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La poésie est une suspension qui éclaire le monde. Un puits sans fond pour puiser sans pareil la panoplie humaine des émotions. J'essaie sans piquer la recette aux éloges, d'écrire de la poésie ou tout du moins m'approcher de ce qui me semble être de la poésie. Me lover à cette matière à la fois sibylline et mouvante, Sibylline parce qu'elle me parle le plus souvent dans une langue étrange et mouvante parce qu'elle me semble incontrôlable. Dans la mesure de mes capacités, j’essaie d’être celui que je veux être. Être le témoin de ce qui m'habite et de ce qui m'entoure. Je suis juste quelqu'un qui a besoin de s'exprimer avec ce que la vie souhaite me laisser croire et partager.

Vous trouverez sur ce blog toutes mes humeurs poétiques, de la poésie plus ou moins libre selon l'état d'esprit du moment...

« Une poésie n’est-elle pas le seul endroit au monde où deux âmes étrangères peuvent se croiser intimement. »

Si vous souhaitez lire l’essentiel, cliquez sur l’onglet « tous mes recueils en libre accès sous format PDF »

Les écrits et les illustrations numériques sont de ma plume. Certaines de mes illustrations utilisent des photos lors de mes montages graphiques dont j’ignore les auteurs ; je reste dans ce cas ouvert pour les indiquer. Il peut arriver aussi qu'un vers se glisse et qu'il ne m'appartienne pas, par pur hasard ou pas, je l'indique lorsque je pense qu'il en est nécessaire. En bas du blog, il y a les liens concernant ceux que j'aime suivre... Attention je ne tiens pas à jour tous les liens... Et souvenez vous que la poésie est une suspension qui éclaire le monde !

Toutes les fautes d'orthographes sont corrigées au fur et à mesure des rencontres... Et toute ressemblance avec des personnages existants serait purement fortuite

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dimanche

Numerus clausus

Déconfit face au numerus clausus
Arrête d'écrire je ne suis pas à la hauteur 
Mais une chance minuscule s'agrippe à mon coup
Il est 5h59 je n'ai plus de café
Encore une bonne nouvelle comptable
À l'heure lasse et déroutante
Où le corbeau cire ses bottes noires
J'enfile mes Décathlon rouges
Et je pars courir jusqu'au labeur
Tranquillement
Tout en me rappelant 
De ce petit matin du treize avril

Je traversai la ville coiffée d'une pure science fiction
Même les pollinisateurs furent configurés à rester sous cloche
Ils n'attendirent plus rien
Ni même la perruche de la gardienne du zoo
Il s'écoula une heure sans parler
Je fus vraiment tout seul j'eus soif
D'oranges pressées et de kiwis
Le vent se leva autour de lâches rais incolores
Il n'y a que les arbres qui chantèrent
Je ne compris pas les paroles
On prend de l'âge même si rien ne se passe
Je devins sourd comme la sagesse d'un défaut
Alors je composai avec ce qui vint de l'intérieur
C'est ce qui me fit flipper
Et apparurent les anges sur leur manège existentiel
Mes solidarités du jour
Elles attendirent l'ouverture d'une méditation

Peut être ailleurs quelqu'un m'attend
Le rêve est le dernier îlot vierge 
Où l'homme cherche la femme attire

Courbaturé à la tâche de ne rien entreprendre
De retour à la beauté nocturne
Je me suis enfoncé dans le lit savoyard
Un héritage
Mes ancêtres ont dû baiser dedans 
Il y a plus deux siècles
Lorsque le temps parlait aux cerises
Aux cent kilomètres à l'amour impossible
J'y ai fait la sieste en diagonal l'été
Lorsqu'on est confiné à cause de la canicule
C'est ce qui nous pend au nez
Dès que le covid-19 laissera la place au vingt

J'ai les nerfs ni à vif ni à fleur
Tout se fane si vite 
La lune est de plus en plus en retard
Je l'attends pour m'élever et briller
Vu l'année noire qui me bruine le sang
Ma peau s'enlise dans le vin rouge
Et quelques signes cannibalistiques 
Dansent sur le pin de la table
Où mon père m'a souvent dit
James ne t'enflamme pas
Brûle uniquement tes heures dont tu as besoin
Pour sublimer le cœur qui t'aime
Mais où est-il ce cœur qui m'aime

