La poésie est une suspension qui éclaire le monde.
Un puits sans fond pour puiser sans pareil la panoplie humaine des émotions.
J'essaie sans piquer la recette aux éloges, d'écrire de la poésie ou tout du moins m'approcher de ce qui me semble être de la poésie.
Me lover à cette matière à la fois sibylline et mouvante,
Sibylline parce qu'elle me parle le plus souvent dans une langue étrange
et mouvante parce qu'elle me semble incontrôlable.
Dans la mesure de mes capacités, j’essaie d’être celui que je veux être.
Être le témoin de ce qui m'habite et de ce qui m'entoure.
Je suis juste quelqu'un qui a besoin de s'exprimer avec ce que la vie souhaite me laisser croire et partager.
Vous trouverez sur ce blog toutes mes humeurs poétiques, de la poésie plus ou moins libre selon l'état d'esprit du moment...
« Une poésie n’est-elle pas le seul endroit au monde où deux âmes étrangères peuvent se croiser intimement. »
Si vous souhaitez lire l’essentiel, cliquez sur l’onglet « tous mes recueils en libre accès sous format PDF »
Les écrits et les illustrations numériques sont de ma plume. Certaines de mes illustrations utilisent des photos lors de mes montages graphiques dont j’ignore les auteurs ; je reste dans ce cas ouvert pour les indiquer. Il peut arriver aussi qu'un vers se glisse et qu'il ne m'appartienne pas, par pur hasard ou pas, je l'indique lorsque je pense qu'il en est nécessaire. En bas du blog, il y a les liens concernant ceux que j'aime suivre... Attention je ne tiens pas à jour tous les liens... Et souvenez vous que la poésie est une suspension qui éclaire le monde !
Copyright numéro 00048772-1
Vous êtes sur un site où le contenu est protégé. Les illustrations et les dessins originaux des poèmes se trouvent sur mes autres blogs
Nombres de poèmes et de commentaires publiés dans le blog
Sur moi les griffes de la nuit
Un aven
Un long silence
Un refuge d'écorce
Des murmures
Cinq phalanges
Cinq vers à soi
Lacéré
À même le plancher
Je suis une arme
Sur le pied de guerre
Et je perds
La bataille
Inévitablement
La forêt a pris feu
Les branches sont hors-la-loi
L'amphitryon a été dévoré
L'ouvrage dévasté
Ma monture s'enfuit
Et mes yeux s'ouvrent
Au moment précis où
Orgiaque et ailleurs
Ont réussi à arrêter les minutes
Les ombres de la mélancolie
Toutes celles qui ont dormi
Tant de fois du côté gauche
De mes saintes solitudes
Il ne s'écrit pas sans l
Le phénomène émerge par l'iris
L'ébullition est ce passage étroit
D'une série consécutive de regards
Qui recherchent l'horizontalité
Du sol qui est toujours une option
Du lit qui obsède
La verticalité
D'un mur entrouvert
Sur une veine écarlate
Réduire son champ de bataille
Pour être face à face
Un duel à l'origine
Bordé de musique et de bruit
Montrer le silence
Pour oxygéner la rumeur
Mélodieuse et rythmée
Un vent qui vient de tes seins affolés
Par la pression artérielle
Avant l'impact te voir rougir
Entre les draps de soie
Commencer l'ascension
Du mont de vénus
Dénudé de ses ombrages
Son sommet couronné
De sueurs et d'endorphines
Caillé de métaphores humides
Tout de moi
Mains multiples
Désir
Langues
Psaumes et chants de prières
Putain mon dieu
Qu'est-ce que tu me fais
Oui
Là
À l'instant imprécis
Donne moi
La cornée
À la texture tendre
Dans un moment indescriptible
Ça se dilate
Au bord extrême de tes lèvres
Jusqu'à ce que le diaphragme
Brise les baisers
Au grand étonnement de ma force
Soudain tout explose
Tu m'as tout cédé
Tout se termine
Nous sommes surpris par un amas de rires
Une tendresse pressante
Une douche
Le feu a rendu son jugement
Et un rêve bleu
Très similaire
