Qui suis-je ?
- James perroux
- La poésie est une suspension qui éclaire le monde. Un puits sans fond pour puiser sans pareil la panoplie humaine des émotions. J'essaie sans piquer la recette aux éloges, d'écrire de la poésie ou tout du moins m'approcher de ce qui me semble être de la poésie. Me lover à cette matière à la fois sibylline et mouvante, Sibylline parce qu'elle me parle le plus souvent dans une langue étrange et mouvante parce qu'elle me semble incontrôlable. Dans la mesure de mes capacités, j’essaie d’être celui que je veux être. Être le témoin de ce qui m'habite et de ce qui m'entoure. Je suis juste quelqu'un qui a besoin de s'exprimer avec ce que la vie souhaite me laisser croire et partager.
Vous trouverez sur ce blog toutes mes humeurs poétiques, de la poésie plus ou moins libre selon l'état d'esprit du moment...
« Une poésie n’est-elle pas le seul endroit au monde où deux âmes étrangères peuvent se croiser intimement. »
Si vous souhaitez lire l’essentiel, cliquez sur l’onglet « tous mes recueils en libre accès sous format PDF »
Les écrits et les illustrations numériques sont de ma plume. Certaines de mes illustrations utilisent des photos lors de mes montages graphiques dont j’ignore les auteurs ; je reste dans ce cas ouvert pour les indiquer. Il peut arriver aussi qu'un vers se glisse et qu'il ne m'appartienne pas, par pur hasard ou pas, je l'indique lorsque je pense qu'il en est nécessaire. En bas du blog, il y a les liens concernant ceux que j'aime suivre... Attention je ne tiens pas à jour tous les liens... Et souvenez vous que la poésie est une suspension qui éclaire le monde !
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Tous mes poèmes
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2011
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novembre
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- Souffrance d'un amour perdu
- Papa ... Pourquoi il est bleu le ciel
- Le poète déchu engendre un acte d'amour
- L'annonce d'Everest Smoking
- Funérailles
- Ma bibliothèque maternelle
- Vivre à tout prix
- Diaphragme
- 366 jours année bissextile
- 11 novembre et des poussières
- Effluves amoureux
- De la chair à la tomate
- Nul n'est prophète sur terre
-
▼
novembre
(13)
lundi
366 jours année bissextile
Et je reçois une vague de réponses … Elles me répondent brunes et blondes, la tête dans la lune ou sur les épaules, fausses ou vraies comme est la vie aujourd’hui. Une vie un peu mythomane ; une vie qui s’organise autour d’une névrose de la personnalité. Serait-ce la cause d’un manque d’affectivité et d'émotivité ?
«(…) Depuis petite je suis complexée. Parce que je ne grandissais pas aussi vite que les filles de mon âge. Je me trouvais petite, je détestais cette situation. Et maintenant, je mesure 1m60 environs et j'en suis très contente. Mes copines ne sont pas beaucoup plus grandes que moi et les filles plus grandes, je ne les envie pas.
J'ai une copine dans ce cas-là, et, elle galère à trouver un homme à sa taille ...
J'aime être petite et me sentir fragile dans les bras d'un homme !
Si je pouvais changer quelque chose, je me ferais refaire les seins. Je fais du C mais j'aimerais encore plus gros !
Je me ferais refaire le nez.
Je déteste ma tâche de naissance sur mon genou gauche, j'aimerais l'enlever, mais elle est grande et ça coute cher. L'assurance ne prend pas sa en charge car cela relève de la chirurgie esthétique !
Mais j'adore mes yeux, mon visage dans l'ensemble et je suis assez bien dans mon corps.
Si je pouvais, j'aimerais bien changer sa mère par une autre.
Ma peau qui suit un peu trop mes sautes d'humeur je ne la supporte plus ! Il suffit que je sois stressée, triste ou malade pour que je vois apparaître rougeurs et petites imperfections ! ... Et oui, j'ai hérité d'une peau lunatique !
J'ai deux gros complexes : ma taille et ma petite poitrine.
Tout simplement parce que parmi mes ami(e)s, je suis une des plus petite. Quant à ma poitrine, j'aimerais passer au C, car j'ai pas mal de hanches et cette intervention rééquilibrerait un peu mes courbes du coup ! A part ça, j'ai hérité du nez de ma mère, un peu grand, un peu rond, bref je ne l'aime pas non plus celui-là !
