
Ai-je seul déchiré ton être de soie blanche ?
Et ce matin je rêve encore de ton corps…
J’ai l’art et la manière et plonge à bras-le-corps,
Au fond de tes yeux noirs, m’accoupler à tes anches.
Ai-je vraiment pleuré le soir de ton départ ?
J’ai dardé l’Iphone, l’Ipad et le portable.
Toutes sonorités tout amour est jetable.
Inondé sous le porche est triste mon regard.
Une cendre grisâtre a recouvert mes pages.
Ma longue nuit d’hiver, loin de mon cœur m’appelle.
J’ai fini d’écrire, des mots, des vers, sans elle ;
Le cœur ensevelit dans mon aréopage
Je n’ai plus de force, l’horizon écorché.
Adieu, mon cher poète et pourtant bon marché.
*
Version libre
Ai-je vraiment lacéré ton corps de soie lactescente ?
À l’aube encore,
Ton spectre charnel circule dans mes songes.
J’ai la furie et le geste affûté,
Je me précipite sans répit dans tes prunelles fuligineuses,
Prêt à fracasser mes hanches contre ton mystère.
Ai-je gémi lorsque tu t’es dissoute dans l’ombre ?
J’ai brandi l’iPhone, l’iPad, tout l’arsenal numérique —
Bruits, pulsations, signaux : un amour consommable.
Sous le porche diluvien,
Mon regard s’égare dans un espoir exsangue.
Un givre cendré a pétrifié mes cahiers.
L’hiver m’aspire au loin,
Déraciné de moi-même.
J’ai renoncé à l’écriture — les mots n’existent qu’au souffle de l’être aimé.
Mon cœur enseveli suffoque sous son nuage d’argile.
Je suis dévitalisé,
L’horizon s’est incisé.
Adieu, poète de pacotille…
Je ne feuillette plus ton ombre.

oh
RépondreSupprimermais le désespoir iphonique te va bien
bisou
Merci... Comme je l'avais déjà écrit la vraie liberté aujourd'hui est de ne plus être joignable surtout par les mauvaises nouvelles !
SupprimerQue devient l'encre lorsque la muse s'en est allée, vers quelle contrée verser les mots lorsque le jardin est déserté... le soleil fait défaut et l'antre de douceur cherche sa flamme... MF
RépondreSupprimerQuand je suis heureux, ma tristesse devient presque intolérable !
SupprimerLa douleur du départ de l'être aimé peut être terrible, je le sais, mais t'a au moins écrire ce beau poème. J'ai beaucoup aimé ce premier quatrain.
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