Qui suis-je ?
- James perroux
- La poésie est une suspension qui éclaire le monde. Un puits sans fond pour puiser sans pareil la panoplie humaine des émotions. J'essaie sans piquer la recette aux éloges, d'écrire de la poésie ou tout du moins m'approcher de ce qui me semble être de la poésie. Me lover à cette matière à la fois sibylline et mouvante, Sibylline parce qu'elle me parle le plus souvent dans une langue étrange et mouvante parce qu'elle me semble incontrôlable. Dans la mesure de mes capacités, j’essaie d’être celui que je veux être. Être le témoin de ce qui m'habite et de ce qui m'entoure. Je suis juste quelqu'un qui a besoin de s'exprimer avec ce que la vie souhaite me laisser croire et partager.
Vous trouverez sur ce blog toutes mes humeurs poétiques, de la poésie plus ou moins libre selon l'état d'esprit du moment...
« Une poésie n’est-elle pas le seul endroit au monde où deux âmes étrangères peuvent se croiser intimement. »
Si vous souhaitez lire l’essentiel, cliquez sur l’onglet « tous mes recueils en libre accès sous format PDF »
Les écrits et les illustrations numériques sont de ma plume. Certaines de mes illustrations utilisent des photos lors de mes montages graphiques dont j’ignore les auteurs ; je reste dans ce cas ouvert pour les indiquer. Il peut arriver aussi qu'un vers se glisse et qu'il ne m'appartienne pas, par pur hasard ou pas, je l'indique lorsque je pense qu'il en est nécessaire. En bas du blog, il y a les liens concernant ceux que j'aime suivre... Attention je ne tiens pas à jour tous les liens... Et souvenez vous que la poésie est une suspension qui éclaire le monde !
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Tous mes poèmes
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2011
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novembre
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- Souffrance d'un amour perdu
- Papa ... Pourquoi il est bleu le ciel
- Le poète déchu engendre un acte d'amour
- L'annonce d'Everest Smoking
- Funérailles
- Ma bibliothèque maternelle
- Vivre à tout prix
- Diaphragme
- 366 jours année bissextile
- 11 novembre et des poussières
- Effluves amoureux
- De la chair à la tomate
- Nul n'est prophète sur terre
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▼
novembre
(13)
vendredi
11 novembre et des poussières
Lorsqu'il a été appelé
Pour partir à la guerre
Une première qui en appellera d'autres
Vierge et imberbe
Les yeux bleus la fleur dans l'âme
Poilu il est revenu
Tranchée de la tête aux pieds
Et retranchée
Face à la mort
Sans Dieu ni loi ni foi
Il a mangé des rats
Du plomb au gaz moutarde
Accompagné d'eau de pluie
Rouge et acide
Il s'est dissous un 11 novembre
Un survivant parmi les morts
En 1979
Il revenait du banquet des anciens combattants
J'avais treize ans
Je m'en souviens
J'étais à l'internat
Et j'ai pleuré
Qui allait jouer aux dames avec moi
Ou à la belotte
J'ai fini aux chiottes
Avec son immense mouchoir en tissu à carreaux
Brodé avec ses initiales JP
Et j'ai pensé à lui
Au peu de fois où il m'a raconté
L'intolérable
La souffrance
La démesure
La démence
L'alcool
La folie
Le bruit
L'abrutissement
Le silence
La fureur
La peur
La haine
La merde
La patrie
Et
Je pense à lui
Comme chaque 11 novembre
Il aimait la vie
Manger boire et chanter
Il aimait la vie
Comme je le comprends
Encore mieux aujourd'hui
Il est parti d'avoir trop mangé
Tombé sur le trottoir
Et il a fini dans le noir
Sous un éclair
L'air détendu
Et heureux
Je m'en souviens
C'était un 11 novembre
Est-il mort pour rien
Sont-ils mort pour rien
Comme ses millions d'anonymes
Et chaque jour qui passe en appelle un autre
Un jour ses yeux se sont éteints
Au milieu d’un visage d’enfant sans teint
Comme une bougie une fois que la flamme a bien consommé la mèche
Tout doucement calmement et sûrement à la fraîche
Son cœur ne brûle plus comme un gosse dans une cour de récré
Avec un foulard autour du cou meurt à l’étouffée
Vu par des profs aussi déboussolés
Que leurs parents sont désespérés
Un jour ses yeux se sont éteints
Au milieu d’un visage d’adolescent déteint
Comme une artère qui n’a pas de veine une fois que le sang a bien irrigué la daube blanche en sens unique
Tout doucement calmement et sûrement pour un monde fantastique
Son cœur a lâché comme une vache à lait
Lâche sa pub et son Yoplait
Pour des millions de bouche à pipe
Pour finir aux chiottes avec la bite en « half-pipe »
Un jour ses yeux se sont éteints
Au milieu d’un visage d'une jeunesse angélique sans parfum