À l'aube qui approche
Solidaire partisan pandémoniaque Dieu de l'alliance révolutionnaire À chacun son projectile de propagande S'est engagé gaiement à la chasse aux sorcières Les solitudes irradiées sont compères
Arrête de manifester ton fol chantage Le peuple meurtri va t'envoyer au Goulag Réparer arc de triomphe et champs Élysées Et laisser fuir le traîneau de Rovaniemi Circuler tu t'es trompé de coffre à jouets Tu l'as vidé sans connaître son locataire Ainsi révéler ton miroir aux alouettes
Ma liberté t'accorde ton droit de retrait Ce qui empêchera à ses reines bibliques De tomber en disgrâce aux fêtes de noël Demain il te restera l'orgueil de ton ombre À ces cœurs infantiles leurs yeux pour pleurer Arrête d'admonester le fœtus du trône Tu finiras par bouffer ses morves de nez
Arrête de chercher son vrai visage d'homme De toute manière il aura le dernier mot En enregistrant toutes tes péripéties Écrivant un pamphlet d'or pour t'exorciser Habillé de cendres jaunes et de guimauve
Soixante quatre est désormais ton matricule
Aucun avant bras tatoué d'un numéro Seyant quelques rail de coke sous le capot Qui joue à la marelle sur la voix des clones Il t'envoie quelques alexandrins dans la gueule
Le fils qu'il voudrait s'est brûlé l'ambition Dans le feu de la rue qu'il ne maîtrise plus Promettre la lune quand la terre se meurt Il mourra d'une surdose d'un sous pouvoir D'un verset détaché que tu ne saisis pas Il s'évaporera là à centrer l'histoire D'une pâleur en plein soleil d'un hiver doux Vers un premier et sans doute dernier voyage
Il n'a rien à rechercher pour qui larmoyer Pour qui crever la langue verte et en sueur Et voilà le drame si drame il en est mort Se sentir mal dans un pays qui va très bien C'est la maxime de son quinquennat merdeux
À toi camarade du champ de betterave Bonne bourre écologique et incendiaire Le prologue est une immense supernova Qui rappelle au cerveau laiteux antérieur Qu'un index est sorti indemne de ta gorge Et qu'un à priori majeur de ton cul flasque
Voyons si vous êtes comme moi
Suspendu au chandelier d'un brancard
À l'aileron d'un dauphin
Au giron de l'apanage
Vous n'aimez pas l'alcool fort
J'aime le Chardonnay
Droit rond et acide
Je n'aime pas la tourbe
Je me sens mal à l'aise
J'aime le Gamay
Pour ses jeux de rôles et fruités
Un apéro quelques olives
Et vogue l'encre noire virtuelle
Songez comme si vous étiez moi
Éloigné du nid
Espérant le silence
Pour écrire dans un espace
Aussi grand qu'un poème
Pour parler de la vie hors épure
Sans régime spécial
Fenêtres ouvertes
Au-delà de tout soupçon
Refusant de lire la niaiserie
Nager dans les feuilles d'un livre blanc
Comme un fou qui chercherait
Des réponses à des questions inexistantes
Priez comme si vous étiez moi
Ce lie de vin
Un résidu de levures mortes
Est ce vers de terre qui se réfugie
Au cœur d'une grappe de raisin
Ni en colère ni mesquin
Un indigné qui parle aux sens éternels
Aux chauve-souris le jour
Aux sans-abris la nuit
Les tonneaux sont pleins d'amour
Mais les gardiens sont des vautours
Qui ne partagent pas l'or
De la sueur de nos âmes rampantes
Écrivez si vous êtes comme moi
Indignez vous par la grâce
Verre de rouge à la main
Cœur du monde dans l'autre
Vous verrez passer les nuages
Comme si vous étiez dessous
En voyage
Sans perdre une seule goutte
De ce qui reste à couler de vos yeux
Écrivez pour ne pas vous oublier
Écrivez lorsque l'autre se tait
Écrivez c'est votre unique liberté
Écrivez demain il sera trop tard
Tomber du lit, En plein épuisement, Comment rebondir Lorsqu’on a le cœur Plus dur qu’une pierre ?
