Déconfit face au numerus clausus
Arrête d'écrire je ne suis pas à la hauteur
Mais une chance minuscule s'agrippe à mon coup
Il est 5h59 je n'ai plus de café
Encore une bonne nouvelle comptable
À l'heure lasse et déroutante
Où le corbeau cire ses bottes noires
J'enfile mes Décathlon rouges
Et je pars courir jusqu'au labeur
Tranquillement
Tout en me rappelant
De ce petit matin du treize avril
Je traversai la ville coiffée d'une pure science fiction
Même les pollinisateurs furent configurés à rester sous cloche
Ils n'attendirent plus rien
Ni même la perruche de la gardienne du zoo
Il s'écoula une heure sans parler
Je fus vraiment tout seul j'eus soif
D'oranges pressées et de kiwis
Le vent se leva autour de lâches rais incolores
Il n'y a que les arbres qui chantèrent
Je ne compris pas les paroles
On prend de l'âge même si rien ne se passe
Je devins sourd comme la sagesse d'un défaut
Alors je composai avec ce qui vint de l'intérieur
C'est ce qui me fit flipper
Et apparurent les anges sur leur manège existentiel
Mes solidarités du jour
Elles attendirent l'ouverture d'une méditation
Peut être ailleurs quelqu'un m'attend
Le rêve est le dernier îlot vierge
Où l'homme cherche la femme attire
Courbaturé à la tâche de ne rien entreprendre
De retour à la beauté nocturne
Je me suis enfoncé dans le lit savoyard
Un héritage
Mes ancêtres ont dû baiser dedans
Il y a plus deux siècles
Lorsque le temps parlait aux cerises
Aux cent kilomètres à l'amour impossible
J'y ai fait la sieste en diagonal l'été
Lorsqu'on est confiné à cause de la canicule
C'est ce qui nous pend au nez
Dès que le covid-19 laissera la place au vingt
J'ai les nerfs ni à vif ni à fleur
Tout se fane si vite
La lune est de plus en plus en retard
Je l'attends pour m'élever et briller
Vu l'année noire qui me bruine le sang
Ma peau s'enlise dans le vin rouge
Et quelques signes cannibalistiques
Dansent sur le pin de la table
Où mon père m'a souvent dit
James ne t'enflamme pas
Brûle uniquement tes heures dont tu as besoin
Pour sublimer le cœur qui t'aime
Mais où est-il ce cœur qui m'aime
À peine esquissé au fond de ce cercueil rose
Je condensai ses gouttelettes de vérités voyageuses
Qui maquillèrent mes yeux à l'abri des monstruosités
Pourtant l'orage fut sur moi
À deux marches du vide
Je me mêlai à la tempête
Aux abords de l'aube épineuse et passagère
Si le vent n’eut qu’un amour
Je l’eus épousé
Et si l'étoile fut cette épouse de poussière
J'eus connu ses enfants
Allâmes nous faire aimer
Dans les yeux de l'autre
Je devins l'oiseau bleu nuit
Toujours plus petit
Où mon visage humide sculpta dans sa fleur
L'ironie parée de lèvres bleues en sueur
L'art est la seule façon de fuir ma réalité
Est-il cette langue aquarelle
Dont le coton attend son cadre noyauté
À l'écorce impétrante de ma loyauté
Tant d'humains s'agitent dans de sombres ruelles
Du bout des doigts
Je fus tombé sur son ADN
Mon unique transfère
Et sa peau l'adresse de mes vers transfigurés
Nuée aux draps trempés comme si rien ne fut
Inébranlable gardien de ses nuits je fus
Pourquoi sauterais-je dans le vide imbécile
Le bâillement défiguré
Saoulerait-il mes cils
Et j'aimai son visage s'éclairer
Sur la noirceur de mon fantôme
Je me perdis dans la forêt de ses cheveux
L'aube vint et tout fut parti en fumée
Elle écrit encore sur son smartphone
Un retour aux sources d'un athée de l'amour
Personne à qui s’accrocher voilà mon histoire
Qui gommera mes pensées lacérées des soirs
Un homme mort ne pense plus
D'où ma conviction d'écrire
Sur toi amour torréfié
Où la nuit tombe comme un arrêt de mort
Sur un cœur toujours en vie
Un homme mort ne pense plus
RépondreSupprimerD'où ma conviction d'écrire
Sur toi amour torréfié
Où la nuit tombe comme un arrêt de mort
Sur un cœur toujours en vie
Plus philosophique que poétique votre texte, et quelle chute!
La philo comme la prose pour certain c'est bidon...
SupprimerJ'essaie de me servir des mots pour rechercher la vérité pour exprimer un sentiment ou pour émettre une opinion...
Le poète refuse d’utiliser le langage, il ne se sert pas des mots, il les sert...
Voilà mon opinion sur le sujet... merci
L'art est la seule façon de fuir ma réalité
RépondreSupprimerC’est même sa raison d’être lorsque la réalité est trop affligeante.
Oui... La culture est un échappatoire indispensable à la survie de l'espèce humaine depuis Lascaux jusqu'à Justin Bieber
SupprimerHier je n'étais pas seul et j'ai attendu ce jour d'hui pour prendre mon temps. Et je ne l'ai pas perdu!
RépondreSupprimerCe moment intense de lecture associé à la musique de Butler tient de la magie. Merci infiniment pour cet instant!
Concernant l'illustration qui est de vous, j'ai essayé de l'agrandir mais elle se floute, pouvez-vous m'en dire plus ou me donner un lien en mess perso?...
Je vous ai transmis ce que vous recherchiez... en mp. Oui seul face au texte avec en fond la musique... dosée à la perfection... Tout s'envole !
SupprimerHello, James tu fonces... Et l'amour n'est pas loin...
RépondreSupprimerOui Alphonse...
SupprimerPlus on avance moins on bouge
RépondreSupprimeret dans ce numerus on voit
que ce sera de plus en pire
quand tu fais trois pas
tu t'enlises
mais garde le lit et la table
j'vais la table du curé
et la pendule de al mère
et tout est parti en fumée
au moins tu peux te résorber
Merci...
SupprimerCette tentative enveloppante et désespérée a ravi mon esprit à la ramasse. Et hop ! un coeur.
RépondreSupprimerMerci je pensais bien à vous sur le coup... Sur votre générosité.
SupprimerQuand le poète pense l'essence de l'univers et la relativité de la circonstance.
RépondreSupprimerOui saisir l'ensemble pour coexister entre l'infiniment petit à l'exponentiel indéfinissable... Tout à son importance et tout recèle sa propre poésie
SupprimerUne quête qui semble tourner sans pause sauf à s'endormir dans un grand lit mais il fait trop chaud et le covid est là.
RépondreSupprimerTrop chaud pas encore mais météo France prévoit encore des records à partir de juin ... Alors le Covid à côté du réchauffement n'est qu'un début d'une chronique d'une fin dénoncée... mais pas encore prise au sérieux comme l'a été le Covid... Dommage.
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