Là, au début du monde, dans un coin vide et triste où tout a été créé, l'écho a été entendu pour la première fois. Aucune heure de répit, aucune étendue crapuleuse sera répétée sans cesse aujourd'hui jusqu'au soleil de minuit.
Mon compteur de fables, mon miroir, ma fenêtre sur le cœur, il me l'a dit des dizaines de fois. Voici l'éther et l'argile unis au gouffre, hérissé de crochets de fer. Ils ont dû souffrir un jour. Il a inventé le tonnerre pour cracher sa douleur. Elle a pris son sac à dos pour rejoindre son roc de fer. Et dans un courageux exercice de catharsis, il lui a dit, peu importe votre échelle, ne m'oubliez pas. Je peux vous toucher dans les sommets enneigés. Écoutez vos poèmes à travers la cuisine. Je vous chante une chanson de mon herbe de Provence. Et vous qui êtes si plein d'esprit, vous inventerez sûrement quelque chose qui se dilatera à la laitance de mes amours.
Et voici l'éther qui ne pense à rien, rapprocher la distance. Il est si heureux qu'il commence à danser. De ses mains naît le vent, de ses pieds naît le nimbo-cumulus, de sa chorégraphie les clusters. Et de toute sa tristesse face aux algorithmes, l'éther commence à pleurer, le vent à repousser la conjuration des nuages pour voyager. Le corpuscule s'abîme, et l'argile avale et avale jusqu'à la dernière goutte de cette danse de l'ubac à l'adret.
Parfois je suis comme l'éther et l'argile, abandonné. L'amour, la jeunesse, l'idée s'est évanouie et je ne découvre aucune raison de poursuivre. Mais je me lève, je m'accroche au cœur de la vie. Le vent me fait entendre l'écho le plus ancien du monde. Ça me fait chialer, ça me fait pleuvoir, et cette pluie renverse mes baisers sur l'immaculée. Ça me fait danser comme un singe en hiver, au critérium de la première neige.
Vraiment très beau, comme la complexité et la simplicité de la vie.
RépondreSupprimerJe l'ai lu comme un slam
RépondreSupprimerMon compteur de fables mon miroir, ma fenêtre sur le coeur, il me l'a dit des dizaines de fois"
RépondreSupprimerTu en resteras imprégné longtemps.
Belle musique deux instruments qui se complètent et s'harmonisent très bien et cette note qui vient mourir, c'est magnifique.
Bien amicalement ODE
Les fables du compteur résonnent profondément, et s'harmonisent avec la musique et laissent une note qui persiste, pour créer des expériences à marquer d'une pierre blanche.
SupprimerMerci
Lire ceci, (je prends encore un Night Break), c'est surfer sur les terres d'une (in)certaine éternité dans le crissement silencieux qui est cri et provoque une émotion indicible.
RépondreSupprimerLe titre m'a attiré, je l'avoue, car il m'a renvoyé à un vieux film intemporel...apparemment, rien à voir avec ton texte et pourtant :
""En Chine, quand les grands froids arrivent, dans toutes les rues des villes, on trouve des tas de petits singes égarés sans père ni mère. On sait pas s'ils sont venus là par curiosité ou bien par peur de l'hiver, mais comme tous les gens là-bas croient que même les singes ont une âme, ils donnent tout ce qu'ils ont pour qu'on les ramène dans leur forêt, pour qu'ils trouvent leurs habitudes, leurs amis. C'est pour ça qu'on trouve des trains pleins de petits singes qui remontent vers la jungle".
Un singe en hiver.
Je trouve que cette réplique finale du personnage joué par Gabin (là encore, ce n'est que mon impression), à la fois magnifique et désespérée, est un peu comme tes mots.
Merci...
Riaga. de LPDP
Combien j'apprécie l'image et les mots que donne notre cher RIAGA
SupprimerBien amicalement ODE
Quand le soleil descend à l'horizon
SupprimerA Saïgon
Les élégantes s'apprêtent et s'en vont
De leurs maisons
A petits pas, à petits cris
Au milieu des jardins fleuris
Où volent les oiseaux jolis
Du paradis
Tendrement enlacés
Se grisant de baisers
Les amants deux par deux
Cherchent les coins ombreux
Nuits de Chine
Nuits câlines
Nuits d'amour
Nuits d'ivresse
De tendresses
Où l'on croit rêver jusqu'au lever du jour
Nuits de Chine
Nuits câlines
Nuits d'amour
Sur la rivière entendez-vous ces chants
Doux et charmants ?
Bateaux de fleurs où les coupl's en dansant
Font des serments
Pays de rêve où l'étranger
Cherchant l'oubli de son passé
Dans un sourire retrouvé
La joie d'aimer
Éperdu, le danseur
Croit au songe menteur
Pour un soir de bonheur
On y laisse son cœur...
Nuits d'amour
Nuits d'ivresse
De tendresses
Où l'on croit rêver jusqu'au lever du jour
Nuits de Chine
Nuits câlines
Nuits d'amour
Sur la rivière entendez-vous ces chants
Doux et charmants ?
Bateaux de fleurs où les coupl's en dansant
Font des serments
Pays de rêve où l'étranger
Cherchant l'oubli de son passé
Dans un sourire retrouvé
La joie d'aimer
Éperdu, le danseur
Croit au songe menteur
Pour un soir de bonheur
On y laisse son cœur...
Dumont et Benech
Comme vous Jeannot le Lapin pense qu'il en a vu au moins un... De petit singe !
Merci. D'avoir saisi l'essentiel.
Ne recherchons nous pas ici cette expérience celle parvenant à transmettre une émotion si profonde avec des mots qui accomplissent leur dessein...
RépondreSupprimerMerci de partager ce moment avec moi.