Ah, j'oubliais, mes vergetures au niveau des cuisses, je n'ai que 18 ans et je dois les trimbaler depuis mes 13 ans suite à une perte de poids ! J'ai tout essayé mais elles ne partent pas.
J'avais un complexe avec mes doigts, car je me rongeais les ongles, ce qui n’est pas top du tout pour une fille ...
Mais mon plus gros complexe reste mon ventre. Toujours ballonnée, je ressemble à une femme enceinte, moi qui aie du mal à avoir un bébé. Donc, si j'avais une baguette magique, je gommerai ce ventre !
J'ai aussi mes pieds, que j'aimerai avoir plus fins, pour pouvoir mettre n'importe quel escarpin !
A mon homme, je ne lui changerai rien, il est beau et grand avec une belle bouche et de belles dents, et de beaux cheveux.
Et croyez-moi, il est beau partout ! Je ne vois vraiment pas ce que je pourrais faire de plus pour l'améliorer, je suis vraiment gâtée et j'en remercie la vie chaque jour.
Ce qui est certain, c’est que les réponses se focalisent autour du physique hormis l'épisode de la belle-mère. L’esprit et le comportement quant à eux ne changeront pas. Avec cette tendance de placer le physique au sommet de l’affiche, nous finirons tous hystériques et névrotiques. Seuls les chirurgiens esthétiques et autres acolytes aujourd’hui se frottent les mains.
Et je vous rappelle que je ne suis pas psychologue ni sociologue. Et puis cette question m’entraine vers la folie et des scies, je me referais bien le « porc trait » :
« Si on ne choisit pas sa tête
Peut-on choisir ses amis
C'était un jour de fête
Par ici les amis
Je vous annonce que je vais changer
D'abord mon nez
Je ne toucherai plus tes seins Paméla
Ni ton cul en latex
Où ton vernis Bondex
Ailleurs ou sous mes draps
Quand je vous ferai la bise à vous mes stars Nathalie, Isabelle, Catherine, Emmanuelle
Je me sentirai moins un Cyrano virtuel
Et vous d'avoir une pipe au bout de vos lèvres
En bec de lièvre
Et les oreilles
Ah Mickey j'en ai marre de lui piquer la vedette
Bref pas bête la bête
Cela ne sera plus pareil
Comme avec la coiffeuse Mireille
Mathieu sympa ta coupe de cheveux
Elle dure tu fais des envieux
Et pas un seul cheveu blanc
Teinture à la fiente de pélican
Ou un truc comme cela
Bah
Je vais me faire aussi des implants
J'éviterai d'être un crâne d'œuf
Comme Monsieur Franck Lebœuf
A la fin je ressemblerai sans doute à Titeuf
Pour finir aussi con que Barthez le Mac Donald de Laurent Blanc
Bon et pour les dents
Je vais me mettre l'aligneur
D'Invisalign pour faire « cheese » comme les acteurs
D'Hollywood chewing-gum « what else Nespresso »
C'est quasimodo
Non c'est le beignet
Qui George Clooney
Eliot Ness avait prévu Etienne Daho
Mais il est tombé Be bop pieds nus sous la lune et pour la France
Moi avec ma nouvelle gueule à la Bodganoff j'aimerais courir nu dans le stade de France
Ou alors passer à temps X en live pour faire la pub à Meetic
Laissez tomber j'ai trouvé Paris Hilton une extraterrestre son pseudo MissTic
Always seins plats gonflés à l'hélium
Une foutue blonde et je finirai sans freak comme le cirque Barnum ».
Ce n’est pas fini ce cirque ? Non, j’ai bien peur que nous n’avons pas tous vus !
Et moi, je répondrai comme Julio Iglésias : « non je n’ai pas changé, je suis toujours ce jeune homme étranger … » .
J’essaie d’écrire des romances et je suis un peu fou comme vous. Par contre, j’ai attrapé un virus, celui d'écrire partout et n'importe où, dans mon lit, allongé sur le tapis, au bureau, dans les salles d'attentes, au bord de l'eau, sur les bancs publics, en mangeant sur les quais de gare, sur les murs des toilettes publiques, oui c’est moi...