Ce poème abrite un renard, Un satyre, toujours en retard, Dévorant tout sur son passage, Rançon de son apanage. Aucune mélancolie, aucune honte, Avec un sang-froid stoïcien, Il poursuit son destin.
L’antisocial, Cet ermite rusé, Observe s’échapper De sa cabane suspendue Une lueur, Dans la rousseur du brouillard. La lune, dans le caniveau, Tombée du ciel, Comme un cheveu sur la soupe.
La souffleuse de vers s’invite, Tissant sa toile de vair, Dévorant qui ? Spectateur pris dans l’heure, Comme tout un chacun. Le poète dénombre les larmes S’écoulant des murs aveugles, À l’abri des regards bienveillants.
Une surprise, Qui n’en était plus une, Tombée de son piédestal, Le corbeau a perdu son aura, Comme l’ombre chinoise Qui tapisse ces heures sournoises.
L’incandescence Du feu qu’elle incarne Jouit de l’indécence. Ce soir, Le moulin à paroles Broie du blé noir Sur les pupilles De ses anciennes demeures.
Après une période d’essai, D’une justice capricieuse, Souffler quelques bougies, L’amour, papier buvard, S’essoufflera Autour d’un dernier verre. Le champagne et la truffe, Réservés aux titans, Loin du champ de lumière Qui l’auréolait.
La mort subite Sera la seule bière Qui enterrera les derniers soupirs De la souffleuse de vers.
Au-dessus des crêtes
Qui longent ma ligne de vie
Ces ailes blanches
N'ont pas été peinte pour moi
J'erre dans un no man's land
Au cœur de la marge
Entre sol air
Mes pieds glissent vers la mer
Parfois ils m'emmènent quelque part
Plus haut
Où je croise un arbre
Un léger sourire dans la neige
La maison qu'il habite
N'a pas de jardin de balcon
De tables de chaises
De chien de poisson rouge
D'ordinateur de télévision
De toit de portes
Une cheminée qui crépite
Une douche qui fume
Ou de vieilles brosses à dents
Qui traînent sur le lavabo
Aucune forme définitive
C'est une maison qui vit dans mon rêve
Ses yeux le trou de la serrure
Ses lèvres la cloison d'une mélodie
Son visage est une partition
Une chanson d'amour
Ses mains s'écaillent de chocolat chaud
Voilà la maison perdue dans la mousse
Dans la clairière de mes fantasmes
Une terrasse ensoleillée qu'il dessine
Où ses cheveux entre sol air
Me recouvre d'espoir
Parfois ils m'emmènent quelque part
Où je croise un livre
Quelques mots d'amour dans la neige
Le bon le mauvais
Ne meurent jamais
Il y a notre destin
À l'opposé de l'ambition
Les années manquent
Sa voix aimante me demande d'écrire
Encore
Il y a du présent
Ce sourire qui attend
J'y vais en rêve
Souhaitant vivre
Mnémotechnie du beau
Ton univers est impitoyable
L'absurde naît avec l'homme
Disparaît avec lui
Ne séparons pas le chaud du froid
La montagne est comme la peau du lait
Au-dessus de ma vitrocéramique
Elle frémit se recroqueville
Dès qu'on la transforme
Elle réagit
Là au début du monde
Dans un coin vide et triste
Où tout a été créé
L'écho a été entendu pour la première fois
Aucune heure de répit
Aucune étendue crapuleuse
Sera répété sans cesse aujourd'hui
Jusqu'au soleil de minuit
Mon compteur de fables
Mon miroir ma fenêtre sur le cœur
Il me l'a dit des dizaines de fois
Voici l'éther et l'argile
Unis au gouffre
Hérissé de crochets de fer
Ils ont dû souffrir un jour
Il a inventé le tonnerre
Pour cracher sa douleur
Elle a pris son sac à dos