Comme la boulimie de ses égéries cadavériques une fois que la bouffe est bien rentrée il suffit de tout gerber
Tout doucement calmement et sûrement dans l’évier
Son cœur s’est envolé comme les oies sauvages que l’on gave pour les festivités
Avec un « cheese-burger » et toutes ses saletés
Ingurgité par des moutons de panurge
Prêt à se pendre à l'extasy accompagné d'une grosse murge
Un jour ses yeux se sont éteints
Au milieu d’un visage sans domicile fixe sans festin
Comme de sniffer l’alcool une fois la plaie bien imbibée il y a plus qu'à recoudre
Tout doucement calmement et sûrement sans en découdre
Son cœur s’est noyé comme l’innocent dans la seine
Sans rien dire il est parti en flottant sur cette scène
Devant ses antonymes sans-culottes étatiques aux mortes couilles
Que son dieu le sauve de ses andouilles
Un jour ses yeux se sont éteints
Au milieu d’un visage heureux sans refrain
Comme de vivre tranquille devient tout bonnement culpabilité une horreur
Tout doucement calmement et sûrement le déshonneur
Son cœur a explosé comme un ballon sous une trop forte pression
Après cent plans sur la comète d'éteindre la machine en pleine action
L'odeur du placard devenait insupportable et acide
Compression de César contre un arbre c'est le suicide
Un jour ses yeux se sont éteints
Au milieu d’un visage familier au bord du ravin
Comme si cela ne suffisait pas de crever la bouche ouverte
Son cœur s'est desséché comme une morue au dessus de la banquise découverte
Après les ours blancs c'est l'homme à son tour qui cherche sa nourriture
Dans les poubelles de Lidl vidées à l'arrachée quelle torture
Pour finir à l'hôtel dans les beaux quartiers couché à même le sol
Où il faut faire la queue sans dignité et encore si tu as du bol
Un jour ses yeux se sont éteints
Au milieu d’un visage d’une impératrice « Saint Glinglin »
Comme de vieillir cela ne suffisait pas on frappe c’est l'arène de la mise à mort
Tout doucement calmement et sûrement sans aucun remord
Son cœur s’est libéré de cette prison pour retraiter comme Icare a sombré en mer pour échapper à l’ennemi
Maltraitée elle a fondue au soleil de minuit
Le monde est-il devenu fou aveugle coupable
Selon le légiste elle s’est empoisonnée la folle dingue roulant autrefois en décapotable
Un jour ses yeux se sont ouverts
Au milieu de ce monde aux visages sans grand destin aux portes de l'enfer
Comme de mourir en paix cela ne lui convenait pas c’est avec de la pitié qu'il quitte cette terre d'injustice
Tout doucement calmement et sûrement avec préjudice
Son cœur s’est refermé à nouveau comme celui de tant d’êtres humains
Tombés au nom de Dieu ou de la force sans avoir compris l'enjeu de cette histoire sans fin
Aujourd'hui relégué aux actualités entre une pub sur la pilule du lendemain et Yoplait
Un monde nouveau est arrivé mais cela ne sera plus le sien s'il vous plaît
Un jour ses yeux se sont éteints
Je m'en souviens
C'était un 11 novembre
Je viens de recevoir un SMS
Par un pigeon d'argile
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no comment
RépondreSupprimerVote
A.
C'est un bien bel hommage à ton grand-père !
RépondreSupprimerPublié à 11H11 ... pas mal !
Belle journée à Toi James,sous les draps beaux de la Poésie !
Amicalement
chet*vote*
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RépondreSupprimerCitation du message publié par
Une pensée pour tous les soldats ...d hier et d aujourd hui....disparus
Bonjour M'sieur James et Bonne journée
Patricia»«◊✿◈✿◊»«◊✿◈✿◊»«◊✿◈✿◊»«◊✿◈✿◊»«
lafrangine
RépondreSupprimerOn dira ça !
du très bon James
RépondreSupprimeralain
chetemie
RépondreSupprimerSi l'on pouvait programmer la date de sa mort au lieu qu'un autre le fasse à votre place ...
Ne reste plus de poilus.... rien que des cendres et le souvenir!
RépondreSupprimerAmitiés
Athalie
RépondreSupprimerOn oublie souvent les femmes dans l'histoire !
Un jour pour eux ,pour ne pas oublier!
RépondreSupprimermerci poète de le rappeller
Belle soirée à toi james
Bonsoir James
RépondreSupprimerFort heureusement il existe des mini JP pour raconter l histoire de ces poilus.....qui pour nous se sont battus.
Une pensée pour tous les soldats ...d hier et d aujourd hui....disparus
Douce soirée
Patricia
Bouleversant et plein de vérité. Un de mes grand-père m'a raconté sa vision de cette guerre mais l'autre n'a pas pu ayant sauté sur une mine... laissant femme et enfants. Que de dégâts.... Gweeny.
RépondreSupprimerpensées pour ces soldats d'hier et d'aujourd'hui...
