Après l’orage annoncé, toutes les fleurs du jardin sont étiolées. Seule l’orchidée rose et blanche de mon vase en porcelaine, que je protège avec amour, resplendit. Elle est toujours en vie.
Le chaud, la pluie, la neige, le froid et le vent, au mois d’août comme au mois de février, seraient la cause de ce réchauffement d’un cœur tellurique.
Alors qu’un parfum amer flotte, invisible, en cette soirée où se lève la brume, la nature se pare d’un nouveau costume.
Et je me pose cette question : « Qui es-tu, parfum ? »
Serais-tu la misère d’une terre qui a faim, une terre anorexique ou une terre boulimique ? Serais-tu la folie des hommes jouant les malins, des hommes sans foi ni loi ? Serais-tu le soleil caché, se levant à son tour, pleurant de fou rire, où ses rayons se noient et brûlent sans savoir pourquoi ? Serais-tu la forêt rasée ou abandonnée, se levant sans détour aux abois, où ses feuilles sèchent et pourrissent sans savoir pourquoi ? Serais-tu l’odeur d’un homme innocent se levant comme toujours et qui respire ses nuages noirs ou laiteux, stagnants sans savoir pourquoi ? Serais-tu la crasse d’un homme coupable, ne dormant plus que d’un œil comme un hors-la-loi, et dont les envies démesurées finissent par détruire et tuer sans savoir pourquoi ?
Un parfum terrestre, ce matin, en ouvrant ma fenêtre, m’a soulagé. J’ai regardé partir à l’école mes enfants, main dans la main. Alors, pourquoi, nous, les innocents, ne le ferions-nous pas demain matin ?
Et à la seconde où tu ne seras plus là, je me vaporiserai harmonieusement de tes parfums. Je te ressentirai entre mes mains et t’enverrai une note de tête ; comme des éléments légers et volatils en fête, un goût de citron, bergamote et néroli volés, mais ils ne dureront que le temps d’un baiser.
Et à la minute où tu ne seras plus là, je m’abreuverai, en dansant, de tes parfums ; je te promènerai à travers moi comme venin et t’expédierai une note de cœur. Un thème cher et puissant de mon chantepleure, une senteur muguet, jasmin, chèvrefeuille, violette, rose, magnolia… mais il ne durera que le temps d’un alléluia.
Et les heures où tu ne seras plus là, je me volatiliserai en chantant avec tes parfums ; je te sublimerai à travers mes pensées sans fin. Je t’ordonnerai une note de fond, un élixir récepteur de mes éphémères infusions, une mousse de chêne, opopanax, musc, santal… mais il ne durera que le temps de ton retour inaugural.
Et les jours où tu es là, je m’enivre de ton parfum et je me confonds à ton corps alcalin, en m’imprégnant de tes notes indélébiles, d’amour, de vertige et de beauté ductiles ; je m’enivre encore et encore de tes odeurs aphrodisiaques terrestres.
Tu es mon paradis, tu es la femme de ma vie.
***
Version 2025
Après l’orage annoncé, toutes les fleurs du jardin se sont étiolées. Seule l’orchidée rose et blanche de mon vase en porcelaine, que je protège avec amour, resplendit. Elle est toujours en vie.
Le chaud, la pluie, la neige, le froid et le vent, au mois d’août comme en février, semblent réchauffer un cœur tellurique.
En cette soirée où la brume s’élève, un parfum amer flotte, invisible. La nature se pare d’un nouveau costume, et je me pose cette question : « Qui es-tu, parfum ? »
Es-tu la misère d’une terre affamée, anorexique ou boulimique ? Es-tu la folie des hommes, décrivant des plans malicieux, des êtres sans foi ni loi ? Serais-tu le soleil caché, se levant dans un fou rire, pleurant des rayons qui se noient et brûlent sans savoir pourquoi ? Es-tu la forêt rasée, se tenant aux abois, ses feuilles sèches et mourantes, sans aucune explication ? Es-tu l’odeur de cet homme innocent qui respire des nuages noirs ou laiteux en suspens ? Ou es-tu la crasse d’un homme coupable, ne dormant que d’un œil, tel un hors-la-loi, dont les envies démesurées mènent à la destruction, sans comprendre pourquoi ?
Ce matin, en ouvrant ma fenêtre, un parfum terrestre m’a soulagé. J’ai regardé mes enfants partir à l’école, main dans la main. Alors, pourquoi, nous, les innocents, ne ferions-nous pas pareil demain matin ?
À la seconde où tu ne seras plus là, je me vaporiserai harmonieusement de tes essences. Je te ressentirai dans mes mains et t’enverrai une note de tête légère, un goût de citron, bergamote et néroli volés. Mais ces senteurs, éphémères, ne dureront que le temps d’un baiser.
À la minute où tu ne seras plus là, je m’abreuverai en dansant au rythme de tes parfums. Je te porterai en moi comme un venin, et je t’expédierai une note de cœur : un parfum cher, puissant, une senteur de muguet, jasmin, chèvrefeuille, violette, rose et magnolia. Mais là encore, cela ne durera que le temps d’un alléluia.
Aux heures de ton absence, je me volatiliserai en chantant avec tes fragrances. Je te sublimerai à travers mes pensées infinies et t’ordonnerai une note de fond, un élixir de mes infusions éphémères : mousse de chêne, opopanax, musc et santal. Mais cette essence ne persistera que jusqu’à ton retour inaugural.
Et les jours où tu es là, je m’imprègne de ton parfum, me confondant avec ton corps alcalin. Je suis emporté par tes notes indélébiles, d’amour, de vertige et de beauté, me laissant enivrer encore et encore par tes odeurs aphrodisiaques.