J'écris des lettres à contre temps, des morceaux de phrases verbales ou pas, contre des courants d’airs ou le temps, à contre sens des saisons, contre toutes attentes, j'écris.
J'écris, des vers vides ou pleins, sans substances ni alcool ou fumées, de la prose, des bouts de textes, des expressions, des citations, des fragments d'eau douce en court-bouillon.
Je n’ai jamais envoyé quelques morceaux éparpillés ou de papiers déchirés à la poubelle comme un papier de chocolat.
Le jour sans idée, l’envie arrivera celle de ne plus pouvoir écrire quelque chose, alors j'imagine le voyage de ces mots glissés dans la soie d’une enveloppe tabac carrée et cet imprévisible décalage du temps, tout a pu changer, l’état d’esprit de l’instant, l’écriture, l'homme...
Faut-il ouvrir ce tiroir secret où les émotions, les sentiments et les colères sont couleur d’encre bleue de la mer méditerranée ?
Faut-il s’inscrire dans ses tempêtes et ses fracas obscurs des naufrages ?
Le texte voyage entre deux respirations, la sienne la mienne.
A un clavier froid et impersonnel, je préfère le contact du papier le crissement de la pointe de mon Stabilo PointVisco orange à la pointe ronde qui bave quand il fait trop chaud.
J’aime la lettre manuscrite, si rare, glissée au milieu de prospectus sur la table basse de mon dentiste, oui, je cache des mots et j’attends les réponses à ces nombreuses questions sans importance. Qui aime le dentiste ? Qui aimerait lui dire : « monsieur, vous êtes si délicat que je peux plus me passer de vous ».
J’ai reçu une réponse, je l’ouvre comme un dessert, je le savoure avec délice, je la renifle pour savoir si je reconnais le parfum, je déteste cette lassitude de l’attente d’une réponse, j’aime la page blanche indécente, juste dans sa nudité obscène avec un petit numéro de téléphone disant : « appelle moi et écris moi encore… ».
Peut-on écrire les silences et l’attente dans laquelle les mots se dissolvent ? J'adorerais le croire.
Écrire avec le désir de vous plaire, de vous séduire, mettre des odeurs sous mon Stabilo paré d’artifices d’une plume pour ombrer vos yeux de mes couleurs d’anges transfigurées et lumineuses.
Lettre interrompue jetée au dernier rendez-vous chez le dentiste, là où le message peut être cueilli et lu.
Tous les mots posés ici, sont voués à l’errance, à la solitude d’une caresse sans fin, une naissance et une mort, étroitement mêlées.
Serait-ce un stratagème pour susciter un attendrissement, entrer dans l’âme du lecteur et s’y dissoudre vers une recherche d'affection et d'admiration ?
Les mots partent à la dérive sur un navire, sans voile ni gouvernail, déchirés par les écueils lacérés, par les vents contraires, petite bouteille remplie de vers à la mer, rejetée sur un rivage sans nom, chahutée par les vagues qui écrivent sur le sable des éphémères dentelles, mousseline blanche où ces mots s’abandonnent à la floraison, écume d'émaux jusqu’à en épouser la transparence.
Invisible, serais-je devenu ici sur cette terre ? Alors j'écris jusqu’à plus d’encre pour exister...
Et puis, j’ai reçu ce message un jour sous un de mes textes :
«(…) j'ai lu ton poème trois fois depuis hier soir et je voulais te dire à quel point il m'a touché par l'amour qu'il dégage et à quel point ton père était une personne qui a compris que la vie puise son sens dans la joie et le partage avec les siens et les autres.
Le plus merveilleux est qu'il a réussi à te transmettre son message de la vie, donc je dis qu'il a réussi sa vie tout court.
Ainsi son esprit continue à se manifester à travers toi et puis à travers ses petits enfants! En lisant cet hommage à ton père, j'ai dû penser à mon propre père qui - selon les dires de ses frères et amis - réunissait certains traits de caractère du tien ce qui me fait sentir une parenté spirituelle avec ton père. Le mien est parti à l'âge de quarante ans, fauché par un accident de voiture.
Est-ce injuste? Est-ce un Dieu extérieur qui nous infligerait nos souffrances? Chacun trouvera sa réponse au moment voulu(…)».
