Gamin
J'ai rêvé d'être créateur d'unetelle
Et si j'ai quitté la neige qui m'a élevé
J'en ai gardé sa pureté
Aussi je viens déposer sur tes os
Ses flocons doux ses flocons d'amour
Homme
L'esprit scarifié
La gerbe aux bords des lèvres
Je suis à la recherche de l'île des assassins
Pour les tuer avant d'être dévoré
Par les innocents qui l'habitent
Je me sentirai libéré
Je me sentirai l'homme
Que mes yeux d'enfant ont espéré rencontrer
Qu'est-ce qu'un poète
Un fantôme un dissident
Une balance
Et si je n'ai jamais prié
J'ai souvent écrit et crié
Pour subjuguer et dénoncer
Soudain tout bascule
Par-delà une lumière inchangée
Une improbable rencontre
Me bouleverse et me confirme
L'horreur qui s'agite comme une charogne
Sur un morceau de viande
J'ai douté
J'ai pleuré
Je ne sais pas combien de temps
Je ne sais plus
Suffisamment pour saigner mes vers
Comment des hommes aujourd'hui
Peuvent crucifier un gamin
Parce qu'il est chrétien
Je ne sais pas
Dans l'instant
Je regarde le mien
Il est assis
Regarde un dessin animé
Il rit
Et je me dis
Putain
Si la poésie est une suspension qui éclaire le monde
Que dois-je lui dire
Que dois-je entreprendre
Je sais
Chacun de nous devrait être
L'un de ses filaments
Car le noir est toujours là
Un noir d'une profonde inconscience
Un noir absolu vide de sentiments
À des années-lumière
De celui de Pierre Soulage
Qui me fascine tant
Le soleil se couche seul avec mes vertiges
Je n'ai plus la force de continuer à écrire
Mon ventre est un bain d'acide
Et sur le toit les rats battent les tuiles
Je suinterai la culpabilité
Tant la honte de mon esprit
Reflétera ce gosse sur ma chair
Parce qu'il a traversé le temps
Comme moi
Avec légèreté et grâce
Lorsque la clarté du ciel s'enfuit
Pour le condamner
Alors que mes rêves ont salué
Toutes les délicatesses du monde
Gamin
Mon arme est prête
Et mes larmes te suivront
Tout mon corps sera un corps mort
Mais ma poésie ne s'assombrira pas
Ni se taira
Comme la nuit des poètes assassinés
Un cri de révolte et de lucidité d'une force à faire trembler les dogmes.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup.
Déjà tremblons dans le silence
SupprimerPour que les murs s'écroulent...
Qu'est-ce qu'un poète ?
RépondreSupprimerUn obstiné.
un rythme qui secoue la lectrice que je suis
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