Tu es mon paradis, tu es la femme de ma vie.
la prose poétique c'est vraiment ton style
RépondreSupprimeret ça sent beau
Votre parfum est unique!
RépondreSupprimerJ'adore! Non, pas Dior, le votre!
belle soirée James
Violette
RépondreSupprimerLe style ... De vie.
... (bis)
RépondreSupprimerAmitié
un parfum d'amour qui dur toujours !
RépondreSupprimerPhaelenopsis
RépondreSupprimerJ’ai mis mon orchidée – papillon
Sous une lampe verte
Lumière-canopée
Qui chauffe ses racines
Et de mon canapé
Je la regarde
Elle a mis des petits keikis
Elle vit elle sent la terre
L’arbre l’ombre
Elle est mortelle et belle
Au bout de ses lèvres
Deux petits crochets
Comme des pinces de poisson
Qui halète
Quand soleil sort
La mets dehors
Sous volets bleus
Chaleur amazonienne
Je la prends en photo
Elle est ma fleur de compagnie
Elle est seulement
Comme moi.
7 août 2007
Ilebleue
RépondreSupprimerOui j'ai mis es ... avant les 10 minutes !!
Moi cela dépend du temps et de la saison ... Le choix de mon parfum !
Mais c'est un secret !
Saraz1 ... Merci
RépondreSupprimerMistral
RépondreSupprimerIl ne faut pas oublier de mettre sous cloche certaines choses et d'en refleurir d'autres
bonjour
RépondreSupprimerj'aime ton odeur parfum
l'ami
bonne journée
humm çà sent bon cette belle promesse parfumée d'amour
RépondreSupprimerbelle lettre ouverte à sa bien aimé
bonjour
RépondreSupprimerJ'ai humé avec plaisir tes fragrances poétique
belle journée
alain
les Femmes ont de multiples parfums,j'ai pu sentir en te lisant ceux de ton aimée,quelles douces senteurs
RépondreSupprimermerci pour cette odeur ensoleillée
Salut tesnim ...
RépondreSupprimerToujours (presque) un // avec un axe clé dans mes textes et ici l'axe est parfum est le // la terre et la femme
Vivre au paradis, c'est baigner dans les fragrances de l'amour... avant de se dissoudre en parfum auroral...
RépondreSupprimerJe suis très touché par ce texte qui m'interroge...
J'admire ta façon d'écrire, de dégager les sentiments et les émotions de ce qui nous entoure!
RépondreSupprimerLes parfums amènent à tant de pensées, de souvenirs!
un très beau texte pour un très bel amour, j'aime!!
Toujours une musique qui colle à merveille aux mots, superbe!
bisous
Quelle belle déclaration James si délicate et si raffinée dans ses senteurs.
RépondreSupprimerCe parfum est très subtil et très agréable à lire.
J'aime beaucoup cette manière de se fondre dans ce parfum.
Bisous.
JAMES PX
RépondreSupprimerUn très beau texte, les parfums que pour ma part j'adore
....enfin pas tous, certains lol!
sont de formidables vecteurs affectifs
j'ai beaucoup aimé ce texte parfumé d'amour!
Le parfum ...un petit rien du tout qui peut nous faire ressentir beaucoup...
RépondreSupprimerChaque être humain a le sien bien référencé ..en sus de celui qu'il achète pour s'abreuver
Le parfum du bébé qui nait ...et qui sent si bon l'innocence...
Celui de la jeune demoiselle qui s'éveille à l'amour qui respire cet immense breuvage
Je suis fan de tous ces parfums ...qui font ce que nous sommes !
Tu décris merveilleusement bien ces parfums qui nous entourent ...j'aime beaucoup... car je suis quelqu'un qui ressent plein de vibrations rien qu'en les respirant..
RépondreSupprimerCe peut être délirant ou carrément écœurant...
Merci pour cette belle écriture...
Alex
“La mémoire olfactive est beaucoup plus tenace que la mémoire visuelle " Gaëlle Sohier
RépondreSupprimerUn écrit que j'ai beaucoup aimé JamesPX
Katia
RépondreSupprimerVoilà, comment vivre sans parfum ? Quand la mémoire oublie c'est souvent une odeur qui nous fait remonter dans le temps et il m'arrive de revenir très loin lorsque je sens certains effluves ... Parfois jusqu'à mon enfance !
Le parfum c'est aussi une nostalgie et en même un grand bonheur. C'est comme une signature ...
Sandy
RépondreSupprimerComment ne pas écrire quelque chose de beau et parfumé quand l'amour nous tient par le bout du nez ?
Icare
RépondreSupprimerMoi aussi
Marie-rose
RépondreSupprimerOui joker pour le Bébé tout dépend de l'heure !
Voilà Alphonse BLAISE., comment vivre sans parfum ? Quand la mémoire oublie c'est souvent une odeur qui nous fait remonter dans le temps et il m'arrive de revenir très loin lorsque je sens certains effluves ... Parfois jusqu'à mon enfance !
RépondreSupprimerLe parfum c'est aussi une nostalgie et en même un grand bonheur. C'est comme une signature ...
Soleil
RépondreSupprimerLe toucher comme l'odorat sont plus proche de la vérité que peut être la vue ...
le parfum de chaque essence est encré dans notre mémoire que ce soit un sachet de lavande trainant dans le linge propre d'une armoire,d'un riz au lait confectionné par grand mere,ou le coco de chanel vaporisé sur le foulard de notre mere...l'odeur du tabac de la pipe,....des traces qui nous font remonter le cours du temps qui a passé qui passe et qui nous laissera encore d'autres parfums....dans les annales ... nostalgie qui nous berce et nous rapelle des episodes finalement ephemeres
RépondreSupprimermotschuchotes
RépondreSupprimerL'homme est une fleur qui pousse si on l'arrose !