Le premier avril j'ai perdu une amie qui avait mon âge et avec qui je montais à cheval. Elle a connu une longue galère due à un cancer à la jambe pendant une dizaine d'années. Au moment où elle croyait être sortie du tunnel pour recommencer une nouvelle vie avec une jambe en moins, un autre cancer qui s'est déclaré à l'endroit de l'amputation l'a fauchée en l'espace de huit mois. Pour son enterrement j'avais rédigé un texte dont voici un extrait :
«(…) Toutes les personnes qui ont connu V. étaient impressionnées par la lourdeur de sa maladie, mais aussi par sa combativité et son courage face à cette maladie, et même le personnel de « l’hôpital des cancéreux » qui pourtant est confronté quotidiennement aux cas les plus difficiles, lui témoignait son affection et son admiration. Il est facile de parler de courage, mais il faut toujours être conscient que ne peut être courageux que celui qui a connu la peur.
Et la peur était sûrement un des plus fidèles compagnons des dernières années de la vie de V. Mais je pense que même à ce niveau-là, le cheval l’a aidée souvent à surmonter bien des moments de découragement car un cavalier qui tombe doit toujours surmonter sa peur en remontant tout de suite sur le dos de celui qui l’a fait tomber. Et pendant longtemps c’est l’idée de remonter un jour sa jument G. qui l’a motivée à se battre encore et encore.
Alors que dire d’une histoire comme celle de V. Que la vie est injuste ? Que la vie est dégueulasse ? Qu’elle n’a vraiment pas mérité ça ? Qui parmi nous ne l’a pas pensé à un moment donné en voyant sa galère ? Qui ne s’est pas dit : et si c’était moi, serais-je capable d’affronter cela ? V.et sa maladie nous ont obligés à nous questionner sur nous-mêmes, sur le sens de tout cela, sur le sens de la vie, sur le sens de notre vie et sur qui nous sommes.
Et si sens il y a, pourrait-on dire qu’il résidait dans le partage ? Dans le partage de sa vie qui s’entrelaçait avec celle de chacun de nous, chacun à sa façon et à un niveau particulier. Et que tout cela n'arrivait pas par hasard. Pourrait-on dire qu’il y avait une sorte d’interaction entre tous ceux qui ont touché la vie de V, une sorte d’entrelacement qui engendrait l'époustouflante tapisserie de sa vie.
Chaque fil suit sa voie, mais croire que chaque fil est "seul" ne serait-ce pas se méprendre immensément sur le processus de la création de la Grande Trame ? Je crois profondément qu’au moment de quitter son corps, V. a découvert la belle face du grand tableau de sa vie, elle a compris que chaque chose avait sa place et se trouvait exactement au bon endroit, qu’elle n’a jamais été seule et qu’elle ne sera jamais seule, alors que nous, nous sommes encore en train d’essayer de comprendre à quoi peuvent bien servir ces bouts de fils et ces nœuds qui pendent à l’arrière du cadre et qui semblent non seulement n’avoir aucun sens à nos yeux mais qui nous attristent dans leur imperfection. V. nous voulait joyeux et non pas abattus. Savait-elle déjà que le tableau qu’elle allait découvrir dépasserait tout ce qu’elle a pu imaginer en beauté, en lumière et en amour ?
Et si V. m’a appris quelque chose à travers ces années de maladie et surtout pendant les derniers mois de sa vie c’est que vivre l’instant présent ne revêt de sens que s’il est vécu dans l’amour(…)».
Un vieux proverbe nous raconte que les talents de quelqu'un ne sont jamais assez reconnus par les siens. Et naît la bulle internet ! Et l'idée d'y écrire à l'intérieur comme dans une bande dessinée me brûle les doigts et m’asperge l’esprit aussi d'y voir toutes ces images fixent ou animées.
J'emmagasine et j'attends une brûlure vive pour que quelqu'un, ou soyons fous, pour que tout le monde reconnaisse mes cris mon écriture ... Virtuellement, certes mais c'est toujours ça de pris.
De toute façon, l'écriture reste virtuelle, elle n'est qu'un support à l'action. Et c'est grâce à l'action que l'homme survit.
Sur la toile du web, il y a tant d'horizons, d'origines, d'amour et de haine toutes ces contradictions ne peuvent pas mentir. Il ne faut pas être dupe, juste un peu rêveur et savourer l'instant, car bien souvent la mariée est trop belle.