À peine esquissé au fond de ce cercueil rose
Je condensai ses gouttelettes de vérités voyageuses 
Qui maquillèrent mes yeux à l'abri des monstruosités
Pourtant l'orage fut sur moi
À deux marches du vide
Je me mêlai à la tempête 
Aux abords de l'aube épineuse et passagère
Si le vent n’eut qu’un amour 
Je l’eus épousé
Et si l'étoile fut cette épouse de poussière
J'eus connu ses enfants 
Allâmes nous faire aimer
Dans les yeux de l'autre 
Je devins l'oiseau bleu nuit
Toujours plus petit 
Où mon visage humide sculpta dans sa fleur
L'ironie parée de lèvres bleues en sueur

L'art est la seule façon de fuir ma réalité 
Est-il cette langue aquarelle 
Dont le coton attend son cadre noyauté
À l'écorce impétrante de ma loyauté
Tant d'humains s'agitent dans de sombres ruelles
Du bout des doigts 
Je fus tombé sur son ADN 
Mon unique transfère
Et sa peau l'adresse de mes vers transfigurés
Nuée aux draps trempés comme si rien ne fut
Inébranlable gardien de ses nuits je fus
Pourquoi sauterais-je dans le vide imbécile
Le bâillement défiguré 
Saoulerait-il mes cils
Et j'aimai son visage s'éclairer 
Sur la noirceur de mon fantôme 
Je me perdis dans la forêt de ses cheveux 
L'aube vint et tout fut parti en fumée 

Elle écrit encore sur son smartphone
Un retour aux sources d'un athée de l'amour
Personne à qui s’accrocher voilà mon histoire
Qui gommera mes pensées lacérées des soirs
Un homme mort ne pense plus
D'où ma conviction d'écrire 
Sur toi amour torréfié
Où la nuit tombe comme un arrêt de mort
Sur un cœur toujours en vie 






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16 commentaires:

  1. Un homme mort ne pense plus

    D'où ma conviction d'écrire

    Sur toi amour torréfié

    Où la nuit tombe comme un arrêt de mort

    Sur un cœur toujours en vie

    Plus philosophique que poétique votre texte, et quelle chute!

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    Réponses
    1. La philo comme la prose pour certain c'est bidon...

      J'essaie de me servir des mots pour rechercher la vérité pour exprimer un sentiment ou pour émettre une opinion...
      Le poète refuse d’utiliser le langage, il ne se sert pas des mots, il les sert...

      Voilà mon opinion sur le sujet... merci

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  2. L'art est la seule façon de fuir ma réalité

    C’est même sa raison d’être lorsque la réalité est trop affligeante.

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    Réponses
    1. Oui... La culture est un échappatoire indispensable à la survie de l'espèce humaine depuis Lascaux jusqu'à Justin Bieber

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  3. Hier je n'étais pas seul et j'ai attendu ce jour d'hui pour prendre mon temps. Et je ne l'ai pas perdu!
    Ce moment intense de lecture associé à la musique de Butler tient de la magie. Merci infiniment pour cet instant!
    Concernant l'illustration qui est de vous, j'ai essayé de l'agrandir mais elle se floute, pouvez-vous m'en dire plus ou me donner un lien en mess perso?...

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    Réponses
    1. Je vous ai transmis ce que vous recherchiez... en mp. Oui seul face au texte avec en fond la musique... dosée à la perfection... Tout s'envole !

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  4. Cleosanplatremai 07, 2020

    Hello, James tu fonces... Et l'amour n'est pas loin...

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  5. marinettemai 07, 2020

    Plus on avance moins on bouge
    et dans ce numerus on voit
    que ce sera de plus en pire
    quand tu fais trois pas
    tu t'enlises
    mais garde le lit et la table
    j'vais la table du curé
    et la pendule de al mère
    et tout est parti en fumée
    au moins tu peux te résorber

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  6. Marc Hivermai 08, 2020

    Cette tentative enveloppante et désespérée a ravi mon esprit à la ramasse. Et hop ! un coeur.

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    1. Merci je pensais bien à vous sur le coup... Sur votre générosité.

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  7. Gabriel Montignymai 08, 2020

    Quand le poète pense l'essence de l'univers et la relativité de la circonstance.

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    1. Oui saisir l'ensemble pour coexister entre l'infiniment petit à l'exponentiel indéfinissable... Tout à son importance et tout recèle sa propre poésie

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  8. Une quête qui semble tourner sans pause sauf à s'endormir dans un grand lit mais il fait trop chaud et le covid est là.

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    Réponses
    1. Trop chaud pas encore mais météo France prévoit encore des records à partir de juin ... Alors le Covid à côté du réchauffement n'est qu'un début d'une chronique d'une fin dénoncée... mais pas encore prise au sérieux comme l'a été le Covid... Dommage.

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