Et se met à danser au milieu de ma vie
Bien chaussée bien nourrie bien pensée
Je me retranche
Observe et écoute
S’appellerait-elle Folie
Mais elle n'est pas folle
Avant de prendre l'air
Elle dansait déjà dans le ventre de sa mère
S'essouffle-t-elle
En me demandant d'étirer sa vie
Pour ne pas rester nue
Tenter de reconstituer
Ce qui n'a pas marché
Je n'ai pas d'élastique en deçà de mes mots
Alors je lui demande
Ironiquement
Combien de bombes veut-elle balancer
L'air absent
Elle me répond
Rien de mieux qu’un suicide
Pour mieux vivre
Je comprends que la vie comme la mort
Cohabitent chez toi au même étage
Pour te sauver du vide
Mais le bonheur n'est pas totalitaire
Essayons de tarir cette douleur
Qui semble dépasser
La force de tes ressources
S'il t'a fallu t’approcher du gouffre
Pour quitter tes démons et tes flous
Seule une fouille acharnée de tes ombres
Te permettra de rejoindre tes habits de lumières
Pour quitter ses nuances de gris
Et reprendre l'envie d'être
Collecte tes précieuses images
Scrute les à la loupe
Note les infimes détails
Sollicite tes traces écrites comme virtuelles
Croise et vérifie les sans fin
Et danse danse encore
Pour dépouiller ton âme chasser l'absence
Suis ses mouvements
Il ne te restera qu'à désunir tes contraires
Le n’importe quoi du sérieux
L’utile et l’inutile
La vie et la mort
Même si l'un est lié à l'autre
L'ordonnance doit être respectée
Demain douloureusement
Tu sortiras des cendres de la nuit
Danseras le long de la ligne droite
Tracée par les mots que tu viens de lire
Et oublieras mon existence
Elle danse sur les murs de mon esprit,
Légère, insaisissable, presque nue.
Je tends la main, mais elle s’éloigne,
Refusant d’être capturée, d’être définie.
Est-ce la folie qui murmure, ou la vérité nue ?
Une voix douce, un cri silencieux,
Qui demande à l’éternité :
« Combien de blessures faut-il pour renaître ? »
Et je réponds, dans le souffle du vent :
« Peut-être un pas, un regard, une lumière. »
Les ténèbres et la clarté cohabitent,
Comme deux amants qui se cherchent dans la nuit.
Il faut apprendre à danser avec ses ombres,
À faire du vide un espace de renaissance.
Car chaque cicatrice raconte une histoire,
Et chaque histoire mérite d’être racontée.
Alors, je cueille les fragments de mon âme,
Les assemble avec patience,
Et je danse, encore et encore,
Pour que la lumière trouve sa voie,
Et que la vie, dans toute sa complexité,
Devienne un chant, une danse, une promesse.
Violette
RépondreSupprimerUne lucidité tranchante dans des mots très beaux et ciselés.
RépondreSupprimerUn plaisir à lire
un état des lieux à la vie à la mort, en contraste et reflet
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