Quand la brûlure est artificielle car avec le temps j'ai appris à doser mon exposition, je me soigne en restant près du feu de l'automne à l'hiver pour finir de consommer les calories en trop, c'est ma cure de jouvence et d'espoir, un remède assainissant à la fois spirituel et corporel.
Et vous êtes heureux, le temps passe et lorsque vous démarrez pour arrêter cet amour sous la fenêtre, l'écran redevient noir comme l'espoir d'y avoir cru.
Mais quoiqu'il arrive la poésie reste belle, même la nuit ; et il suffit de lire dans les étoiles, les messages subliminaux que les anges nous envoient et attendre l'archange qui nous les sublime à travers nos sentiments.
Si l'on est curieux et généreux, les anges savent nous récompenser à notre juste valeur.
Et je viens de glisser un dernier mot sans être le chevalier de l'ordre du mérite ; je ne suis qu'un poète clandestin qui navigue sans sextant sur cette pluie d'automne où l'encre se dilue moins vite que mes pensées. Alors je m'accroche aux dernières feuilles qui tourbillonnent dans ce vent chaud et humide automnal. Et là l'homme rayonne et se questionne pour savoir où est notre terre promise.
Et c'est à cette minute que j'appelle encore une fois la chanteuse dérivant sur le lac des cygnes qui chante sans cesse les cendres, le sang, la haine entre les lignes, d'enfants aux blessures de feu, sous son limpide ciel bleu. Et au sortir de la vague déferlante, je la supplie de leur offrir une étoile et de leur immerger une lumière céleste sur leur miséreuse île ; de délivrer ces enfants de la peur un nouveau monde sans armures et une perle d’émeraude enchâssée dans un écrin de verdure.
Aidez-moi à les sortir de la cité oubliée où les arbres sont en béton mâché ; où la mauvaise herbe pousse entre le bitume volatilisé ; où le loisir est le plaisir de se sacrifier et où leurs rêves s'épuisent à forcer la porte de la cage d'ascenseur. Comme s'ils ne voulaient plus s'envoler en apesanteur.
Tague-leur sur le champ une étincelle de fierté et dessine-leur une clé de voûte sur une arche de fraternité.
Et je me souviens qu'ici, près du lac au fond de l'allée derrière un portillon en bois gris, se tenait un beau verger bordé d'un majestueux platane.
Allongé sous son ombre de titane, des songes en mots au jus de citron, j’ai gravé sur son tronc tous mes mots d’amoureux dans la joie dans la peine d'être né libre et heureux. Et toujours il me rappelle la liberté de penser sous la grâce de la belle.
Ce soir je suis passé près de lui, seul dans la nuit. Une nuit de pleine lune ce soir, j’ai recouvert mes yeux d'un voile superstitieux et ses branches chuchotaient comme si elles m’appelaient : « Tout contre moi mon ami, tu trouveras la force un coin de paradis ».
Et la brise légère continue à chanter sous ses feuilles devenues ombrage, tout droit sur mon visage. Mon esprit chagrin s’envola, je ne l’ai pas accompagné sur le lac des cygnes tant aimé.
Aujourd'hui mon platane vient d'être coupé, vingt ans après le verger où la cité est née. Pour voir à la place pousser un amas de tôles ondulées où ils vendent des fruits provenant des quatre coins du monde ; où ces racines vivantes chantaient hier encore la vraie nature du monde.
Et si l'homme de génie inventa la roue, il a inventé aussi le mépris et le dégoût envers la terre qui ne tourne plus dans le bon sens.
Mes racines mourront-elles sans qu'il en prenne conscience et ma révolte partira-elle en fumée ?
Sans doute sous le joug coupable d’une humanité anesthésiée et par une planche à billets lobbyistes nébuleuses.
Et me voilà au cœur d’une légende comateuse, où mon pèlerinage poétique contre le mal, se métamorphose en un voyage astral m’infligeant des blessures de trompe-la-mort ; je le sens dans mon corps qu'un déchirement envahit mon être argileux. Je vois ma chair qui saigne, mes os se tordent frileux et des poils me recouvrent le visage.
Me transformerais-je en loup-garou ? Serais-je devenu un esclave parmi les loups ? Où sont mes philtres magiques intemporels ? Où est mon aspect contemplatif originel d’homme cueilleur pieds nus et libre ?