Pour rejoindre son roc de fer
Et dans un courageux exercice de catharsis
Il lui a dit
Peu importe votre échelle
Ne m'oubliez pas
Je peux vous toucher dans les sommets enneigés
Écoutez vos poèmes à travers la cuisine
Je vous chante une chanson
De mon herbe de Provence
Et vous qui êtes si plein d'esprit
Vous inventerez sûrement quelque chose
Qui se dilatent
À la laitance de mes amours
Et voici l'éther
Qui ne pense à rien
Rapprocher la distance
Il est si heureux qu'il commence à danser
De ses mains naît le vent
De ses pieds naît le nimbo-cumulus
De sa chorégraphie les clusters
Et de toute sa tristesse
Face aux algorithmes
L'éther commence à pleurer
Le vent à repousser
La conjuration des nuages pour voyager
Le corpuscule s'abîme
Et l'argile avale et avale
Jusqu'à la dernière goutte de cette danse
De l'ubac à l'adret
Parfois je suis comme l'éther et l'argile
Abandonné
L'amour la jeunesse l'idée s'est évanouie
Et je ne découvre aucune raison de poursuivre
Mais je me lève je m'accroche
Au cœur de la vie
Le vent me fait entendre
L'écho le plus ancien du monde
Ça me fait chialer
Ça me fait pleuvoir
Et cette pluie
Renverse mes baisers sur l'immaculée
Ça me fait danser
Comme un singe en hiver
Au critérium de la première neige
Actualité
Tourments du corps
Brisure de l’âme
Au risque de la promesse
De la violence au sacré
Du doute à la faute
Le secret du pardon
Abolition
Lèvres censurées au mur du silence
L'audace intime les délivre
Délie le fil des mots
Mes dernières paroles d'amour
Qui ne ment pas de temps à autre
S'agrippe à l'aile du corbeau
Au désir infantile
Secoué par l'abîme qui m'obsède
Toutes mes paraboles
Mettent en scène les énigmes de la vie
Sur l'arbre qui chante l'hiver
Mains enfichées à la galerie des glaces
La curiosité invite le convive
Dans la sphère des merveilles
Habile jeu d’illusions optiques
Ou réalités cosmiques
Ici pas de corps qui déchantent
Mais une danse voluptueuse
À la symphonie des sens
Révélés par l'osmose des sueurs
L’index est imaginatif
Le pouce directif
Nos mains s'engouent d'émotions
S’affolent se caressent
Entre les larmes d'une convulsion
L'éphémère ferme les yeux
Et se libère le mur du silence
Qui se fissure à la voix
Du saut de l'ange
Si profond si dense
Vous n'échapperez pas à ce regard
Il vous a capturé
Comme la mort l'a capturé
Des montagnes à la plaine
Du désert de sable à la pierre
Selon le désordre prescrit
Dans une urne
Bon gré mal gré
Gardant un peu de cendre
Beaucoup de souvenirs
Dira combien la vie
Fut cruelle et fut belle
À la lueur de mille et une bougie
Sous une infortune
Tendue de draps en lin
Entre-soi
Nous prierons sans sacrifices
Couché dans un cercueil
Notre regard éteint
Parle d'une voix éclairée
Qui par moment hurle
L'insoutenable
Et par moment coule
Tout en douceur
Comme le bruit de l'eau
Sur le corsage d'un ange
Le peuple apprend ce soir
Sur les ruines des rêves
La mort de l'innocence
Intense
Si profond si dense
Vous n'échapperez pas à ce regard
Il vous a capturé
Comme la mort l'a capturé
À l'origine du monde
Tout est piment d'or
Iceberg et volcan
Nos deux corps ne parlent plus
Parce que les mots sont morts
Tout se trouve à découvert
La collision s'approche
Je pars l'affronter
Et la rejeter
Là
À l'abri du mauvais sang
