ne parle qu'à ses petits seins et la clocharde se tue
Là ou certain s'extase devant ce manteau blanc, d'autre le maudisse faute de logement...
RépondreSupprimerMessage en rime
RépondreSupprimerC'est la louve qui s'exprime
Sans frime
A plus
Saisissant !
RépondreSupprimerPatricia Laranco
DOULOUREUX
RépondreSupprimeroui des fois je parle à moi même...
Symaptique
Waooo... ça claque !!
RépondreSupprimerbonne après-midi
Ambre
Ambre... Va t-elle prendre ses cliques et ses clark's pour repartir au soleil... Reconquérir son jardin fuir cette merde !
RépondreSupprimerSi on l'aide !
"indignez vous " nous dit Hessel et son petit livre
RépondreSupprimerc'est fait
HLLIBERTE
Hessel :
RépondreSupprimer« Je souligne toujours l’écart entre légalité et légitimité. Je considère la légitimité des valeurs plus importante que la légalité d’un État. Nous avons le devoir de mettre en cause, en tant que citoyens, la légalité d’un gouvernement. Nous devons être respectueux de la démocratie, mais quand quelque chose nous apparaît non légitime, même si c’est légal, il nous appartient de protester, de nous indigner et de désobéir ».
Peu m'importe le sens direction du vent et des opinions !
Waouhhhhhh !!!
RépondreSupprimervotre voix porte Monsieur !
Admiration !!
chetemie
Autant en emporte le vent et pourvu qu'elle ne soit pas une guerre de sécéssion mais d'union !
RépondreSupprimerMerci
chetemie
Combien de fois nos yeux et nos oreilles arrêtent de fonctionner pour nous faire rester dans notre cocon et notre grasse conscience...
RépondreSupprimerMerci pour ce vivant , douloureux tableaux de l'Autre
Galatea
Sur cet habit de pauvreté, nulle trace de collier.
RépondreSupprimerBonne fin de journée.
Francis.
Patricia Laranco... Je l'ai saisi au vol sous la lune ... En ouvrant une porte habituellement fermée.
RépondreSupprimerSympatique... C'est quelque chose qui peut s'appliquer à d'autres ailleurs quelque part !
RépondreSupprimerGalatea... Le tableau vie alors que la fresque meurt...
RépondreSupprimerJe viens le relire.
RépondreSupprimerSa froidure si prégnante, m'évoque une prostituée morte de froid un hiver, Place des Terreaux à Lyon.
Clari
Francis... A la rigueur un collier pour chien avec une balise pour suivre sa trace ...
RépondreSupprimerMais cela existe déjà ...
Merci
"Une mort sourde où la neige rend l'ignominie esthétique"
RépondreSupprimerJ'adore et j'en vomi...Mais ça ne sert à rien ... un constat amer ..;une colère ..; des mots qui font rire les bourreaux
Létie
Létie
Merci Létie pour ton écoeurement je ne suis plus tout seul ...
RépondreSupprimerBISES