Je ne cherche qu'un brin d’herbe en équilibre. Je ne suis pas un apôtre logorrhée, je suis juste un poète concerné qui ne baissera pas les mains ni les yeux même devant le diable et Dieu.
Certains me disent que si je continue à cimenter cette bulle d'amour je vais finir chez Eiffage prisonnier dans le béton ... Comme constructeur de châteaux de cartes !
Mais je ne vois rien dans les cartes, je vois seulement un bout de terre dans une bulle encore belle et humaine ...
Alors je m'y accroche et je vous y invite en essayant d'écrire et de construire votre vie dedans en prenant garde à cette mariée trop belle qu'est internet et de se rappeler que nul n'est prophète sur terre ; car même si l'homme sait faire des bulles avec un chewing-gum, bien souvent elles lui éclatent au visage.
Et c’est le vol au-dessus du lac des cygnes à la rencontre du troisième type. Un jour de départ sous un grand ciel bleu. Un bleu outremer intense couronnant les montagnes brunes vêtues d’une couverture blanche avec à l’horizon une ligne épaisse grise et franche.
Annoncerait-elle déjà l’arrivée du mauvais temps au profil inquiet de mes yeux ?
Je les ferme un instant pour oublier et décolle sans en connaître la raison. Libéré de la gravité, je gagne l’apesanteur sans contre-épreuve, mon corps fait corps avec cet esprit invisible en combinaison venu d’ailleurs les bras et les jambes écartés comme l’homme de Vitruve.
Je flotte comme la plume d’un cygne au-dessus du lac d’Annecy.
Serais-je en train de danser à mille pieds le ballet de Tchaïkovski ?
Lecteur rappelle-toi de la visse aérienne de Léonard de Vinci.
Serais-je vu de la terre habillé de cette invention d'un blanc immaculé et toujours en vie ou suis-je tout simplement un fou du volant en plein ciel nerveux ?
Je suis un être à la fois pur tendre léger volatile voluptueux et nuageux. Je ne suis pas Alphonse de Lamartine au bord du lac du Bourget mais un ovni croisant pavillon sur « les pages web poétiques » pour mon culte éternel à la poésie. Et d'elle de mon manège romantique et virtuose qui ne s’achèvera pas ici en plein vol si j’ose en névrose pour proclamer mon amour fidèle à la chose.
Je n'ai plus aucun trouble même les pieds dans l’eau.
Je les garde sur terre avec mon petit oiseau sans appréhender le moindre nouveau trouble.
Et le clan est né, cette idée nouvelle de ne plus reculer mais d’avancer. Et j’écris une lettre enluminée pour le paradis car j'ai toujours pensé que ce qui donnait un sens à la vie d'un homme, c'était de protéger une femme :
« Serais-je une enveloppe au bout d’une corde
Sans adresse ni destination
Sans timbre de voix en ballade
Une simple lettre écrite au jus de citron
Serais-je une ombre au bout d’un chemin
Sans traces ni flambeaux à nos pas
Sans signal de détresse enfin
Un ver luisant comme seul repas
Serais-je une stèle au bout d’une scène
Sans décor ni sujet d’adaptation
Sans lumière à l’ombre obscène
Une statue démembrée en perdition
Serais-je une mèche au bout d’un fumigène
Sans amour ni trait d'union
Sans fluide pour nourrir mes veines
Un cerveau asséché en irrigation
Serais-je une carpe au bout du fleuve
Sans oxygène ni hameçon polymère
Sans mots immergés à mes épreuves
Une langue endormie sous une surface amère
Et puis le coup de tonnerre la femme tant désirée
Née pour m'aimer à tort ou à perdre la raison
Née pour cultiver jour et nuit une destinée
Née pour vivre et mourir ensemble une passion
J'oblitère la flamme de son sceau d'espoir
La foudre joyeuse cautérise mon âme écorchée
L'adresse s'inscrit sur mon miroir
L’écriture apparaît sous le feu de cette illuminée
Elle a des yeux merveilleusement remplis d'humanité
Deux astres radieux étincellent ma pénombre
Théâtre sublime d'un cœur réanimé
Eblouie mes poèmes épicées de novembre
La bonté qu’elle envoie m’irradie
Je ne vois plus qu’elle en fermant les yeux
Déesse limpide à la pureté infinie
Corps de sagesse providence des cieux
Elle guide ma pensée sous sa bonne étoile
M'aperçoit rêver imaginer jubiler
Se rapproche cachée derrière mon voile
Et sème mes cendres fertiles en gaieté
Je reprends le souffle à nouveau
Réinvente le sel de la vie
Surfe sur les flots à nouveau
Revis ... et vive la vie ».