D'une bénédiction déguisée
J'aimerais lui offrir cent une roses
Oh ne pleurez pas pour moi
Et laissez mes mains habiles
Dégrafer son cache-cœur
En écrin de roses bleues
Qui sentent bon la jeunesse
Sur ce vent fiévreux et noir
Je dépose à ses lèvres
Ma charpente sans défense
Sur chacune de ses nervures
Elle qui soulève mon cœur
À chaque onde nocturne
Je sens ses genoux trembler
Lorsqu'elle réinvente l'amour
Désormais je le vois partout
Même dans le sang
Dans chaque pierre du jardin
Qui s'égaye à la douceur de la pluie
Aux chants des oiseaux
Dans les arbres
Encore pourvus de feuilles
Sur l'or de ses yeux
Qui s'accorde à mes vers tendres
Entre ses phalanges diaphanes
Qui s'entremêlent à ma chevelure
Nos deux âmes dans le mouvement
Se sont appelés et aimés
C'était rapide c'était juste
Une autre branche d'un miracle
À l'origine du monde
Tout est piment d'or
Iceberg et volcan
Annoncé comme un week-end à la campagne
Woodstock était bien plus que cela
Trois jours d’amour
De paix
De fête
De rock’n’roll
Et d’amusement
La musique pouvait changer le monde
Cinquante ans après
Aucune annonce
Ni de marguerite à l'horizon
Si ce n'est celle déjà convenue
De pâles copies
Je découvre au passage
Burning Man
Le multivers
Une invitation à méditer sur le réel
Le surréel
Même une action fantasmagorique à distance
Ne changera rien
À l'actualité du monde
Putain quelle connerie
Passer de l'amour pur
À une partouze quantique
Maman comment on fait les bébés
Je ne sais plus
Dessine-moi une intelligence artificielle
J'ai envie de jouir
Je coupe le cordon subliminal
Et passe sur l'ombilical
Poésie sort de ce corps
Chaque matin à l’arrêt
Je contemple la bonne humeur
Et songe à nous
Sur le coton blanc de ma conscience
Intelligence réelle
Qui n'oublie pas les roses
Les rires les paradoxes
Ce monde dans lequel circule
Un téléphone portable par habitant
Pourtant on ne sait jamais
Aussi mal entendu
Cinq pour-cent de clones
Se réserve la voix lactée
Et laisse en bas de l'échelle
Le sang de quatre vingt quinze
S'égorger
L'essentiel
Et si peu parle
En haut de la colline l'aigle plane
La satiété vient en contrôlant
L'agneau sage et tremblant
Se terre
Parfois résiste et repousse
Trop nombreux
Sont les traites qui flambent
Au-dessus des champs de mines
Là-haut où les ailes à la pensée abjecte
Se lèchent les plumes
Sur les paupières des résistants
L'aigle dans sa tour d'ivoire
A de beau jour devant lui
Chaque matin mon corps à l’arrêt
Contemple le monde avec stupeur
Et je songe à préserver ma tribu
Sur le coton blanc de ma neutralité
Aimez-vous l'automne
Lorsqu'une armée de rampants
Longent vos murs ambulants
S'introduisent chez vous
Vous poussent au dégoût
Je n'aime pas ce jour
Qui gravite l'air de rien
Au-dessus des allées des cimetières
Aimez-vous l'automne
Lorsque ses nuages létaux
Vous glacent les os
Vieillissent votre joli teint
Dérobent vos destins
Je n'aime pas ce jour
Qui gravite l'air de rien
Au-dessus des allées des cimetières
Aimez-vous l'automne
Lorsque vos feuilles flamboyantes
Vous assignent à résidence
Au cœur de l'instant
D'une évanescence mortelle
Je n'aime pas ce jour
Qui gravite l'air de rien
Au-dessus des allées des cimetières
Aimez-vous l'automne
Peu importe
Au bout de mes bras
Dans mes mains
