La voyelle du vert
Quand débarquera l'invisible
La consonne d'hiver
Le triste vertige grandira
Quand la foi lyrique partira
Qui n'a pas un jardin au paradis
Appelé fac et spera
La boue s'est retirée
Et laisse s’échouer l’angoisse
Sur la route fracturée
Les pierres dans le chaos parlent-elles
Tout nous exige
Nous voit
Nous cherchons entre les jupes maternelles du destin
Nos maisons nos chats nos sourires
Tout ce qui est inutile est assassin
Deux mains qui se perdent
C'est assez pour le trou du monde
Ohé mortel
Quelle poésie est importante
Si personne ne la lit
As-tu soif
Quelle goutte d'eau est dans la boue
Pour qu'elle ne se perde pas
Qu'espérerons-nous avec l'illusion perdue
Quelle solitude attend
Car le temps ne se dissolve pas
Et si le monde a péri pour un adieu
Le monde ressuscitera
Quand le vert reviendra
Un ciel sans couches
Pour l'absence bestiale
Un peu d'égo
Qui m’aime de désir
Tes lèvres endormies dans mes vers
Qui crient ta présence
Et embrassent encore
Tes épines de douleur
C'est beau quand même si je ne comprends pas
RépondreSupprimerJ’habite un iris
SupprimerAlors que j’ai vu l’Everest
Au croisement de Shibuya
Perdue dans mon kenshô
Immobile au flot des autos
Je reste vide sans éprouver
La béatitude des cerisiers
Dans l’indifférence bienveillante
Des chefs d’œuvre
Dans ma profonde porosité
Pour les ténèbres imparfaites
Des pénultièmes fonds
Où pleurent les baleines
Dans la nuit
En lambeau de néant fatigué
En lendemain de veille
Vide dans l’argent blanc
La politesse des gênés
On n’est pas obligé d’être heureux
Au parc de Shorigane
On peut choisir de mourir
Pour ne pas avoir à choisir
Et je reste
Au centre du carrefour Shibuya
Dans la perception imminente
Dans mon iris
.
Marine
24 mai 2015
C'est un melting pot inchoactif de la semaine entre la catastrophe des Alpes Maritimes (la boue), le prix nobel louise glük (L'iris sauvage) et mes états d'âme (un peu d'égo)... Voilà le tout dans une marmite surréaliste qui cherche le train
RépondreSupprimerL’IRIS SAUVAGE
RépondreSupprimerAu bout de ma douleur
il y avait une porte.
Écoute-moi bien : ce que tu appelles la mort,
je m’en souviens.
En haut, des bruits, le bruissement des branches de pin.
Puis plus rien. Le soleil pâle
vacilla sur la surface sèche.
C’est une chose terrible que de survivre
comme conscience
enterrée dans la terre sombre.
Puis ce fut terminé : ce que tu crains, être
une âme et incapable
de parler prenant brutalement fin, la terre raide
pliant un peu. Et ce que je crus être
des oiseaux sautillant dans les petits arbustes.
Toi qui ne te souviens pas
du passage depuis l’autre monde
je te dis que je pouvais de nouveau parler : tout ce qui
revient de l’oubli revient
pour trouver une voix :
du centre de ma vie surgit
une grande fontaine, ombres
bleu foncé sur eau marine azurée.
Louise Glück
Prix Nobel de littérature 2020
Merci James pour cette écriture si particulière
RépondreSupprimer"Quelle goutte d'eau est dans la boue pour qu'elle ne se perde pas"
Rien n'est plus précieux que la vie
MARIE L. Vers une impasse même particulière la direction est toute indiquée pour ne pas se perdre...
Supprimer
RépondreSupprimerDans le monde qui l'a vu naître
J'ai entendu parler
Par l'écho des grands monts
De maifaisants êtres ...
Leurs bouches étaient fourchues
De gros diamants brillaient
Au milieu de leurs fronts
Et de leurs yeux perdus...
Dans le monde où elle vécu
J'ai entendu dire
Par une vallée voisine
Qu'elle n'a jamais vaincu
Ces énormes ravines
Qui la faisaient souffrir ...
Mais dans le monde où je vis
Elle gagna les combats
Même les plus difficiles
Avec force et honneur
Car ce monde est en vie
Car ce monde est en fleurs
Qu il n' y a rien d'inutile
À portée de ses bras ...