Et une voix lointaine proche de l’ancien verger répond : « J'aime le doute qui se profile à chacun de tes vers puis l'amour comme une révélation, ta muse a su t'inspirer un très beau poème ».
Et je me dis, si la perfection n'était pas chimérique, elle n'aurait pas tant de succès.
Comme il n’y a qu'un remède à l'amour : aimer davantage car l'amour excuse tout dans un cœur enflammé. Enfin j’ose l’imaginer.
Et si on parlait de l’année bissextile ; c’est une année comptant 366 jours au lieu de 365, tous les quatre ans, il a une année comprenant un 29 février, ce qui entraine une moyenne de 365,25 jours. On résout ce problème en comptant tous les quatre ans un jour de plus. Tout le monde s’en fout et si on changeait d’heure ?
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Une belle errance de l'espit, partant d'apparence physique, vouloir être le stéréotype pour exister à la quête de présence, d'écoute..
RépondreSupprimerSemer ses mots, semer ses sentiments à défaut de les voir recueillis, pouvoir les exprimer pour briser sa solitude affective...Jusqu'au moment d'aimer
J'ai beaucoup aimé te lire.
Une toute petite chose où je ne suis pas d'accord avec toi:
"Qui aime le dentiste ? Qui aimerait lui dire : « monsieur, vous êtes si délicat que je peux plus me passer de vous ».".... moi!! mon mari l'est!!!
Bisous
Tiens te revoilou alors je ne me risquerai pas à commenter
RépondreSupprimerdommage pourquoi tu disparais
moi je veux recommencer ma vie
j'aime pas le dentiste
un homme doit protéger une femme
les hommes sont pudiques où il ne faut pas
je t'avais fait deux coms et là j'ai plus envie
merci james
et si on changeait d’heure pour revenir à l'heure d'été sans ce changer le porc trait
RépondreSupprimerbises
mélodie
°º†‡†°º†‡†°º†‡†°º†‡†°º†‡†°º†‡†°º†‡†°º
RépondreSupprimerNous sommes ce que nous sommes ..
une partie de nous est héritage
l autre est ce que la vie nous a fait comprendre.....et peut importe qu elle soit où non bissextile....
Par contre je pense que les personnes nées un 29 février sont heureuses de pouvoir féter leur anniversiare à la bonne date tous les 4ans....
Je finirai par...j ai été un peu destabilisée par ce texte qui en fait en regroupe plusieurs.
j hésite entre un bilan sur votre parcours en tant qu écrivain ou celui de votre vécu...l un comme l autre ont été bien remplis...
Que l amour vous accompagne .comme vous le souhaitez
Belle fin d après midi
Patricia
°º†‡†°º†‡†°º†‡†°º†‡†°º†‡†°º†‡†°º†‡†°º
Bon , je ne relirai pas une deuxième fois je garde intactes mes ressentis!
RépondreSupprimerJ'aime vous lire!
Merci James!
Bise amicale!
Sylvia
Sandy
RépondreSupprimerJe fais aussi de la pub pour l'orthodondiste ... Mais serait-ce la femelle de ornithorynque dentiste
Oui un synopsis entre réel et fiction qui cherche trouve ne cherche plus parce qu'il trouve ...
Violette
RépondreSupprimerMerci et le dentiste n'est pas si méchant ...
Et il faut aussi savoir que l'intelligence ne dépend pas de la génétique mais de l'aptitude à utiliser pleinement les possibilités de notre esprit. Donc les dents blanches ne suffisent pas elles ouvrent les portes mais ...
Il faut compléter le vide par le cerveau !
A propos de mon hémisphère droit de cerveau est très développé et possède des capacités intuitives complémentaires de l'intelligence rationnelle de mon cerveau gauche finalement un peu comme vous !!
Mélodie
RépondreSupprimerON PEUT TOUT CHANGER CAR RIEN NE CHANGERA ...
