
Et j’entends
Une voix éclairée
Des notes
Une première danse
M'offriras-tu
Alors
Vous trouverez sur ce blog toutes mes humeurs poétiques, de la poésie plus ou moins libre selon l'état d'esprit du moment...
« Une poésie n’est-elle pas le seul endroit au monde où deux âmes étrangères peuvent se croiser intimement. »
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Les écrits et les illustrations numériques sont de ma plume. Certaines de mes illustrations utilisent des photos lors de mes montages graphiques dont j’ignore les auteurs ; je reste dans ce cas ouvert pour les indiquer. Il peut arriver aussi qu'un vers se glisse et qu'il ne m'appartienne pas, par pur hasard ou pas, je l'indique lorsque je pense qu'il en est nécessaire. En bas du blog, il y a les liens concernant ceux que j'aime suivre... Attention je ne tiens pas à jour tous les liens... Et souvenez vous que la poésie est une suspension qui éclaire le monde !
Au centre, trône un pot en terre cuite, signé Ravel, ultime présent de son fils défunt. Altéré par la crasse tenace et les dépôts calcaires, héritage d’arrosages répétés, le pot repose contre le cadre décrépit d’une fenêtre en bois, écaillé de larmes blanches.
Au cœur de cette poterie, une fleur agonise, dépourvue d’élan et de souffle. Serait-ce une rose ? C’est le seul panorama qui lui reste, à elle qui aimait tant se perdre dans les méandres de la nature, aujourd'hui réduite à une captivité perpétuelle derrière des carreaux ternis et une grille rouillée.
C’est dans les livres de sa modeste bibliothèque qu’elle façonne, entre les lignes, des fragments de vers, à rebours et à l’endroit, pour se divertir.
De ce vide oppressant, parviendra-t-elle à s’extirper, à fuir l’air vicié d’un temps qui s’égrène sans remous ?
Lentement, pour combler l’ennui, des éclats pâles ou vifs assaillent ou raniment son âme. Ses souvenirs resurgissent de son jardin d’enfance, où mille fleurs s’épanouissaient en harmonie chaque printemps, s’endormant chaque automne sans une once de nostalgie. Parfois, la neige drapait le sol d’un voile ouaté translucide, sous lequel elle rêvait encore de contempler la vie.
Ces lueurs fugaces hantent chaque jour davantage ses yeux gris, dont la couleur s’est depuis longtemps délavée. Seule, penchée à la fenêtre, elle fixe obstinément ce pot de fleurs abritant une rose blanche.
Ce vase, témoin de ses dernières années, a observé cette existence sombrer comme un poisson échoué sur une plage, se desséchant au soleil après une tempête, sans qu’aucune âme ne le remette à l’eau. Si elle hurlait son ennui dans le noir, personne ne l’entendrait, le monde est devenu sourd. Seule, la rose blanche demeure fidèle.
Il est vingt heures ce soir, les cloches résonnent lugubrement, le soleil s'est éclipsé sur la coupelle et le pot en terre cuite. La rose blanche se replie, laissant couler ses dernières gouttes de temps sur le visage impassible de Rosa, et puis la dame du balcon à la rose blanche disparaît, rejoignant les traces de son fils.
Elle repose désormais sous son pot Ravel, posé sur la coupelle en porcelaine, surmonté de cette fameuse rose blanche en plastique...
En vivant, ne nous laissons pas consumer par la mort !
« Tu feras deux chérubins d'or, tu les feras d'or battu, aux deux extrémités du propitiatoire ; fais un chérubin à l'une des extrémités et un chérubin à l'autre extrémité; vous ferez les chérubins sortant du propitiatoire à ses deux extrémités. Les chérubins étendront les ailes par-dessus, couvrant de leurs ailes le propitiatoire, et se faisant face l'un à l'autre ; les chérubins auront la face tournée vers le propitiatoire. Tu mettras le propitiatoire sur l'arche, et tu mettras dans l'arche le témoignage, que je te donnerai. C'est là que je me rencontrerai avec toi ; du haut du propitiatoire, entre les deux chérubins placés sur l'arche du témoignage, je te donnerai tous mes ordres pour les enfants d'Israël. »