RépondreSupprimernature
Merdésiles
RépondreSupprimer« Le dernier survivant vient de rejoindre le premier mort de la plus atroce des guerres;
Qui se souvient de ce premier mort ??
Il était caporal ; Le 2 août 1914, en poste dans le village de Joncheray au sud–est du territoire de Belfort, il s’oppose à une patrouille allemande qui a violé la frontière ; Il fait les sommations d’usage, en réponse l’officier qui commande la patrouille sort son revolver et tire. Il est mortellement touché ; Avant de mourir il a le temps de riposter et de blesser mortellement à son tour celui qui vient de lui ôter la vie.
Le Français a 21 ans à peine, il est instituteur, il s’appelle Jules-André Peugeot.
L’Allemand a 22 ans, il est natif de Magdebourg en Saxe-Anhalt, lieutenant au 5eme régiment de chasseurs, il s’appelle Albert Mayer. »
Un bon blog sur le sujet !
RépondreSupprimerhttp://chtimiste.com/
Waouh un si bel hommage merveilleux
RépondreSupprimerUn hommage pour une personne comme j'en ai vu peu, les mots et les longues phrases ne sont pas nécessaire pour te dire l'émoi que j'ai en te lisant
RépondreSupprimeramitié James
Marc
Encore un très bel hommage!
RépondreSupprimerTu as eu la chance de connaître ton grand père, le mien est rentré, a vécu malade plusieurs années après avoir été gazé à l'ypérite et en est mort.
Nous sommes d'accord sur cette phrase qui nous rejoint dans nos poèmes:
Sont-ils morts pour rien?
Un très bel hommage James qui fait froid dans le dos.
RépondreSupprimerLes grands esprits se rencontrent sur ta phrase en rouge.
Comme te dit ma Sandy son grand père et donc mon arrière grand père n'a pas survécu très longtemps lui et il ne voulait jamais parler des horreurs qu'il avait vues.
Amitiés.
Sublimissime James !! Mon grand père, je ne l'ai pas connu il s'est éteint après être rentré de cette guerre absurde qui lui a tout pris, même la vie !
RépondreSupprimerBravo James un magnifique écrit
Bisous
Dyane
RépondreSupprimerC'est le minimum au vu du sacrifice !
Un sacrifice contre nature ... Mais ils n'avaient pas le choix ! Le choix était une condamnation irréversible alors que le sacrifice leur offrait une chance !
Bien des questions posées sur le sens de notre propre vie à travers cet hommage bouleversant à ton grand-père....
RépondreSupprimerémouvant témoignage... .
RépondreSupprimerLa paix à son âme et notre reconnaissance envers tous ces hommes tombés pour que vive la liberté... Mon grand-père comme le tien a fait cette guerre, et son corps dissout maintenant dans la terre, est peut^-être devenu un bel arbre, là-bas, à Verdun.
RépondreSupprimerDe l'histoire de ton grand-père à ce monde en déclin. Un texte lucide et émouvant
RépondreSupprimerIl est devenu plus long ce poème et sa brulante actualité est encore intacte...
RépondreSupprimerMerci !
gala.
Sur son histoire jalonnée de sang, l'homme n'a jamais su bâtir un monde meilleur ! Serait-ce son destin inéluctable? J'ai pensé à la bd de Tardi en te lisant.
RépondreSupprimerBonne soirée.
Francis..
"Mais qu'on nous épargne à toi et moi si possible très longtemps d'avoir à choisir un camp." (Jean-Jacques Goldman)
RépondreSupprimertrès émue en lisant ce texte....
RépondreSupprimerEt c'est vrai...la chanson de Goldmann lui colle aux mots...
merci pour tous ces sacrifiés de la connerie humaine...
Alex
Ce sont surtout les poussières qui deviennent importantes lorsque l'on réfléchit et que l'on s'aperçoit que ces "putains de guerres" auraient pu être évitées ...
RépondreSupprimermerci pour ce texte ...
Un texte qui mêle tendresse et grotesque, mais je garde surtout l'image de ton grand-père survvnat qui aimait la vie...
RépondreSupprimerLéon
RépondreSupprimerIl y a toujours plusieurs camps car la caractéristique et la richesse de l'homme c'est la différence. Mais l'issue doit être la même pour tous les camps, celle de vivre ensemble. Le plus certain est le faire à travers l'amour car l'amour n'a pas de frontières. C'est une poignée de fous qui dirigent les hostlités et qui fanatisent un grand nombre mais la grande majorité sans doute 95% de l'humanité désire la paix.
C'est un rêve éveillé !
très émouvant, merci James, j'ai presqu'envie de te dire merci aussi pour mon grand-père....@ bientôt
RépondreSupprimercoeur noyé...
RépondreSupprimerje relirai cet hommage et toutes les émotions et images fortes et sombres en association
une lecture prenante car l'écriture l'est
merci Max Dulac
amitiés
Christine