Et ne pas faire son jugement en fonction de celui des autres, et ne pas prendre pour argent comptant ce qui est dit ou suggéré par les médias, la publicité, les responsables politiques. Faites usage de votre libre-arbitre et de votre discernement. Posez-vous toujours la question de savoir ce que VOUS pensez, en fonction de votre vision et de ce que vous ressentez réellement. Tout en étant simultanément ouvert et tolérant vis à vis des autres visions ou perceptions.
Celui dont l'esprit ne produit aucune pensée autonome et ne contient rien d'autre que ce qu'on y a déversé est pour ainsi dire "sans valeur ajoutée". Fonctionnellement, ce n'est qu'un "récipient".
Ce soir je prendrai bien une tisane et vous ?
bonjour
RépondreSupprimerj'aime beaucoup ce mot bissextile ...je ne sais pas pourquoi....sans doute un vieux fantasme refoulé
mais revenons au sujet qui nous préoccupe ton texte
du coup c'est un peu comme le mot bissextile
merci
belle soirée
alain
Merci pour cette vidéo puisque Desproges c'est quelqu'un que j'aurais voulu côtoyer pour rire jaune comme j'ai pu côtoyer d'autres personnes avec qui j'ai ri aussi mais elles sont si rares !
RépondreSupprimerMais je reste curieux ce qui me permet d'être plus libre. Monnier lorsqu'il dit : « L’homme est faible, et le curieux sera toujours un pantin » me fait chier. Par contre j'ai bien aimé son bouquin (je vous raconterai) qui se situe dans une société laminée par la pauvreté et la violence.
C'est un homme misérable est au bout de ce qu'il peut endurer. Mais alors qu'il s'apprête à en finir, un mafieux lui propose de venir jouer à la roulette russe dans un luxueux cabaret, contre une forte somme d'argent. Il accepte, en sort indemne, mais totalement fasciné d'avoir frôlé la mort. Dès lors, il n'a de cesse de revenir jouer et de prendre de plus en plus de risques. Mais à force de défier avec tant d'insolence les lois de la probabilité, le héros du livre va devoir repenser son passé, déterrer des secrets profondément enfouis, et même se confronter à une passion flamboyante dont il se croit indigne. Ainsi va-t-il peu à peu reconstruire sa légende et reprendre pied dans la vie. Par ce jeu mortel, il va renouer avec le désir et avec la vie, avec le doute métaphysique et peut-être redevenir un simple mortel, un homme parmi les hommes ...
j'adore Desproges
RépondreSupprimerla médecine nous permet de profiter de notre cancer quelques mois de plus a-t-il dit
Il en a dit d'autres mais je reste muette de ma plume bon je me lâche ...
RépondreSupprimer« Si c'est les meilleurs qui partent les premiers, que penser alors des éjaculateurs précoces ? » ...
Patricia
RépondreSupprimerJouez-vous à la critique littéraire ou seriez-vous la nouvelle semeuse sous le vent l'épi d'or ...
Tout ce fond et ce confond réel ou fiction douceur et friction ... Aller retour ! Bref tout un programme !
Et pourvu que cela dur !
Franchement je m en voudrais d avoir ce complexe de supériorité sans en avoir les compétences
RépondreSupprimerJ essaie juste de comprendre ce que vous écrivez.................
ce qui n est pas toujours trés évident....!!!..
Mais je peux tout aussi bien ecrire BRAVO sans lire une ligne de vos écrits..!!!!!!!!!!!!!.........
Oui des choses sélectives ... C'est le clan Campbel et compagnie !
RépondreSupprimerJe me confonds dans le fond du verre car je ne suis qu'un glaçon ... mais je capte toutes les incidences ...
Tu as l'art et la manière de conduire à la réflexion James, si au lieu de regarder ce que l'on aimerait avoir dans la vie on regardait déjà ce que l'on a la chance d'avoir peut être alors pourrait on entendre je suis content de ma vie.
RépondreSupprimerFinalement tout ceci n'est qu'une volonté d'exister et de prouver son existence.
Amitiés..
Voilà un texte qui ébouriffe!
RépondreSupprimerPatchwork un rien insolent mais aussi pertinent.
Me suis régalée.
Pardon si je ne dis pas bien les choses.