
Dans la mire
Toujours placée au même endroit
Je l'admire
L'œil écarquillé dans mon élan
J'immerge mes sens dans cet océan
En dégustant un carré de chocolat
À l'arôme d'un pur arabica
Je flirte avec ses images
Ses morceaux de textes volages
Et c'est l'heure de l'apogée
L'heure attendue de la criée
Comme si le temps s'arrêtait
Comme si le temps s'accélérait
Comme s'il fallait aller vite
Et j'attends la suite
Toutes ses péripéties fantastiques
D'une sainte érotique
Comme si j'étais accro
De tous ses mots
De tous ses idéaux
Dieu que le monde est beau
Malgré ses fêlures
Malgré ses blessures
Dieu que le monde est injuste
Et le marbre fruste
À l'agitation d'une paire de fesses
Suis-je à la bonne adresse
Assis au milieu de ce palace
Mon esprit me parle à voix basse
À déchiffrer ses dernières fautes
Je reconnais cette internaute
J'écoute le son grave de ses cris
À travers toutes ses poésies
Je perçois son malaise
Ses orteils au crépuscule d'une falaise
Son dos exhumant ses omoplates
Sa tête qui éclate
Entre ses mains glacées
Le cœur ensanglanté
Le corps en errance
Sans amour ni cohérence
Je perçois une dernière fois
Toujours placée au même endroit
Une folie incontrôlée
Un air liquide éventé
Un visage tuméfié
L'alcôve s'est refermée
Quotidiennement je la voyais
Pourquoi a-t-elle effacé ses volets