Résiste une ancolie
Rose et blanche
Dans l’écoulement d'une chevelure brune
Source chaude qui humecte l’âme
Sur cette vapeur d’eau
Mes phalanges se sont perdues
À la résurgence de ce corps nu
Sur cette terre de bruyère
Il y a les branches
De cet arbre en fer
Un grincement léger nous réunit
Sur un paisible coulis d’opale
Et tendant éperdument ses souhaits
Qui se cambrent à mes lèvres
La saveur d'un fruit mûr
À la chaleur de l'ambre
Se mouve dans une nuit ténébreuse
À l'indomptable temps mort
Peu importe si j'aime ce jour
Qui gravite l'air de rien
Au-dessus des allées des cimetières
Me rappelle
Quand j'émets le mot avenir
Mon premier baiser enterre le passé
Quand j'émets le mot secret
Je le dévoile
Quand j'émets le mot amour
Je crée le ressuscité
Qui ne tiendra dans aucune tombe
Rien d’autre n’a d’importance
Redressons-nous et allons
Jubilatoire
Un vrai bonheur
Mon personnage est mort de rire
Coincé entre un foulard
À la partition pieuse
Et un cochon de lait
À la queue facétieuse
Sur les bords de la lucidité
J'ai invité la Marche Turque
À redescendre
De son feu de l'amour
Tant pis pour les puristes
Qui ne veulent pas qu'on change
Une note aux morceaux classiques
Nous le savons tous
Sans être de sales cons
Qu'une frontière est un nœud coulissant
Que l'on étrangle
Si la colombe chante faux
Un chemin blanc s'ouvre à moi
Comme si une armée de muses
Fût venue préalablement
Me laver les pieds
Avant de traverser la scène
En compagnie de mille
Pieds nickelés
De l'autre côté
Ah oui tout était beau
C'était des fées du logis
Les ruisseaux épanchaient la même liqueur
Jusqu'à la mer
Et j'y trempais mes vertiges
Le cœur à l'envers
Avec la dilatation du temps
Les mots se distillent
Le soleil brille
La pluie arrose
La terre nourrit
Et soudain
À la fenêtre plein ouest
Semblable à un accent circonflexe
Un nouvel orage
Me replonge dans la nuit
Semblable à un point d'exclamation
Un éclair m'interpelle
Content de lui-même
Les pieds sur terre
L'homme survivra-t-il
À cette énième hérésie
Devenue un instant positive
Là à l'abri des regards impudiques
Dans un coin perdu de la république
Sur le temps qui semble long
Lina survit sous une chape de plomb
Au bout du ghetto
Elle habite dans une barre sans fin
Loin de l'oasis rêvé de son enfance
Avec son foulard qui l'isole
De la chaleur humaine
Et la pluie et le vent et la brume
À sa fenêtre aux carreaux gris
Viennent la voir
Flux et reflux
Émergent des réseaux
Comme deux visages cachés
Seuls hors de la sphère
Malgré l'inhumation
Dans sa cage à lapin
Prise éprise reprise en crise
Par la foule qui s'élance
Et qui balance son porc
La foule foule son foulard
À l'ombre d'une poubelle en feu
Au pied du mur
Un fou mange du lard
Son foulard s'en fout
Tout est bon dans le cochon
Et la camisole en raffole
Comme un sans papier
À l'estomac vide
Et au regard livide
Foule sentimentale
Encore un mythe
D'une réalité sociale
Dans le quartier d'à côté
L'art s'affiche sans retenu
Que la lumière photographique rend beau
Proche d'une fleur lointaine
Qui parcourt un champ chaotique
Là à la naissance d'un futur
Au parfum d'un sentiment rare
Sa nuque sourit à sa chevelure
Maudissant la foule qui la voile
L'homme qu'elle avait aimé
Lina s'est libérée
*
Version 2025.
Là, à l’abri des regards impudiques, Dans un coin perdu de la république, Sur le temps qui semble s’étirer, Alinéa survit sous une chape de plomb.
Au bout du ghetto, Elle habite une barre sans fin, Loin de l’oasis rêvée de son enfance, Son foulard l’isole, De la chaleur humaine, de la lumière.
Et la pluie, le vent, la brume, Viennent la voir, Flux et reflux, Émergent des réseaux, Comme deux visages dissimulés, Seuls hors de la sphère, Malgré l’inhumation, Dans sa cage à lapin.
Prise, éprise, en crise, Par la foule qui s’élance, Et qui balance son porc, La foule foule son foulard.
Sous l’ombre d’une poubelle en feu, Au pied du mur, Un fou mange du lard, Son foulard s’en fout, Tout est bon dans le cochon, Et la camisole en raffole, Comme un sans-papiers, À l’estomac vide, Et au regard livide.
Foule sentimentale, Encore un mythe, D’une réalité sociale. Dans le quartier d’à côté, L’art s’affiche sans retenue, Que la lumière photographique rend beau.
Proche d’une fleur lointaine, Qui parcourt un champ chaotique, Là, à la naissance d’un futur, Au parfum d’un sentiment rare, Sa nuque sourit à sa chevelure, Maudissant la foule qui la voile, L’homme qu’elle avait aimé.
Dans la brume électrique
Il se passe en boucle
Marcia Baïla
Un grand coup en arrière
Pour mieux projeter en avant
La liste de ses remords
Il a tant insufflé d'air
Au bout du chemin
Avec la pluie et le vent
Vieux et branlant
Son torse ébène est maintenant
Dans le cœur obsolescent
Programmé pour durer
Le temps en a décidé autrement
C'est dans la peine
Que ses membranes
Appellent au crime
Les ondes innombrables
N’y changeront rien
Planent comme des branches mortes
À l’insoutenable tempête
Il a donné cinq ans de sa force
Le craquelé des rides
Est le théâtre de la comédie
Après quelques soupirs
Le lourd rideau respire
Depuis son arbre de vie
Mes yeux s'éveillent
À l'esprit qui veille
Il caresse un peu
La toile bleue
La musique la philosophie
Il joue à la corde sensible
Sur l'une de ses branches
Où ses feuilles mortes
Se transforment parfois en encre
Pour éclore sur le carnet blanc
De mon errance
Reviviscence
Ses mains se révèlent
Sur le clavier imaginaire
Mettent en scène
Un air qui se faufile
Entre les doigts de mon échiquier
Sur le chant de lèvres héroïques
La tour d'ivoire
Et le cavalier des fleurs
S'interpellent pour s'aimer
Encore
Symbole d'anarchie
Ou sage stratégie
D'une nature sucrée salée
Le goût de vivre
Par-ci par-là
Orne le lit joyeusement éclairée
Au phare du poète éperdu
Sur la presqu'île de la vertu
De ce fil d'Ariane
Le craquelé des rides
Est le théâtre de l'amour
Proche de l'astéroïde B612 À l'heure où la terre dort Comme une part de l’âme Qui vibre en son étoile Sur le mur de la toile Un visage en bois de rose Déverse ses charmes Sur mon bouquet de larmes De vers séchés Elle est elle-même Fille de la lune Fraîcheur perpétuelle À travers l'universel Transpire le parfum du fervent Révèle ce pollen voyageur Qui tatoue l'arborescence De ses intentions Sur mon excroissance L'ineffable Ouate la perspective Cristallise Le chemin de ses pas L'ourlet de ses lèvres Porte la clé du divin Sans oxydation ni merlin Concession nacrée Au goût de l'aimable Qui corrompra nos chairs Animales et florissantes Jusqu'au petit jour